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La page wikipedia le rappelle, le générique du film fait office de who's who du New York downtown des années 80, Bette Gordon, à la réalisation, dont la carrière avait débuté avec le réalisateur expérimental James Benning, l'actrice fétiche de Jonathan Demme de l'époque, une musique de John Lurie des Lounge Lizards, collaborateur régulier de Jarmusch et acteur dans ses films, au scénario Kathy Acker, écrivain féministe et post-moderne connue, ex-travailleuse du sexe paraît-il (et qui finira à prof à l'université), Tom DiCillo à la photo. Sinon, il y a le sympathique Luiz Guzman dans un second rôle.
Le film a ceci d'amusant qu'il fait écho à Simone Barbès ou La Vertu de Treilhou. A vrai dire, il fonctionne un peu comme l'ébauche art et essai, impécunieux de Recherche Susan désespérément. On y retrouve d'ailleurs Will Patton. Ou le cliché de la prostituée qu'on emmène au poste (de façon différente, ici via le récit d'une stripteaseuse emmenée par erreur, tandis que dans le film avec Madonna, c'est parce que les héroïnes font un tour au poste).
Une jeune fille normale se met à vendre des tickets dans un cinéma porno, se laissant peu à peu gagner par la fascination des films qui y sont projetés et par l'underworld nocturne dont il fait partie. Dévergondage et émancipation, le film traite du sujet de manière un peu sentencieuse, avec un script qui tend à vagabonder au hasard, typique du film d'écrivain à la fois trop libre et trop paresseux pour se laisser enfermer dans une structure attendue. Quand on a pas quelque chose de précis à raconter, on filme une course-poursuite. C'est une recette du cinéma expérimental comme du cinéma populaire d'ailleurs.
Pour le côté sentencieux, cela donne lieu à des scènes amusantes où le personnage principal, au milieu d’un dialogue avec son copain, avec qui elle entretient une relation assez morne, se met à déclamer un poème érotique, qui consiste en la retranscription des scènes qu’elle voit dans son cinéma. Aperçu du New York de l'époque pas mal, sans être fou.
Faut que j'enchaîne avec Neige de Juliet Berto sans doute, a case in point, : l'actrice du film séminal Céline et Julie, qui explore le milieu interlope de Pigalle comme c'était alors la mode.

Curiosité : le générique de fin ne mentionne pas la contribution de Kathy Acker au scénario.

La version américaine de Simon Barbès ou la vertu. Beau défilé de noms iconiques de la scène indépendante/underground US de l'époque avec John Lurie et Nan Goldin au casting (sans oublier un tout jeune Luis Guzman), Tom DiCIllo à la photo, la romancière punk Kathy Acker au scénario... Mais la sauce ne prend pas totalement. Si l'aspect chronique d'une jeune femme perdue dans la solitude de la mégalopole interlope est réussie notamment dans sa reonnexion à ses désirs, toute cette sous-intrigue avec le pseudo mafieux paraît limite hors sujet et semble être un aveu de faiblesse d'un scénario qui n'assume pas son absence d'intrigue. Finalement ce qui reste le plus passionnant ce sont ces moments où la cinéaste connecte avec son personnage qu'elle rentre chez elle et écoute ses messages sur son répondeur ou qu'elle se lance dans des monologues érotiques face à des hommes indifférents ou mal à l'aise. Je comprends son statut culte mais le film n'est pas extraordinaire. Dans le genre petit pétite féministe de l'époque j'avais largement préféré Working Girls de Lizzie Borden.

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Moi aussi, probablement récupéré sur La Loupe pendant le covid, tombé dessus par hasard sur le disque dur et banco.

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