Forum de FilmDeCulte

Claire, Jeune juge au tribunal de Lyon, rencontre Stéphane, juge chevronné et désenchanté, qu'elle entraîne dans son combat contre le surendettement. Quelque chose naît entre eux, où se mêlent la révolte et les sentiments, et surtout l'urgence de les vivre.

Emmanuel Carrère est pour moi le meilleur écrivain français (il me tarde déjà de rentrer pour me ruer sur son Limonov) et vu le nombre d'adaptations de ses bouquins, je ne dois pas être le seul à le penser. Pour autant les films sont rarement glorieux, même quand c'est lui qui les réalise comme pour la Moustache, et celui-ci ne fait pas exception à la règle. Enfin je dis ça, je ne vous cacherai pas non plus que pour l'instant c'est le meilleur accueil réservé à la mostra, qu'à la fin du film une partie de la salle était debout, que j'ai croisé le regard de gens en train de chialer en me dirigeant vers la sortie, et puis comme chacun sait je n'ai aucun coeur.

Lointainement adapté de D'autres vies que la mienne, dont Lioret ne retient finalement plus qu'une course contre la maladie d'une jolie jeune juge idéaliste condamnée par une maladie incurable (avec des enfants parfaits qui font OUIIIIIII en choeur quand tu leur poses une question). En fait le cinéma de Lioret devient comme ces chansons caritatives pourries dont on ne pourrait dire du mal car oeuvrant pour la bonne cause, s'emparant d'un sujet de société qui provoquera à coup sûr le débat au moment de la promo, pourquoi pas en interpelant le gouvernement sur la misère des petites gens. D'ailleurs, impossible de ne pas songer à un décalque de Welcome, où on aurait remplacé la natation par le rugby et où on hébergerait non pas un clandestin mais une mère acculée par le remboursement de ses dettes. Mais putain que c'est morne, mou du cul, quel chantage à l'émotion permanent avec ces petites notes de gratte ou de piano qui viennent poindre toutes les trois minutes dès qu'un personnage marche les bras ballants ou réfléchit dans un tunnel sur la route. Un film qui voudrait donner l'illusion de la retenue alors qu'il n'est que pathos.
2/6

T'es dur - mais ça ne m'étonne pas de toi (j'avais prédis ton 2/6 ).

Moi j'ai fait partie de ceux qui ont chialé comme un veau. Mais au-delà de ça, je trouve que c'est le meilleur Lioret (de ceux que j'ai vus) et c'est vraiment supérieur à Welcome.
J'ai beaucoup aimé la façon dont les deux intrigues (pour caricaturer: le combat judiciaire et le côté My Life Without Me) ont été imbriquées. J'ai trouvé ça très bien, très finement écrit, et justement, pas du tout pathos... Bien au contraire. Mais le film repose surtout sur les perf des comédiens: Vincent Lindon est énorme et Marie Gillain déchire, c'est son grand retour et ça fait diablement plaisir. La relation entre les deux personnages fonctionne admirablement bien.

5/6 - du cœur, évidemment.

Et dès que j'ai terminé Le Hobbit je m'attaque à D'autres vies que la mienne.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Ce qui m'agace en tout premier chef Lioret se sert surtout du combat judiciaire comme simple accompagnement d'une chic fille qui va crever victime d'une maladie fulgurante, l'inverse du roman.

Le nouveau Cedic Kahn tourne aussi autour du surendettement et du crédit à la consommation mais du point de vue d'un couple joué par Bekhti et Canet, je me demande ce que ça peut donner.

Ah ? Je n'ai rien lu de lui mais j'avais (sans véritable raison) de lui l'image d'un auteur un peu 'grand public'. Tu conseilles quoi pour commencer (pas de nouvelle, uniquement roman) ?

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Moi c'est son documentaire, Retour à Kotelnitch, que j'aime vraiment.

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Moi j'avais commencé avec L'adversaire, ce qui est une bonne introduction pour appréhender la manière dont l'auteur s'insère à chaque fois dans ses romans. Mais j'aime vraiment tout, que ce soit la moustache, un roman russe, d'autres vies que la mienne...

Un roman russe, ça me dit bien... Je vais tenter.
Je ne parviens pas à me souvenir si j'ai lu L'Adversaire ou pas...

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

morne, adjectif masculin
synonymes : funèbre, lugubre, maussade, pâle, plat, sinistre, ténébreux, terne.

Exactement !
Mine de rien, La Guerre est déclarée a ses défauts... mais il avait le mérite de prendre à contre-pied ce cinéma-là.

Déjà, je suis pas fan de Marie Gillain.
Elle est juste la plupart du temps, mais je trouve qu'elle a tendance à vaciller dans la facilité pudique/retenue polie à la moindre difficulté.
Or ici tout l'arc autour de la maladie me la rend agaçante au possible... je n'y vois que de la pose sans imagination (Lioret a sa part de grief).
La première heure du film - qui traîne - c'est quand même quasi exclusivement du "bah alors ? ça va pas ?" - "si, si, tout va bien" alors qu'elle tire une tronche de quatre pieds de long, une main sur le front, l'autre sur le bide. Cliché sur cliché, déjà vu mille fois, traitement aux fraises.

Pour le reste, c'est finalement plus anecdotique qu'intéressant.
Même si je n'ai pas lu ce bouquin, je tiens en haute estime Emmanuel Carrère (dont j'ai aimé les autres) - et qui n'a décidément pas de chance avec ses adaptations ciné. J'apprécie son écriture simple et directe, et son choix des sujets.
Mais le film se contente de trop peu, réduisant la maladie à un fil rouge, et l'univers professionnel à une caution sociale... ça vole pas haut, c'est triste à pleurer, la description des caractères de ces gens et de leur vie de famille me donne envie de me pendre... leur vie, leur couple, leur conversation, leurs réactions, leur manque d'imagination... pour moi c'est encore pire que du pathos fictionnel, c'est de la déprime pur jus sans aucune raison valable.

Un sourire, une blague à toto, n'importe quoi, vite !

Film globalement dispensable.
Et chiant.
2/6

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I think we're gonna need a helmet.

Ah damn... je suis vraiment tout seul sur cuilà.

Ceci dit même si le film a bien marché sur moi, le bouquin dont il est inspiré (le Carrère) le fiste profond.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

D'accord avec ci-dessus

PUTAIN DE SPAMS VOS MÈRES !

D'accord avec ci-dessus.

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I think we're gonna need a helmet.

J'aime beaucoup Marie Gillain mais là il faut des brouettes d'indulgence et de patience pour supporter ce film sans véritable ressort dramatique et dont la plupart des scènes "héroïques" sonnent terriblement faux (Lindon au tribunal, Lindon et Gillain devant les méchants exploiteurs de la misère sociale).
Et puis Lindon en robe de juge, c'est juste impossible, je décroche à chaque fois.

Est-ce que vous aussi vous associez un peu Philippe Le Guay et Philippe Lioret dans vos têtes ?

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Non.
Luchini => Le Guay
Lioret => Lindon

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"