Forum de FilmDeCulte

[Info modo : post en réponse à un premier message effacé]


En tout cas, je suis curieux de voir La Résidence, un film fantastique se déroulant dans un pensionnat de jeunes filles, que Serrador a tourné en 1969 et qui a une excellente réputation ... J'imagine donc en lisant ta critique que lui aussi doit être un ancien maître du fantastique en période d'essoufflement.

pouah! rarement vu une telle merde! j'ai honte pour Mad Movies d'oser vendre ça en bundle avec le mag...

Où l'on apprend que les lesbiennes sont évidemment des salopes manipulatrices et frustrées, qui haïssent les enfants.
Où l'on déploie un argumentaire "pro-life" (comme le veut l'immonde rhétorique des groupes anti-avortement) atroce, sur l'immoralité des faiseuses d'ange.
Où les petites filles haïssent leurs mamans qui n'ont pas voulu leur donner un petit frère.
Où une musique morbide accompagne un avortement, quand une musique guillerette acceuille une échographie, dans une optique d'opposition gerbante.
Où l'argument horrifique réside dans des suspenses abjects: ici l'on fait croire qu'un foetus de 3ou 4 mois avorté la veille peut avoir survécu (long moment atroce où une couverture s'agite pour finalement révéler des chatons), là l'on laisse à entendre qu'une faiseuse d'ange est punie par là où elle a pêché (çàd que les foetus morts la hantent et veulent sa peau).

Tout cela jusqu'à un plan final ahurissant de connerie, où une mère ayant avorté révèle qu'elle est devenue schizo (c'est le twist), se prenant pour le foetus mort, et s'allongeant par terre dans la position du foetus en hurlant, je veux vivre, je veux vivre... Et un fondu enchaîné sur une image de foetus pour couronner le tout, des fois qu'on n'aurait pas bien compris.

Quant au cinéphile déviant qui parviendrait (bon courage) à faire abstraction de ce sous-texte immonde, rien à tirer de la mise en scène, nullissime, qui ne cesse d'avoir recours à des musiques d'ambiance sans aucun but (c'est assez dingue: une fillette joue, musique d'ambiance, l'héroïne marche, musique d'ambiance, n'importe quoi d'anodin, musique d'ambiance...). Une seule scène tente un parti-pris visuel: on est en caméra subjective de ce qu'on suppose être un foetus démoniaque, rampant sur le parquet, jusqu'à la salle d'opération où une mère bien sûr indigne vient d'avorter, saute sur la table d'opération et bute ladite mère. Outre ce qu'il y a de nauséabond dans cette séquence, ce parti-pris se révèlera mensonger et d'une gratuité totale lors du twist final cité plus haut.

Le script, de toute façon, n'est pas seulement ultra-conservateur (plein de références religieuses, évidemment) et propagandiste (ce titre, putain, La Faute!), il est aussi troué de partout, et chargé en ellipses incohérentes (ex: tiens, une porte fermée à clef dans la maison où j'habite, on cogne, la poignée s'abaisse, la clef est dessus, je suis curieuse et effrayée, se dit l'héroïne, qui passe malgré tout son chemin, on verra plus tard -- ou encore, tiens, des bruits au grenier, des traces étranges sur l'escalier montant au grenier, je suis curieuse et effrayée, se dit l'héroïne, qui passe malgré tout son chemin, on verra plus tard).

Bref, c'est une catastrophe sans nom, malsaine et médiocre.
A fuir.
J'envisage sérieusement un courrier à Mad.

0/6

_________________

*

sans déconner, tu le trouves où, ton point (oui, dans mon/ton/son cul, mais à part ça?) ?

_________________

*

ok

_________________

*