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Titre original : SECONDS.





Il était à mon dernier quiz, l'occasion de recycler quelques captures... mais aussi l'occasion d'en parler.
Je l'avais pas revu depuis des années et le quiz fut l'occasion d'une petite révision. Et quelle claque à nouveau ! Dès le générique de Saul Bass et les 1ères notes du score incroyable de Goldsmith, j'étais à nouveau à fond. Et ensuite je redescends pas jusqu'à plusieurs minutes après la fin, tant le reste est un bijou de thriller paranoïaque et désespéré, farci d'images et de séquences mémorables, une sorte d'épisode de Twilight Zone 5 étoiles. Bref, si vous avez aimé son MANCHURIAN CANDIDATE, je vous recommande chaudement SECONDS.
Le film existe en DVD z1 mais il est épuisé depuis un moment, donc hors de prix en okaz. Le score n'est trouvable qu'en bootleg à ma connaissance.

Quel est le sens de la dernière image ?

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Tennis de Table Bordeaux

Je vais rappeler le pitch quand même



Un homme d'âge mur, déçu par son existence monotone, reçoit un jour un coup de téléphone d'un ami qu'il croyait mort. Celui-ci lui propose de refaire sa vie en simulant sa mort. Il finit par signer un contrat qui lui permet de changer de visage et de repartir de zéro mais tout a un prix et cette nouvelle existence n'ira pas sans poser quelques problèmes (Allociné)


Pour la dernière image,

Je trouve le film quand même un cran en dessous d'Un Crime dans la Tête : on y retrouve un personnage principal en forme de gros bébé qui se fait une nouvelle fois lessiver par une société secrète, mais s'il y a des petits seconds rôles intéressants ici autour de Rock Hudson et du premier acteur, il manque un duo de personnages forts comme ceux de Sinatra et Lansbury pour enflammer tout ça. Puis le Manchurian Candidate avait plus je trouve que ce scénario vraiment rachitique aux contours assez prévisibles, en dépit de son pessimisme absolu... D'un autre côté, Frankenheimer et son chef-op se lâchent complètement au niveau des focales, distorsions et profondeurs de champs en tout genre, bien lancés par un générique ultra flippant de Saul Bass et Jerry Goldsmith, c'est radical et assez épuisant, sans pour autant que je n'arrive à ne pas trouver ça un peu gadget, plus qu'une réelle perspective sur son sujet.

Le malaise est là, puissant, d'entrée, et fonctionne surtout dans la première partie en ce qui me concerne... La partie centrale, qui tente d'être un peu plus apaisée (mais s'avère surtout plate) jusqu'à la séquence hallucinante du rite à Bacchus, est un long tunnel, et ensuite le film en est presque terminé avec ses deux retournements vites grillés. On a parfois le sentiment de regarder un épisode arty et à rallonge de Twilight Zone effectivement. La valeur de l'ensemble tient je dirais dans sa capacité à étirer certaines séquences à l'absurde, à provoquer un malaise profond sur son parcours balisé et banal au départ, puis dans ce trip presque "hors film" du rite païen, qui est un sacré morceau pour une prod Paramount, même des sixties. Mais je trouve que le film fonctionne peut-être en fin de compte de manière aussi programmatique que les expériences de la "compagnie", et l'aspect profondément déprimant de l'ensemble n'est pas pour toutes les heures ni pour toutes les journées...

Dès le générique de Saul Bass et Jerry Goldsmith, le film instaure une ambiance dérangeante qui rappelle celle de The Manchurian Candidate avec lequel il partage également ce protagoniste manipulé par la société qui l'entoure (et la présence du même acteur chauve à moustache dans un rôle similaire assure ouvertement la filiation) mais en lieu et place du thriller politique, Seconds utilise le postulat à la limite de la SF pour dérouler un programme plus intime, plus drama.

Le mensonge ne vise plus à transformer quelqu'un en arme politique, le mensonge c'est de croire qu'on peut se transformer soi, c'est le Rêve Américain lui-même, la promesse d'un avenir meilleur, de croire qu'on peut s'acheter une inspiration artistique, c'est l'éternelle quête du bonheur, résolument inatteignable, et alors qu'on est déjà rongé par cette prise de conscience, du faux en nous, se révèle alors le faux autour de nous et la chute n'en est que plus forte.

Cela étant dit, si j'aime beaucoup le fond creusé par le film, je ne trouve pas toujours l’exécution à la hauteur. La première partie est quand même bien longue, sans pour autant caractériser davantage le protagoniste, et tout ce qui suit l'opération me paraît un peu schématique et rapide dans l'incapacité du personnage à apprécier cette nouvelle vie. Et tout le dernier tiers est un peu anti-climactic, malgré cette fin horrifique.

In fine, je crois que je retiendrai surtout cette scène de bacchanale assez folle, notamment pour son ambivalence vis-à-vis de ce qu'elle symbolise de l'époque, avec sa libération sexuelle à laquelle le héros, d'une autre époque, peine à adhérer avant de s'y adonner. La mise en scène est à la fois enivrante et abrasive et le retournement qui suivra jette le doute sur l'authenticité de cette émancipation. La séquence est vraiment nourrie par l'esprit des années 60.

Une expérience parano assez remarquablement servie par Frankenheimer et son chef op James Wong Howe (deep focus, Snorricam, grand angle malaisant...) mais qui m'insatisfait un peu narrativement et émotionnellement.

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