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 Sujet du message: Sirat (Oliver Laxe, 2025)
MessagePosté: 15 Sep 2025, 13:38 
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Au cœur des montagnes du sud du Maroc, Luis, accompagné de son fils Estéban, recherche sa fille aînée qui a disparu. Ils rallient un groupe de ravers en route vers une énième fête dans les profondeurs du désert. Ils s’enfoncent dans l’immensité brûlante d’un miroir de sable qui les confronte à leurs propres limites.

Je ne veux pas me fier totalement à mes premières impressions mais à première vue, le film m’a paru plus déplaisant que tripant.

: : : : SPOILERS : : : :

Ça commence dans le désert marocain, avec des gens qui parlent anglais, français, espagnol. Ils ont l’air d’avoir subi déjà pas mal d’épreuves : l’un n’a plus de bras, l’autre plus de pied, celui-ci plus de fille. Hormis le père, ce sont des déserteurs – à tous les sens du mot. Ils fuient dans le désert, dans la danse, dans la drogue, un monde en guerre devenu invivable, voire la fin du monde elle-même, puisqu’il est dit qu’elle a déjà commencé. On s’étonne un peu : à quoi bon fuir si c’est la fin du monde ? De fait, on va vite comprendre que c’est sans espoir. En attendant, ils fuient une nouvelle guerre mondiale, dont les déserteurs ne veulent rien savoir puisqu’ils éteignent la radio quand il en est question. Est-ce parce qu’ils en savent déjà trop ? Certainement pas : ils ont l’air de tout ignorer du pays dans lequel ils se trouvent : la langue, les zones risquées à éviter, ils ont l’air bien mal informés sous leurs airs de survivalistes préparés à tout sauf à ce qui les attend. Je ne parle même pas des rares interactions avec les gens du coin : une succession de moments de confrontation, ou d’embarras, ou de marchandages ; plutôt catastrophique. Les zones les plus dangereuses, ils s’y précipitent inconsciemment, comme dans ces contes où la Mort vous attend sagement au bout de la route, là où vous cherchiez à la fuir.

On comprend bientôt que ce désert ne sera pas vraiment le Sahara, mais un espace métaphorique où se sédimentent toutes les angoisses du moment : angoisse du réchauffement climatique, de l’extinction de toute vie ; angoisse des guerres, d’un effondrement d’à près tout. Laxe porte sur ce désastre un regard impassible : il ne l’explique pas, ne s’en émeut pas. Il choisit d’ignorer l’histoire de cette région : on est au Maroc, on va au sud vers la frontière mauritanienne, tout ça est dit explicitement, mais rien ne sera exposé des conflits du Sahara occidental. Les personnages débarquent dans une zone minée sans rien comprendre (il s’agit du mur construit par le Maroc dans les années 1980 pour empêcher les Sahraouis d’entrer). C’est sans doute le but : figurer une zone de guerre abstraite qui représente toutes les guerres (difficile, par exemple, de ne pas songer aux attentats du 7 octobre, avec cette rave party interrompue par la guerre) ; mettre en scène des personnages qui veulent danser et ne plus rien savoir du monde qui les entoure, qui semble partout en feu. On ne sait jamais trop sur quel pied danser avec eux : sympathiques nomades, égoïstes importuns ou victimes indifférentes ? Le film penche pour l’un ou l’autre selon les scènes. N’importe : Laxe tire habilement tous les bénéfices dramatiques de cette situation : il capitalise sur les effets d’angoisse qu’elle produit sans s’embarrasser des causes. Le désert est simplement vu comme une zone de danger propice au suspense et à l’allégorie : c’est le royaume de la Mort. Les populations déplacées, les convois militaires, les mines, c’est comme le soleil, le désert, les montagnes, tout ça c’est de l’intemporel, c’est la Fatalité, indéchiffrable et inexorable, partout et toujours identique à elle-même.

Admettons tout ça et allons gaiement vers la mort puisque les voyages forment la jeunesse. Que s’agit-il de voir, d’expérimenter, puisqu’il s’agirait d’un "trip", comme disent les critiques fatigués qui semblent avoir besoin de ce genre de cachetons ? Le film, qui faisait mine de partager la recherche de la transe des déserteurs, entreprend de les faire exploser les uns après les autres, sans discernement ni beaucoup de sympathie. Pourquoi lui plutôt que tel autre ? Il n’y a pas de raison. Quel est leur tort ? De se comporter comme des égoïstes, des colons ? Peut-être. Ou peut-être que ce sont juste des hommes qui meurent, sans que la mort soit la punition de quoi que ce soit ? C’est probable. Qu’est-ce que le film leur propose alors pour traverser cette mauvaise passe ? Non pas d’ouvrir les yeux, pour voir ce qui les entoure, pour comprendre un peu ce qui leur arrive, mais, au contraire, de marcher "sans réfléchir", d’avancer à l’aveugle – seul vade-mecum que le film propose pour traverser cette zone minée qu’est notre court séjour ici-bas. Pourquoi pas, mais on a du mal à voir en quoi c’est très utile – puisque ça marche une fois, pas l’autre : autant dire que ça ne marche pas du tout. Ne pas réfléchir, ne pas voir, c’était déjà ce que faisaient les déserteurs jusque là et on ne peut pas dire que ça les ait beaucoup aidés, que ça leur ait épargné la moindre souffrance. Autant faire l’économie de cette petite leçon de mysticisme, dont le gain est à peu près nul puisque la situation des personnages n’est pas meilleure à la fin qu’au début – sans parler du moral, qui est tombé pas loin de zéro, en ce qui me concerne en tout cas.

Non vraiment, l’exercice ne m’a pas semblé très profitable. Les morts successives sont censées agir sur le spectateur comme la drogue ou la musique de rave sur les personnages : elles stupéfient, elles insensibilisent, elles inhibent la pensée. Ne rien faire, ne pas penser : tel serait le remède en ces temps de catastrophe universelle. Le film prétend alors relever le spectateur, assommé par cette brutale prise de conscience de la fin de toutes choses, pour l’inviter à la danse. Mais personne ne danse à la fin. A la fin, les déserteurs ne sont plus capables d’avancer par leurs propres moyens : ils se laissent porter par un train qui ne va nulle part. Comme individus, ils disparaissent, mêlés à la foule indifférente des passagers dont rien ne les distingue mais avec laquelle ils ne partagent pas grand-chose non plus, à part leur mortalité, leur solitude, leur soumission aveugle à Dieu sait quoi.


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 Sujet du message: Re: Sirat (Oliver Laxe, 2025)
MessagePosté: 15 Sep 2025, 21:25 
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J'ai sensiblement le même avis que toi.

SPOILERS

Je trouve le film profondément décevant dans sa trajectoire. La première partie est très intriguante et a titillé l'amateur de films sensoriels dits "trips" qui sommeille en moi depuis ma découverte sidérée de 2001 l'Odyssée de l'espace. Il y a indéniablement une bonne idée de confronter cette marge qu'est la rave party à la quête d'un enfant disparu dans une autre marge, le Maghreb.

Je ne sais pas quoi penser sur le fond de l'idée de Laxe ensuite de conclure que ce choc des marges ne peut qu'aboutir à la catastrophe. Mais ce qui m'a heurté et détourné du film, c'est cette façon de jouer les démiurges avec des personnages qu'il avait pourtant commencé à peindre comme des chercheurs de sens. Subitement, les raveurs ne sont plus décrits comme des rêveurs mais bien comme des losers qui pensaient se réinventer dans le désert mais vont y mourir. Et ce, de manière ouvertement ridicule.

J'ai été vraiment choqué de la scène du champ de mines, qui semble mêler à l'envie du sensationnel un comique peut-être pas intentionnel mais pourtant évident, il me semble, quand il y a des répliques tout ce qu'il y a de plus plates juste après les drames. Comme pour souligner la médiocrité des personnages.

Bref, Laxe m'a tout l'air d'être un cinéaste doué sur certains aspects plastiques (le côté Mad Max me semble assez réussi, cette façon de filmer les enceintes, les corps qui dansent, le matériel encrassé) mais limité dans ses réflexions. Ce qu'a confirmé la séance de questions-réponses qui a suivi la projection dans mon cinéma: le cinéaste était sympathique mais un peu vaseux dans ses propos philosophiques.

Pour l'anecdote, j'ai vu le film en présence de... Natalie Portman !!!


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 Sujet du message: Re: Sirat (Oliver Laxe, 2025)
MessagePosté: 16 Sep 2025, 08:47 
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La douche froide tous ces avis après l'enthousiasme cannois.

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 Sujet du message: Re: Sirat (Oliver Laxe, 2025)
MessagePosté: 16 Sep 2025, 09:09 
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Le film est déjà une énorme carton en salle, avec 8/10 de moyenne


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 Sujet du message: Re: Sirat (Oliver Laxe, 2025)
MessagePosté: 16 Sep 2025, 09:59 
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Art Core a écrit:
La douche froide tous ces avis après l'enthousiasme cannois.
Aveu: j'étais sur le point d'y aller hier et la première ligne de l'avis de latique m'a refroidi.

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 Sujet du message: Re: Sirat (Oliver Laxe, 2025)
MessagePosté: 16 Sep 2025, 10:07 
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Alors que si tu avais été sur Letterboxd ça aurait été à cause de l’avis de Déjà-Vu.


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 Sujet du message: Re: Sirat (Oliver Laxe, 2025)
MessagePosté: 16 Sep 2025, 10:42 
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Lohmann a écrit:
Alors que si tu avais été sur Letterboxd
Nevah!

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 Sujet du message: Re: Sirat (Oliver Laxe, 2025)
MessagePosté: 16 Sep 2025, 18:37 
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Baptiste a écrit:
Mais
ce qui m'a heurté et détourné du film, c'est cette façon de jouer les démiurges avec des personnages qu'il avait pourtant commencé à peindre comme des chercheurs de sens. Subitement, les raveurs ne sont plus décrits comme des rêveurs mais bien comme des losers qui pensaient se réinventer dans le désert mais vont y mourir. Et ce, de manière ouvertement ridicule.

J'ai été vraiment choqué de la scène du champ de mines, qui semble mêler à l'envie du sensationnel un comique peut-être pas intentionnel mais pourtant évident, il me semble, quand il y a des répliques tout ce qu'il y a de plus plates juste après les drames. Comme pour souligner la médiocrité des personnages
Je ne les vois pas du tout comme des rêveurs en quête de sens. Je dirais même le contraire: ils cherchent le vide, le rien, l'oubli de soi et de tout le reste. Par certains côtés, on dirait une communauté monastique: ils veulent se couper du monde, se retirer le plus loin possible. A aucun moment on ne les entend tenir le moindre discours partisan - à part la chanson de Vian, transformée ici en hymne à l'art de fausser compagnie. A aucun moment ils n'expriment le moindre intérêt pour les populations déplacées, la moindre compassion pour les malheurs qu'elles fuient. Dès qu'ils en ont l'occasion, ils quittent la route principale pour éviter tous ces gêneurs en fuite qui les obligent à patienter aux stations essence. Ils ne tiennent aucun discours sur l'état des choses, en dehors du fait que ce monde est fini ou va vers sa fin imminente: les conversations se bornent à des considérations pratiques sur les moyens de limiter au strict nécessaire les contacts avec les autres. Non vraiment, ils semblent n'avoir aucun intérêt pour ce qui se passe, aucune ambition de lui donner du sens - la simple idée qu'ils font tout ça, au beau milieu d'une guerre, pour aller danser et planer à une rave en dit assez sur leur désengagement total des affaires de ce monde. Symboliquement, ils cherchent une frontière ; je crois qu'il faut le comprendre au sens fort : une frontière pour sortir de ce monde. On se souvient du jeu de laser au début qui ne dessine rien d'autre qu'une porte monumentale et un escalier menant vers le ciel, loin d'ici. C'est ça qu'ils veulent, et qu'ils recherchent dans la drogue, dans la transe avec la musique : sortir de ce corps, sortir de ce monde.

Au fond, il y a certaine logique à ce que le film se termine au milieu d'un champ de mines. A la limite, on peut même dire que cette expérience accomplit le plus profond désir des personnages. Ce n'est pas un hasard, sans doute, si la première explosion survient au moment même où la fille crie "Fais péter le son" ou "Fais tout péter" (j'ai oublié la phrase exacte) : c'en est presque un gag, comme tu dis, mais en un sens, la scène est cohérente dans la trajectoire des personnages.

La dimension religieuse du film est évidente - ne serait-ce que par son titre. Je ne suis pas assez versé en théologie pour décrire précisément ce qui se passe à la fin, mais on sent que pour les personnages, la vraie issue hors de ce champ de mines, hors de ce monde, c'est de se détacher de tout, d'accepter que tout leur soit pris (leurs biens, leurs proches, absolument tout), d'abdiquer toute volonté, toute pensée, et de se soumettre "sans réfléchir", aveuglément, à Dieu, au destin, à ce qui arrive.


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 Sujet du message: Re: Sirat (Oliver Laxe, 2025)
MessagePosté: 16 Sep 2025, 19:20 
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Ce que tu écris est convainquant là comme ça, mais pendant le film, on ne ressent pas beaucoup que ces personnages sont vraiment prêts à aller au bout de cette idée de retrait du monde, ils sont très triviaux et banals dans leurs réactions face aux événements, c'est ce qui m'a déçu, je trouve que soudainement le cinéaste fait d'eux de simples péquenauds alors que bon, ce nihilisme dont tu parles c'est déjà une idéologie, un engagement. En gros, dans toute la deuxième partie, les personnages font pitié au sein d'un jeu de massacre - sacré programme. Même des films coups de poing dans la nature comme Deliverance ou Sorcerer s'abstiennent de verser dans ce pathétique-là.


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 Sujet du message: Re: Sirat (Oliver Laxe, 2025)
MessagePosté: 17 Sep 2025, 09:00 
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Vraiment super étonné du succès public du film, 145 000 entrées à dimanche alors que de loin ça ressemblait quand même pas mal à du cinéma d'auteur niche comme l'avait été les premiers films d'Olivier Laxe (le film a fait 400 000 entrées en Espagne). Pour rappel, Viendra le feu 9800 entrées et Mimosas, 9500 entrées.

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 Sujet du message: Re: Sirat (Oliver Laxe, 2025)
MessagePosté: 17 Sep 2025, 11:52 
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Je trouve pas ça si étonnant: très hypé par la presse avec ce message que c'est du ciné auteur mais tripesque et envoûtant, une expérience formelle. Et puis le thème de la rave party dans le désert.


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 Sujet du message: Re: Sirat (Oliver Laxe, 2025)
MessagePosté: 17 Sep 2025, 12:20 
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Dans ses proportions c'est assez incroyable quand même.


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