J'aimais bien la F1 et les sports mécaniques. L'évolution technologique des voitures de course jusqu'aux années 2000 était intéressante à suivre (cela reste encore un peu le cas en endurance), et permettait de bien comprendre de manière indirecte mais immersive la complexité de l'histoire du XXème siècle. Cela n'est pas un hasard si les deux pays d'Europe qui ont conservé une industrie des sports mécanique , l'Allemagne et l'Italie, ont été aussi les pays du fascisme. L'émergence du Japon dans les années 60 et de la Chine maintenant comme puissance industrielle sont aussi directement lisibles dans l'histoire de ce sport. Cela permet aussi de comprendre des tas de trucs sur l'ambiguïté des position des pays d'Europe face à l'apartheid ou aux dictatures espagoles et d'Amérique latine. Le fait que l'Angleterre puis la France aient perdu leur industrie dans les années 70-90 est aussi directement compréhensible si l'on suit l'histoire de ce sport, tout comme le fait que la France croyait pouvoir batir une politique industrielle durable sur la Françafrique et Elf dans les années 80 (on se dmande pourquoi une firme nationalisée comme Renault s'est msie en tête de vouloir battre Porsche ou Ferrari?), qui est en train de s'écrouler maintenant. Beaucoup des pontes de la F1 en France se sont ainsi retrouvé en tôle: André Guelfi, Cyril de Rouvre, Ligier avait aussi des connexions un peu obscures avec Elf et la mitterrandie. Il y a rien qu'à voir les deux dirigeants emblématiques de la F1: Ballestre était un ex-collabo blanchi sous le harnais, proche de Hersant, et Max Mosley le fils d'Oswald Mosley, le leader hitlérien britannique et d'une des soeurs Mitford, du lourd, qui fait comrpendre beaucoup de chose sur l'après-guerre. Ils ont été progressivement remplacés par Ecclestone et Briatore qui sont des blocs agités chus des années 80, vulgaires pour une autre raison: le fric, rien que le fric, avec des comportements qui tiennent autant mafioso que du patron de compagnie aérienne low-cost.
Après c'est vrai que c'est un sport symbolique du XXème siècle, qui résiste mal à la double crise écologique et économique actuelle, et qui est même scandaleux. Senna c'est le dernier pilote important avant que cette crise soit manifeste (ensuite avec l'apparition de Schumacher, la F1 est devenue une sorte de série à handicap avec des changements de réglements arbitraires déconnecté de l'évolution technolgique réelle, pour tenter de maintenir le coîté spectaculaire de ce qui ne l'était plus). Je n'aimais pas trop Senna à l'époque (par chauvinisme je préférais Prost, que je trouve encore maintenant très intéressant dans son approche de sportif, jouant plus la stratégie que la vitesse), mais il y a quand-même une image extraordinaire de lui, où il traverse une piste à pied au milieu des voitures lancées à fond pour empêcher la Ligier d'Erik Comas accidentée, moteur en marche avec le pilote commotionné, de s'enflammer, un geste extraordinairement courageux, qu'il n'a jamais exploité médiatiquement. Rien que pour cela respect. C'est aussi une image superbement cinégénique, avec la foulée de demi-dieu grec de Senna qui donne l'imrpession d'être au ralenti à vitesse normale, casqué comme un cosmonaute. Je comprends qu'on fasse un film sur lui.
Reste que jusqu'aux années 80, les voitures étaient des chefs-d'oeuvre d'ingénierie (c'était d'ailleurs un sport d'ingénieur plutôt que pilotes, avec des mythes comme Colin Chapman, Vittorio Jano, Mauro Forghieri, Gordon Murray, ou des pilotes-constructeurs à la personnalité de pionniers de l'aviation comme Bruce McLaren, John Surtees et Jack Brabham), il y avait aussi une confrontation intéressante et serrée entre constructeurs d'échelle industrielle et fabriquants qui avaient une approche plus artisanale et moins de moyens, qui n'existe plus.
Sinon le topic sur Amy m'intéresse, même si je trouvais sa musique froide (on sentait que l'on avait affaire aux goûts de ses producteurs)
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