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MessagePosté: 08 Jan 2014, 22:38 
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Inscription: 07 Oct 2005, 10:23
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Suite à un héritage, le modeste Louis Carrier met en place un plan mégalomaniaque sous le nom d'Armagedon pour défier la société et faire enfin parler de lui, proférant des menaces à l'encontre de politiques et célébrités et narguant les polices internationales... Un flic français fait appel à un psychiatre renommé pour lui tendre un piège


En guise de sujet poil à gratter, Jessua a cette fois-ci décidé de s'attaque au désir de renommé, au quart d'heure Warholien façon france profonde auquel Jean Yanne se prête à merveille, dans une prestation à la fois assez proche de celle sa composition de vieux garçon inquiétant dans le Boucher, et puisant sur sa personnalité de grognon un peu anar... Comme dans Traitement de Choc, Delon officie plutôt dans un rôle inattendu et secondaire, même si ici il est finalement très unidimensionnel et rend le film peu équilibré, assez fâde dans son volet enquête très standard (pourtant le duo avec Duchaussoy ferait presque un peu Petersen/Farina dans Manhunter d'un certain côté...) . Dans les bonus du DVD, Jessua dézingue allègrement l'acteur qui a selon lui transformé son tournage en cauchemar, pointant dans les quatre années qui séparent les deux films tournés avec lui l'évolution de sa star, devenue impossible à diriger.

Après une entrée en matière assez abrupte, hachée et intrigante, le réalisateur retourne vite sur les rails d'un récit finalement bien plus classique que ses précédents, agréable mais dont l'ambition pourtant prégnante reste prisonnière d'une formule de petit polar à la française assez standardisée, d'autant plus quand cette forme cherche justement à se donner paradoxalement plus d'ampleur par une dimension internationale stéréotypée (menaces enregistrées dans plusieurs langues étrangères, éternels conciliabules de fonctionnaires et échanges Interpol, escapade belge et quelques cartes postales anglaises ou itialiennes). Reste quand même deux ou trois séquences encore assez étranges et malaisantes
comme le meurtre de Michel Creton où celui des deux prostitués électrocutés en tenue de plongée
, puis cette relation de son personnage avec son complice, marginal un peu autiste... Le film a quand même une certaine force dans sa dernière séquence, qui se permet d'aller au fond de l'aspect le plus déplaisant de son installation, où la dénonciation de la foule apathique par le socio-psycho frustré, d'abord risible à travers son discours, trouve très brutalement un certain écho...


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MessagePosté: 03 Juin 2020, 13:15 
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Inscription: 04 Juil 2005, 15:21
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Après un démarrage impressionnant mené par Jean Yanne, le film devient plus routinier dès que Delon (ici producteur, ce qu'on ne risque pas d'oublier vu la mention finale au générique : "un film d'Alain Jessua, produit par Alain Delon") entre en scène dans le rôle d'un psy qui ne sert ici quasiment à rien (en gros, à aucun moment il ne fait réellement avancer l'histoire). A part ce méchant intéressant dans le cinéma français, qui emmène ce thriller à gros budget du côté du film ouvertement politique, il n'y a pas grand chose.
3/6

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


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MessagePosté: 03 Juin 2020, 13:52 
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Je préfère le remake.

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MessagePosté: 13 Nov 2024, 09:43 
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Inscription: 17 Juin 2021, 13:07
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double feature jessua/delon improbable au non moins improbable studio galande : armagueddon précédé par traitement de choc. les films n’étaient pas sur ma liste delon à l’origine, mais je ne pouvais pas passer à côté de l’occasion de voir un film avec alain delon sur grand écran, donc je n’ai pas hésité. mais l’initiative n’a malheureusement rencontré qu’un succès relatif : nous n’étions que 4 (quatre) dans la salle.

j’ai vraiment bien aimé.

moins que traitement de choc, quand même. le film a toujours cette caractéristique que j’adore d’être totalement centré sur son histoire, un scénario strictement narratif tout en disant plein de choses. le souci, c’est que la narration en question n’est pas immensément convaincante. l’histoire l’est : on a parlé de la valse des pantins, taxi driver ou the master comme inspiration de joker mais quid d’armagueddon ? parce que le récit de cet homme occidental invisibilisé, à l’enfance ordinairement problématique, qui finit par connaitre une rupture sociale qui l’entraine dans une spirale criminelle jusqu’à aboutir à un grand show télévisé où il expose son mal-être social tout en devenant un criminel mastermind… voilà. le souci, c’est que la transformation en récit est plus compliquée : le dialogue avec les autorités est un peu artificielle, le personnage du psy ne sert en vérité pas à grand chose (et delon semble disproportionné), le scénario abuse de la rétention d’information sur le plan de jean yanne, l’enquête est un peu nulle - ça piétine beaucoup avant de connaître des accélérations fulgurantes absolument pas crédible… tout ça gâche.
c’est à la fois dommage et pas si grave : le concept est quand même puissant, jean yanne en joker fonctionne du tonnerre, il y a plein de scènes géniales et l’identité du film est originale et puissante pour l’époque et encore même pour aujourd’hui. c’était d’ailleurs marrant : à part l’aspect technologique des revendications et de l’enquête qui rendent beaucoup d’aspects totalement obsolètes, le cœur du film pourrait être fait aujourd’hui. pourrait, parce que personne ne voudrait produire un truc pareil, avec un discours aussi sombre, alors qu’à l’époque ça se faisait avec deux énormes vedettes.

ensuite, c’est un film français des années 70, donc c’était visuellement totalement dégueullasse : mise en scène sans envergure, cadres pauvres, couleurs immondes… il n’y rien à sauver.

il y a aussi delon - je ne suis pas fan de yanne même si j’étais content de le voir et qu’il était parfait pour le rôle. mais c’est drôle comme delon apparait qu’une demi-heure, rôle quasiment secondaire dans lequel il précisément sur sa tonalité habituelle : et il a produit ce film quand même très audacieux, ça permet de poser une exception au narratif habituelle sur sa carrière 70s.

bref une chouette découverte, j’ai passé un super moment et ce alain jessua, que je ne connaissais pas du tout, ma tapé dans l’oeil.


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