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aka Throne of Blood aka 蜘蛛巣城 (Le Château de la toile d'araignée)



Dans le Japon féodal, alors que les guerres civiles font rage, les généraux Washizu et Miki rentrent victorieux chez leur seigneur Tsuzuki. Ils traversent une mystérieuse forêt où ils rencontrent un esprit qui leur annonce leur destinée : Washizu deviendra seigneur du château de l’Araignée, mais ce sera le fils de Miki qui lui succèdera. Troublé par cette prophétie, Washizu se confie à sa femme, Asaji. Celle-ci lui conseille alors de forcer le destin en assassinant Tsuzuki…

Sur le papier, le fantastique est léger dans Le Château de l'araignée. A un esprit près, il pourrait s'agir d'un simple drame du Japon médiéval. Mais cette adaptation de Macbeth se prête à merveille à une transposition dans la féodalité nippone dont Kurosawa utilise le décorum (sa culture guerrière, son culte de l'honneur performatif), ainsi que les codes du théâtre nō, pour s'approprier l'histoire de Shakespeare et peut-être même l'exacerber, surenchérissant la théâtralité et accouchant d'un film hanté de bout en bout, moins par les esprits et leur anathème que la Folie des Hommes™. C'est encore Kurosawa qui parle du Japon qui est parti en guerre.

Isolé dans cette forêt semblablement vivante avant même que les arbres ne se mettent à se mouvoir, tout en brume et en branches brouillant l'esprit, notre héros (qui n'en est un que hors champ, au début) est poussé au crime et à l'aliénation moins par sa femme comploteuse que par sa propre ambition et sa paranoïa. Et Mifune, aussi doué pour le minimalisme que l'exubérance, est dingue.

Si le récit est des plus schématiques (sans doute un peu trop pour que je sois à fond), la forme est incroyable. Qu'il s'agisse de la direction artistique à la fois grandiose et dépouillée, aussi importante dans la création d'une atmosphère délétère que les éléments de la nature, si chère à l'auteur et ici impitoyable et autre, ou tout simplement de la mise en scène, qui isole régulièrement ses personnages dans ces décors, tantôt immenses et écrasants, tantôt intimes mais nus, comme défaits de toute la richesse à laquelle aspirait le protagoniste, c'est du grand art.

Et la fin est folle.

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Il faudrait que je le revois celui là. C'était un des rares qui m'avaient ennuyé malgré la beauté formel. Bon après j'étais jeune : 16 ans.

Vu il y a trop longtemps, mais à l’époque c’est le Kurosawa qui m’avait le plus impressionné (et c’est donc le seul auquel je met 10/10 sur Letterboxd). Il faut que je le revois.