Forum de FilmDeCulte

Un vétéran de la guerre de Vietnam embrigadée par une terroriste de Septembre Noire prévoit de tuer des milliers d'innocents pendant le Super Bowl, la finale de football américain. Un agent du Mossad tente de l'en empêcher.

En gros, c'est La Somme de toutes les peurs x Munich aka le double récit en parallèle de la préparation d'un attentat et de l'enquête pour la déjouer post-attentat des JO de 1972.

Malheureusement, ce n'est jamais aussi satisfaisant que le premier d'un point de vue narratif ni aussi pertinent politiquement et humainement que le second.

Mais c'est pas mal.

Vraiment, ce qui pèche, je trouve, c'est la partie enquête qui est d'un rudimentaire franchement peu entraînant et qui incarne mal la caractérisation des agents du Mossad comme des vengeurs déshumanisés (qui sont donc obligés de le verbaliser). C'est pas très palpitant à suivre quoi. Alors que la trame qui se focalise sur les terroristes m'a surpris.

Je craignais au départ un film sans recul sur les événements de Munich et donc sans la moindre remise en question de la politique israélienne mais dès cette séquence qui suit notre couple de terroristes fuyant les autorités en hors-bord et durant laquelle l'écriture et la mise en scène nous font nous inquiéter et root pour eux, je me suis dit que le film était plus ambivalent, et le background de ces protagonistes expliquent leurs actions. Avant même que le triste passif du personnage de Marthe Keller ne soit exposé, celui de l'Américain campé par Bruce Dern me paraît révéler le véritable coeur du film. Comme pour The Manchurian Candidate, Frankenheimer semble moins intéressé par une réalité (géo)politique spécifique et plus concentré sur la figure du soldat sacrifié, délaissé pour ne pas dire trahi par son gouvernement.

Ce thème m'interpelle d'autant plus qu'il s'agit d'une des obsessions de Michael Bay qui, comme les gossipeurs savent, pourrait être le fils illégitime du cinéaste.

Mais bon, il n'y a pas vraiment de suspense. Comme pour The Manchurian Candidate, tu connais tout le plan dès le départ et le film s'attarde sur la préparation minutieuse (qui est déjà vaguement plus intéressante à suivre que l'enquête). Si le film n'est pas complètement engageant durant deux heures, malgré son beau Scope multipliant les demi-bonnettes et la photo stylé (malgré la copie rosâtre de la Cinémathèque) et sa caméra portée post-French Connection (II?), le climax jamesbondo-missionimpossiblien est franchement bonnard, cultivant tout d'abord la tension avant de basculer dans l'over-the-top que l'on accepte pour la simili-catharsis rédemptoire qu'elle offre au personnage de Robert Shaw, passant de tueur à sauveur.

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Trop bon le pitch.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste