Forum de FilmDeCulte

aka Le Dilemme



Lorsque Ronny aperçoit la femme de son meilleur ami Nick avec un autre homme, il hésite à lui dire et se donne pour mission de comprendre. Son investigation amateur réduit son monde à un désordre cocasse. Le temps presse et la pression monte avant la plus importante présentation de leur carrière, Ronny doit décider des suites s'il révélait la vérité à son meilleur ami.

Un jour t'es nommé aux Oscars pour tes films inspirés d'histoires vraies, le lendemain tu réalises un film dont l'affiche voit deux acteurs comiques sur fond blanc et titre en rouge.

Life comes at you fast.

Les choix des cinéastes sont parfois impénétrables. Je me rappellerai à vie de cette interview de Spielberg qui, à la question "quel projet regrettez-vous d'avoir laissé passer?", avait répondu Mon beau-père et moi.

Bien qu'il s'agisse de sa première comédie en plus de dix ans (et sa dernière), au milieu d'adaptations de Dan Brown et de true stories à Oscars, Howard est un touche-à-tout prolifique donc son choix ici ne devrait pas être si étonnant mais t'as quand même parfois l'impression que c'est le pote un peu teubé qui se laisse embarquer dans les plans foireux.

En l'occurrence, il s'agit visiblement d'une idée de son fidèle partenaire producteur Brian Grazer, qui a embauché le scénariste Allan Loeb qui vient à la base plutôt du drame (un drame réalisé par Susanne Bier, Las Vegas 21, Wall Street 2), et tu sens que derrière ce pitch, qui aurait pu donner une comédie random réalisée par David Dobkin ou Seth Gordon ou l'un des nombreux anonymes à la barre des autres films du même genre de Vince Vaughn ou Kevin James avec des affiches blanches à titre rouge, il y a la volonté d'explorer la vérité du couple, la confiance (cf. toute la sous-intrigue sur le passé d'accro aux paris du héros), etc., donc sur le papier, peut-être y avait-il l'intention d'avoir le beurre et l'argent du beurre aka une comédie mainstream avec un fond qui résonne, comme ses films populaires de jadis.

Mais l'écriture et la mise en scène sont trop le cul entre deux chaises, les situations ne versent que trop rarement et timidement vers le too much propice à la comédie dans laquelle Vaughn est à sa place (avec aussi Channing Tatum dans sa première performance humoristique), et le tempo comique de Howard est toujours aussi mou. Les passages plus sérieux - avec une Winona Ryder très bien mais qui joue dans un autre film, flinguant le comeback opéré par l'enchaînement Star Trek/Black Swan - font tache, tout en survolant les questions avec un parfum vaguement conservateur et ringard.

Sa plus mauvaise moyenne sur Letterboxd et effectivement, il n'y a guère qu'Inferno que je placerais en dessous.

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