Forum de FilmDeCulte

Je l'avais manqué à Cannes - je préférais faire dodo -, mais j'étais curieux de découvrir le prix du jury et film longtemps dans la course pour une double Palme d'Or 100% italienne. C'est peut-être ça le plus intéressant, en fait, les similitudes-différences avec Gomorra. On retrouve un peu le même sujet: les connections mafia-politique qui gangrènent l'Italie mais pas du tout le même angle ni le même point de vue filmique. Gomorra privilégiait le documentaire et la multitude des points de vue - à l'excès selon moi -, Il Divo ne suit qu'un seul homme de la première à la dernière minute.

Et j'ai pas compris grand chose au schmiliblick à part que Giulio Andreotti est un salaud cynique corrompu jusqu'à l'os qui ressemble plus au bossu de notre dame qu'à Barack Obama. La mise en scène est omniprésente du montage des meurtres sur du Cassius au défilé de gueules avec sous-titre fincherien. Pas déplaisant dans le fond mais tellement grotesque dans la forme et le jeu de l'acteur que le propos m'échappe un peu, beaucoup, passionnément.

2-3/6

Je me suis surpris à bien aimer. Même si Sorrentino abuse sournoisement de tics jeunistes qui se regardent un peu filmer (les cascades de meurtre, la musique, les légendes cache-cache) cette comédie politique amère affreuse sale et méchante fait mouche grâce à un casting fort en gueule qui excelle dans le grotesque ordinaire, Toni Servillo en crapule droopiesque en tête.
4/6

A noter qu'Andreotti est actuellement toujours président du Sénat et si vous voulez voir à quoi il ressemble maintenant, jetez un oeil au petit journal actu de Yann Bartes (à partir de 2:45)

http://www.canalplus.fr/index.php?pid=1744

Sinon Toni Servillo sera sur les planches de la MC93 Bobigny pour quatre dates mi-Janvier.

Bien le seul moment à Cannes où j'ai préféré faire pause plage plutôt que voir ça, et finalement c'est moins pire que ce que je pensais. La mise en scène sursurchargée et dégueulante (Paolo qui un plan sur deux fait coucou face caméra) finit par rejoindre le grotesque bouffi de son sujet, même si pour moi, Sorrentino, ses sous-titres Tony Scott, son utilisation de "la musique de films pour les nuls", ça reste toujours autant de la poudre de perlin pinpin. L'acteur en impose bien même si je n'étais pas follement concentré. Sinon, niveau pseudo renouveau du ciné italien, toujours rien de neuf sous le soleil.

3/6

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Doll, it's a heartbreaking affair

Quelle logorrhée visuelle... Les séquences d'introduction sont tout particulièrement éprouvantes avec un mélange de meurtres dégueulasses, de cerveaux qui giclent à l'écran, de voitures qui explosent... C'en est indécent.

Je n'ai pas réussi à aller au-delà de la forme, du coup je n'ai pas bien compris toute la logique du récit si ce n'est qu'il est totalement enseveli sous des tonnes de niaiseries esthétiques. Le pire étant qu'elles se veulent à peu près toutes signifiantes mais elles ne font qu'alourdir un propos qui me semble déjà pas mal manichéen à la base. En fait, de loin, ça pourrait paraître corrosif ou un peu subversif cette attaque frontale de la sphère politique italienne, mais le film est finalement plus ridicule lui-même que ses protagonistes (pourtant très malhonnêtement chargés).

En somme, c'est aussi fin qu'une poutine québécoise.


0,5/6

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"Il est doux de se croire malheureux, quand on n'est que vide et ennuyé..."

Vraiment curieux, ce film, très étonnant. Moi qui m'attendais à un Gomorra centré sur un personnage politique... En fait c'est une espèce d'exercice de style, une espèce de vision fantasmée d'Andreotti, mêlant faits et imaginaire. Et puis c'est sur-stylé de bout en bout. Sans doute un peu trop, mais j'ai trouvé l'exercice assez plaisant. Ennui: on est vite largué niveau intrigues - narrativement c'est un peu le nawak, les seules choses que t'apprends vrament durant le film ce sont les cartons à lire pendant les génériques de début et de fin. Pourtant, je l'ai vu avec plaisir: Toni Servillo est parfait, les dialogues sont succulents et, je le redis, le parti-pris exthétiue (sur-stylé pour un sujet tout sauf sexy) peut être rebutant mais je l'ai trouvé assez osé, et plutôt emballant.

Imparfait donc, mais sympathique. 4/6, pas plus.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"