Forum de FilmDeCulte

C'est fou comme on n'a pas vu le même film.

Je n'y ai vu aucune opposition entre musique populaire et indépendante ou encore entre les EU et l'Europe. Et puis comment comparer un docu avec des images privées que ses proches ont prises et les hordes de photographes qui la shootaient dès qu'elle mettait un pied dans la rue.

Je pense que tu en entendais une biographie, c'est toi qui utilise le mot, mais clairement le doc n'en est pas une. D'ailleurs qui voudrait d'un doc aujourd'hui factuel ou objectif maintenant que Wikipédia existe. Certainement que le film triche parfois, mais je m'en fiche, le portrait d'Amy me touche et sa musique n'en devient que plus belle. Je n'en demande pas plus pour un film.

_________________

La méthode est certes plus louable mais l'objectif est le même, le public est le même et l'utilisation en est la même.



Entendais? Ou attendais? Si c'est le deuxième alors clairement pas tant je trouve la chose méprisable et sans intérêt.
Pour moi oui le film est une biographie certes faites avec des images d'archives mais on fait bien jouer des acteurs dans des documentaires ("Une équipe de rêve").
Qui voudrait d'un doc factuel ou objectif? Ben vu ce qui sort en salle beaucoup de monde que ce soit en film traditionnel (Jobs, Rush, l'affaire SK1...) ou en documentaire (Man on wire (pour citer un expert du wikipedia)).

Mais je pense que tu as tout dit, "le portrait d'Amy me touche" ben moi il m'a dérangé.
Comme je l'ai dit le film n'essaie pas de "nous faire adhérer " à une quelconque opinion ainsi, dans les informations qu'il nous donne, on peut en retirer du positif (comme tu semble l'avoir fait, Arnotte aussi) ou du négatif (comme je l'ai fait).

_________________

Je l'ai vu au cinéma complètement par hasard, alors que je ne connaissais que la musique sans les détails très "Voici" et "Gala" que déroulent ce documentaire.

J'ai trouvé le documentaire très mauvais, malgré l'utilisation des rushs des films de l'entourage, matière intéressante mais ce qui en est fait est d'une extrême platitude, voir pire.

Quelques très saillants : aucun morceau n'est joué en entier sur deux heures de métrage, toujours coupé avant la fin, j'ai trouvé ça relou, z'auraient pu mettre une session live non coupée ou que sais-je, au moins une, mais non, toujours par bribes. Aussi un documentaire qui dénonce les méfaits de la célébrité sur une personne issue de la classe populaire alors qu'il est produit par Universal, soit précisément le genre de société dont les bénéfices reposent sur ce star system a un côté gros nez rouge critique. Star system que le film d'ailleurs entretient complètement.

Enfin dans une interview radio au début du film, Amy Winehouse dit qu'elle déteste le type qui sur son premier album a rajouté des violons synthétiques sur sa voix, alors qu'elle ne voulait que de l'instrument live. Figurez-vous que les dernières images de ce documentaire font défiler des photographies d'Amy Winehouse sur une musique de violons synthétiques larmoyants composée par un autre. J'appelle ça un putain de gros fail.

0,5/6

Autant je peux comprendre la plupart de tes arguments mais pas celui-là.

Comment tu peux comparer ce film à aux tabloids anglais ?
Non l'objectif et l'utilisation ne sont pas les mêmes. Ici on a droit plus à un hommage, dans la presse people à du trash gratuit pour vendre sans aucune considération pour la personne.
Non le public n'est pas le même. Un film qui sort sur 20 copies en France alors que les magazines people se vendent par centaines de milliers. CQDF.


Comme dans Senna, il aurait pu mettre un grand prix entier tout de même.

Argument en bois, va t'acheter les disque ou un live en dvd si c'est ce qui t'intéresse.


Oui c'est bien connu, Universal pousse ses stars au suicide, à la consommation d’héroïnes et à la négation de leur vie privée. Méchants studios américains.


Le rapport ? Si Amy n'aime pas les la trompette synthétique, faut pas en mettre non plus ? On aurait du faire jouer un jazz band en live pendant deux heures pour la bo, je suis sûr que c'est ce quelle aurait souhaité

_________________

L'objectif est le même : satisfaire nos désirs voyeurs.
SI tu veux aller par là, le Sun a aussi publier un hommage à "Our Amy" la semaine suivant sa mort.
Il sort sur 20 copies en France dont 15 en additionnant MK2/UGC et Gaumont. J'ignore dans quelle salle tu l'a vu, dans la mienne c'était limite si ça ne lisait pas "Gala" lors des bandes annonces



Mais c'est totalement ça le problème.
Le film est totalement hypocrite car il tente de dénoncer ce à quoi il contribue.
Et honnêtement à la base je m'en fou royalement les histoires viol de la vie privée... il m'arrive de lire grazia au chiotte j'aime bien mais d'un certain côté Grazia il assume le côté papier WC, alors que là "Amy" tente de se séparer totalement de tout ce "star system" le regardant de haut en disant que c'est pitoyable alors qu'il fait la même chose.



Alors là au contraire j'ai trouvé que c'était un des bons point du film. Ça clore parfaitement le film comme si Amy nous disaient "aller vous faire foutre".

_________________

Comme tous les docu à ce moment-là ... Je vois pas trop où es le problème. Tous les docu de la Terre essaye d'utiliser des images inédites ou de la sphère privée. Sauf que souvent c'est rare. Dans le cas présent Amy est une des premières célébrités à mourir à avoir été autant filmée. Et avec Internet, les smartphones, les APN, ce n'est que le début.

Oui et le Sun l'a traînée dans la boue pendant des années avant. Là oui on peut parler d'hypocrisie. Le film ... ?

Scéance du soir dans un Gaumont, quasi que des jeunes couples. T'habites surement Paris, parce qu'en Province, une lectrice de Gala qui va voir un film avec des sous-titres, c'est de la science-fiction


C'est là où on a pas du tout la même lecture du film. Vous y voyez une pamphlet contre le star system, la célébrité, de la médiatisation. Alors que moi pas du tout. Ok, le sujet est abordé, mais c'est quand même assez secondaire.

Ce qui me touche dans le film c'est de voir une jeune fille bourrée de talent se foutre en l'air alors qu'elle a tout pour être heureuse. Il n'y rien de pire que d'avoir un proche qui se suicide (à petit feu ou pas) alors qu'on lui dit, qu'on lui montre que l'aime. Tu ne sais plus quoi faire, tu ne comprends pas, c'est atroce.

Alors oui la célébrité, tout ça, ça a pas aidé. Mais on le voit dès son plus jeune age dans le film, elle a toujours voulu brûler la chandelle par les deux bouts. Elle a certainement toujours eu ce côté auto-destructeur en elle. Si c'était vraiment la surmédiatisation la cause principale, 50% des starlettes ne dépasserait pas les 30 balais.

Bref pour moi ce film est un magnifique portrait d'une jeune femme maudite et non une critique du star system ou une chronique musicale de sa vie.

_________________

Bah matez celui sur Nina Simone "What Happened, Miss Simone", ça vous réconciliera peut-être un peu...

Ben on ne regarde pas les même documentaires alors... ce genre de procédé me semble plus correspondre à Enquête d'actualité sur M6 qu'a un documentaire de cinéma.



Ce n'est pas le sujet principal, mais c'est tout le temps présent en fond.
Par contre je suis totalement d'accord pour dire que le film montre que célèbre ou pas elle aurait eu le même destin (tu rajoutes juste que son mec la prostitue pour l'argent de la drogue)
Mais c'est en partie là dedans que je vois l'opposition USA/Europe, musique indé/mainstream. J'ai l'impression que le film tape sur l'entourage professionnel d'Amy (label, producteur...) comme si ils étaient pas assez strict et qu'ils n'avaient pas la volonté de la sauver alors que comme tu l'a dis, on voit très bien que l'on ne pouvait rien faire pour elle.

_________________

Oui parce qu'un morceau de musique c'est pareil qu'un grand prix automobile.
Après je suis injuste parce que je me souviens maintenant qu'il y a un morceau en entier, une session live à la guitare sèche devant des responsables de major, filmée dans un bureau, tout le reste est systématiquement coupé, avec incrustation des paroles avec des typos colorées d'un effet douteux.
Pour être plus précis ce qui m'a agacé c'est ce rythme très documentaire télévision, alors qu'un docu de ce format pourrait travailler à d'autres rythmes de montage.



Ils font leur marge sur ce type de vente, les gros succès comme les albums d'Amy Winehouse. Point barre.



C'est exactement ça, à mon avis la forme dit toujours énormément du rapport de fond qu'on entretient avec les traces de la personne qu'on manipule. Pour moi l'échec flagrant de ce documentaire à faire vivre la mémoire d'Amy Winehouse (artiste touchante à bien des égards, et je dis pas que le documentaire ne m'a pas ému parfois, j'ai juste trouvé franchement dommage les limites du portrait qu'il dessinait) tient précisément dans ces derniers plans.

Le choix de ne pas avoir recours à des entretiens filmés change de la forme habituelle et les images d'archives tendent à humaniser l'artiste...mais c'est quand même assez chiant. Avec toutes ces vidéos persos, j'avais parfois l'impression de regarder une sex tape sans les meilleures scènes.


Ouais alors bonjour la bonne phrase toute faite qui s'avère complètement fausse hein.


Pas tant que ça.

J'ai eu un peu pitié d'elle sur la fin mais sinon impossible de ressentir de l'empathie pour cette meuf certes talentueuse mais qui n'a vraisemblablement jamais dépassé les 14 ans d'âge mental, avec ses problèmes d'une banalité confondante type daddy issues et "je sors avec un connard qui me largue puis me reprend quand je suis célèbre et remonte le col de son polo rose comme un kéké".


Bof. T'as plusieurs passages où les flashes des paparazzis deviennent stroboscopiques et une seule phrase d'elle à la fin où elle dit qu'elle aurait bien tout rendu pour pouvoir marcher dans la rue tranquille mais les réseaux sociaux ne sont PAS DU TOUT évoqués, pas une seule fois. Et ses problèmes commencent bien avant l'intrusion des tabloïds dans sa vie. D'ailleurs, ceux-ci ont commencé à la harceler à partir du moment où elle est partie en vrille. C'est pas l'inverse.

Son mec et son père semblent davantage responsables de ses dérives (et je suis étonné qu'ils aient pris part au documentaire tant il ne les épargne pas).


Moi j'ai pas trouvé ça si différent d'un doc télé style Un jour, un destin.

_________________

C'est assez mauvais, oui. Quelques instants de grâce (parce que la fille pouvait être touchante) noyés dans des ralentis atroces, des morceaux de chansons coupés n'importe comment, une psychologie de comptoir et une approche paparazzi-like.
Dans le genre, récemment, j'ai préféré de très loin le film sur Pulp (A Film About Life, Death & Supermarkets) et, surtout, celui sur The National (Mistaken for Strangers), au point de vue décalé.

Film qui souffle le chaud et le froid chez moi. Je trouve que la première moitié est inspirée, les partis pris de Kapadia avec ces archives créent une véritable sensation de proximité et je suis assez ému du parcours de la petite Amy. Par contre, la seconde moitié révèle les limites de la méthode Kapadia. A la longue, je trouve ça saoulant mais surtout survolé. Comme le moment où le parasite de petit copain revient la voir car elle est célèbre. Il y a pourtant matière à obtenir un film passionnant mais en s'appuyant après de plus en plus sur des images publiques, on perd un peu ce côté de cinéma vérité intime du début et ça devient moins fort. Et je trouve le film trop gentil - OK le père et le petit ami sont évoqués mais ça pourrait être bien plus acide - et qui se désagrège à force de ne pas opter pour une thématique particulière.

C'est dommage car le personnage de Winehouse est passionnant et le film réussit de très belles choses dans sa première partie avant de s'égarer complètement. Il y a dans la vie de Winehouse, matière à un très grand Rise and Fall.

3,5/6