Forum de FilmDeCulte

Tu l'as voulu hein, tu l'as eu...



Le film vaut essentiellement pour son sujet. Ces scènes de guerre-là, ces personnages, ces lettres qui n'arrivent pas, ces déchirements en kaki, injustices muettes et peur face aux balles, on les a déjà vus un peu partout, plein de fois. Mais le sujet est fort et traité avec énormement de foi. Ou de bons sentiments...parfois un peu trop (voir la toute fin). Et le traitement est, pendant une heure, tout le temps en dessous du sujet. Heureusement, la dernière vient réveiller tout ça et le zeppelin s'envole enfin (très bonne et longue séquence dite de la fête au village). C'est taillé dans du format populaire mais bien fichu, et puis le film visait plutôt ça, s'adresser à tous sur un sujet méconnu, un témoignage qui a le bon goût de ne pas trop se vautrer dans tous les violons d'un album rétro de Patrick Bruel.

Bouajila est très bien et mérite plutôt son prix. Le reste c'est surtout pour le coup de coeur...Zem est bien mais en retrait, Nacéri a un tout petit rôle, Jamel n'est pas très bon...mais Bernard Blancan est bien aussi. Ca fera une bonne sortie scolaire.

4/6

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Doll, it's a heartbreaking affair

Parce que le message est fort et qu'il s'agit avant tout d'un devoir de mémoire, on peut comprendre les intentions de Rachib Bouchareb d'avoir voulu réaliser un film de guerre qui soit populaire et fédérateur. Mais c'est malheureusement dans l'académisme le plus banal que le film s'engouffre. Indigènes est un film de guerre honnête, soigné, mais trop superficiel pour vraiment convaincre. En tout cas, il a déjà le mérite d'exister.

2/6

On ne peut pas dire qu'Indigènes est une merde (ce qui serait bien plus embêtant), c'est juste que le film est trop plat, trop banal, et indiffère donc le cinéphile que je suis. Mais il offrira beaucoup plus de plaisir à d'autres personnes, j'imagine.

bon, allez, dénoncez-vous, qui les a laissés entrer à une projo de presse, là?

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Bliss dit les choses très bien. Le film ouvre un sujet ultra tabou, qu'on tente de mettre bien derrière nous mais qui nous explose régulièrement à la gueule. Alors oui, c'est très académique, ça déborde parfois, mais c'est tout de même un film de guerre français (rare) avec des scènes de combat plutot très réussies (la dernière même si largement insprirée d'un Ryan, reste très très prenante et en met plein la gueule et le bide).

Après le prix d'interprétation collégial me parait un peu abusé (mettre Bouajila et Naceri sur le même plan, c'est surement de l'humour chinois) mais le cast dans son ensemble est au taquet.

Et je vois pas en quoi, Jericho Cane, le film ne convainc pas.

Et ça donne quoi en termes d'entrées ?


Réactions de la critique

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Tennis de Table Bordeaux

On aura surement d'autres chiffres demain mais au premier jour le film a fait 140 480 entrées (contre 95 000 environ pour le diable...).

Parce que comme tu le dis toi-même, c'est "très académique".

Après, ça n'en fait pas un mauvais film, d'accord, mais je ne suis pas convaincu, je trouve ça trop scolaire, trop appliqué... Remarque, tout ce qui compte, c'est que la revalorisation des pensions militaires d'invalidité et des retraites des tirailleurs de la Seconde Guerre mondiale a été officialisée le jour de la sortie du film.

La critique de Blissfully me semble parfaite.

- En tant que film de guerre, le film est professionnel et réaliste comme un épisode de Band of brothers. Ce qui me satisfait (et me surprend, je m'attendais à une finition merdique).

- En tant que film sur la dette à une communauté en butte au racisme, le film critique de façon mesurée l'iniquité du traitement des combattants. Glory ne fait pas mieux. Ecriture correcte des quatre personnages principaux (Martinez, Saïd, Abdelkader, Messaoud) aux aspirations différentes, ma préférence allant à Martinez (Bernard Blancan) pour son ambivalence.

- Le fossé culturel entre combattants arabes et français est scénaristiquement bien utilisé : la langue arabe, la religiosité des quatre protagonistes, leur regard sur notre climat ou notre comportement etc.

Sujet fort, bonnes interprêtations, bon script, bonne BO, réal correcte. Pour moi, Indigènes est la bonne surprise de l'année.


je suis content

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Tennis de Table Bordeaux

et donc 705 891 entrées de mercredi à dimanche

je n'ai pas plus de deux ou trois accasions par an de me réjouir d'un succès du cinéma français. Merci aussi pour ça à ce film.

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Tennis de Table Bordeaux

Entièrement d'accord avec Bliss... et pas grand chose à ajouter, si ce n'est que je suis content que le film existe, et je suis content de l'avoir vu.

Mention à Sami Bouajila.

4/6

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Je m'attendais à un film lisse cependant nécessaire par son propos, j'ai eu un film de guerre certes classique mais parcourue de scènes fortes, porté par des interprètes tous sans fautes, et finalement pas si "Ryanien" que ça visuellement (mais plus structurellement).

Et le propos est fort. Et jamais asséné à coup de massue. Même l'épilogue, muet, est traité avec justesse, retenue. L'inverse d'un Ryan pour le coup.

Je note même quelques très belles idées de mise en scène comme ces plans aériens pour situer le lieu, qui passe du N&B à la couleur. Surtout lorsque l'on nous montre un paysage en N&B, le troisième dans le film, et qu'on s'attend à ce qu'il s'agisse d'un pays maghrébin. Et non. C'est la provence. Comme quoi... "We all inhabit this small planet" comme dirait l'autre.

Y a aussi quelques bonnes idées dans les scènes de bataille, notamment cette prise de la colline, avec ces plans du point de vue des gradés français bien tranquille, observant les soldats se faire laminer d'en haut.
De ce point de vue-là, le film évite justement le "Ryanisme".

Peut-être bien le premier film français depuis longtemps qui sache assez bien lier un propos politique d'actualité dans un film d'époque sans délaisser ce qu'il faut de "fiction" (divertissement, suspense, émotion, etc) pour être autre chose qu'un faux documentaire historique.

Après, le film aurait mérité d'être un peu moins "écrit" dans certaines scènes (les appels à la "révolution" de Bouajila, même si lui est très bon) et aurait peut-être un tout petit peu juste un chouille plus joué le pathos, histoire de faire péter la larme à l'oeil. Mais sa sobriété n'a rien de honteux. Bien au contraire.

4,5-5/6

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