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MessagePosté: 18 Mai 2015, 03:16 
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Quel étrange et fascinant film.

Je ne savais rien du tout du film (si ce n'est qu'il y réglait apparemment ses comptes avec Marianne Denicourt mais les subtilités de cet aspect autobio m'ont échappé) et je me suis agréablement laissé emporter dans cette improbable chronique, qui semble commencer comme un Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle) mais adopte une structure complètement autre, semble mélanger les genres, du drame pur qu'incarne Nora, à la comédie menée par Ismaël.

Ce film confirme que j'adhère à Desplechin uniquement lorsqu'il parvient à se faire léger.
Je ne parle pas uniquement du scénario, une fois de plus parcouru d'élucubrations névrotiques amusantes interprétées, comme d'hab, à merveille par Amalric, mais également de la mise en scène, tellement plus vivante que sur les froids et distants La Sentinelle et Esther Kahn. À l'instar de Comment..., le film jouit d'une caméra plus mobile, épousant les mouvements, les regards, se permet un montage plus libre, comme en témoigne tous ces jump cuts. C'est bien moins empesé, par conséquent, jamais le film ne donne dans le pathos mais jamais je ne ressens la froideur clinique des deux films suscités. Les protagonistes ne sont pas tellement plus "normaux" que leurs prédécesseurs et pourtant, je suis avec eux.

Et ce, tout le long, sans jamais sentir les 150 minutes du film. Cette légèreté, elle se traduit également dans le rythme, parvenant à rendre ces films-fleuves incroyablement digestes malgré leur construction atypique. Il y a des scènes qui me feraient sans doute crier ailleurs, notamment dans les passages les plus hystériques (Devos gueule dans une scène sur trois) ou fantasques (Amalric qui breakdance c'est culte et la fusillade c'est WTF), et je ne sais par quelle magie Desplechin parvient à intégrer ça dans un tout d'une richesse thématique si forte qu'elle porte tout, même la théâtralité (assumée) de certaines séquences (l'engueulade entre Nora et Pierre, son premier amour, en mode Dogville), comme pour illustrer le point de vue exacerbé, pour ne pas dire fantasmé, de ces personnages qui ne parlent pas "comme dans la vraie vie" (on n'est pas dans la jeunesse bourgeoise ni chez les profs de fac mais quand même).

Transition entre l'expérience méta Léo, en jouant "Dans la compagnie des hommes" (que je n'ai malheureusement pas pu rattraper) et le plus formellement ludique Un conte de Noël, Rois et reine est romanesque. C'est Desplechin qui fait un "film de cinéma" (en 2.35 pour la première fois, avec une photo moins "naturelle") pour parler une fois de plus de deuil avec dureté (le testament du père) et surtout de filiation (le film préfigure le suivant, avec sa famille dysfonctionnelle). À ce titre, l'épilogue couronne avec une humanité non feinte un film qui pourrait paraître détaché mais s'avère en réalité "à vif" tout le long.

Remarquable.

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MessagePosté: 18 Mai 2015, 04:05 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Tain je dois absolument le revoir cuilà.

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MessagePosté: 18 Mai 2015, 08:55 
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Remarquable.


Comme un étron au milieu de la chaussée.

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"Je me suis mal exprimé, pardon."


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MessagePosté: 18 Mai 2015, 09:01 
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MessagePosté: 18 Mai 2015, 09:10 
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Sir Flashball
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Je hais ce film. De tout mon être.

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MessagePosté: 18 Mai 2015, 09:25 
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Film Freak a écrit:
Quel étrange et fascinant film.

Je ne savais rien du tout du film (si ce n'est qu'il y réglait apparemment ses comptes avec Marianne Denicourt mais les subtilités de cet aspect autobio m'ont échappé) et je me suis agréablement laissé emporter dans cette improbable chronique, qui semble commencer comme un Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle) mais adopte une structure complètement autre, semble mélanger les genres, du drame pur qu'incarne Nora, à la comédie menée par Ismaël.

Ce film confirme que j'adhère à Desplechin uniquement lorsqu'il parvient à se faire léger.
Je ne parle pas uniquement du scénario, une fois de plus parcouru d'élucubrations névrotiques amusantes interprétées, comme d'hab, à merveille par Amalric, mais également de la mise en scène, tellement plus vivante que sur les froids et distants La Sentinelle et Esther Kahn. À l'instar de Comment..., le film jouit d'une caméra plus mobile, épousant les mouvements, les regards, se permet un montage plus libre, comme en témoigne tous ces jump cuts. C'est bien moins empesé, par conséquent, jamais le film ne donne dans le pathos mais jamais je ne ressens la froideur clinique des deux films suscités. Les protagonistes ne sont pas tellement plus "normaux" que leurs prédécesseurs et pourtant, je suis avec eux.

Et ce, tout le long, sans jamais sentir les 150 minutes du film. Cette légèreté, elle se traduit également dans le rythme, parvenant à rendre ces films-fleuves incroyablement digestes malgré leur construction atypique. Il y a des scènes qui me feraient sans doute crier ailleurs, notamment dans les passages les plus hystériques (Devos gueule dans une scène sur trois) ou fantasques (Amalric qui breakdance c'est culte et la fusillade c'est WTF), et je ne sais par quelle magie Desplechin parvient à intégrer ça dans un tout d'une richesse thématique si forte qu'elle porte tout, même la théâtralité (assumée) de certaines séquences (l'engueulade entre Nora et Pierre, son premier amour, en mode Dogville), comme pour illustrer le point de vue exacerbé, pour ne pas dire fantasmé, de ces personnages qui ne parlent pas "comme dans la vraie vie" (on n'est pas dans la jeunesse bourgeoise ni chez les profs de fac mais quand même).

Transition entre l'expérience méta Léo, en jouant "Dans la compagnie des hommes" (que je n'ai malheureusement pas pu rattraper) et le plus formellement ludique Un conte de Noël, Rois et reine est romanesque. C'est Desplechin qui fait un "film de cinéma" (en 2.35 pour la première fois, avec une photo moins "naturelle") pour parler une fois de plus de deuil avec dureté (le testament du père) et surtout de filiation (le film préfigure le suivant, avec sa famille dysfonctionnelle). À ce titre, l'épilogue couronne avec une humanité non feinte un film qui pourrait paraître détaché mais s'avère en réalité "à vif" tout le long.

Remarquable.


YEAH ! :D

J'ai eu très peur en ouvrant le topic pourtant, et finalement ça m'a donné envie de le revoir.

Je serai toi je ne chercherai pas à tout prix à rattraper Léo qui m'a moi-même largué alors que je suis très client de Desplechin en temps normal.


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MessagePosté: 18 Mai 2015, 11:23 
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Nan mais je l'ai pas trouvé donc j'essaierai pas.

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MessagePosté: 18 Mai 2015, 15:52 
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Baptiste a écrit:
Oulala...

Oui, là c'est du niveau des messages des autres foruméens dont le pseudo commence par C.

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MessagePosté: 18 Mai 2015, 15:58 
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Je sais pas si tu l'as vu mais y aussi La Vie des morts (son premier moyen qui l'a fait connaître), qui est bien, et L'aimée (son seul doc, pas vu), qui a une réputation exceptionnelle.


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MessagePosté: 18 Mai 2015, 16:27 
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Film Freak a écrit:
Baptiste a écrit:
Oulala...

Oui, là c'est du niveau des messages des autres foruméens dont le pseudo commence par C.


J'assume : c'est le seul film, de toute ma vie, où je suis ressorti de la salle avec l'envie de gerber.
Je trouve ce film infâme de dégeulasserie : le film d'un type qui s'amuse à humilier, à écraser ses personnages et qui jouit de ça.

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MessagePosté: 18 Mai 2015, 16:42 
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Tom a écrit:
Je sais pas si tu l'as vu mais y aussi La Vie des morts (son premier moyen qui l'a fait connaître), qui est bien

Vu, pas aimé.

Citation:
L'aimée (son seul doc, pas vu), qui a une réputation exceptionnelle.

Ça me branchait pas plus que ça.

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MessagePosté: 18 Mai 2015, 16:42 
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Castorp a écrit:
Film Freak a écrit:
Baptiste a écrit:
Oulala...

Oui, là c'est du niveau des messages des autres foruméens dont le pseudo commence par C.


J'assume : c'est le seul film, de toute ma vie, où je suis ressorti de la salle avec l'envie de gerber.
Je trouve ce film infâme de dégeulasserie : le film d'un type qui s'amuse à humilier, à écraser ses personnages et qui jouit de ça.

N'importe quoi.

Mais bon.

Je vois que le niveau de la discussion ne risque pas d'être très élevé donc pas la peine.

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MessagePosté: 18 Mai 2015, 16:55 
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Je ne suis pas un grand admirateur de Desplechin, mais bien que je le trouve inégal, j'adore Rois et Reine, ne serait-ce qu'à cause de la scène qui a sans doute filé la gerbe à Castorp - celle de la lettre.

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MessagePosté: 18 Mai 2015, 16:56 
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C'est aussi celle qui m'a le plus marqué, elle me revenait souvent les années qui ont suivi.


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MessagePosté: 18 Mai 2015, 17:42 
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Oui, bien sûr.
Tout le film est construit autour de cette humiliation, cet écrasement du personnage, que l'on punit parce qu'on nous a bien montré qu'il le mérite : le cinéaste ne lui laisse aucun espace, il ne filme que le jugement et la punition.

Scène immonde.

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