double feature jessua/delon improbable au non moins improbable studio galande : traitement de choc suivi par armagueddon. les films n’étaient pas sur ma liste delon à l’origine, mais je ne pouvais pas passer à côté de l’occasion de voir alain delon tout nu sur grand écran, donc je n’ai pas hésité. mais initiative n’a malheureusement rencontré qu’un succès relatif : nous n’étions que 5 (cinq) dans la salle.
j’ai adoré.
la simplicité et l’efficacité de cette histoire, que l’on pourrait remaker telle quelle aujourd’hui - impressionnant, y a qu’une petite poignée de choses à réécrire, sinon on peut reprendre le scénario. sauf que ça ne se ferait pas, personne ne veut produire ça : ce film français totalement normal qui bascule dans le thriller, puis dans le fantastique limite bis, toujours en tenant sa ligne réaliste. le tout avec les deux immenses vedettes de l’époque. qui apparaissent nues. mâtiné d’un discours politique discret mais extrêmement piquant sur l'immigration et sur les élites - et qui ne passerait plus aujourd’hui, non plus. c’est grâce à delon qu’il a pu garder la fin sombre, mais cette fin aujourd’hui mdr. et ça a fait… 1,8m d’entrées, aujourd’hui dans l’hypothèse invraisemblable où ça réussirait à se faire avec un cast c-list, ça ferait 150k à tout casser.
donc c’était l’euphorie, carrément de découvrir ce film, un truc totalement français, pas l’adaptation d’un roman américain ni rien, avec une identité assez unique et vachement bien, une vraie histoire prenante, qui avance vite et efficacement, qui se la raconte pas tout en disant des choses, c’était vraiment trop trop bien.
puis la tristesse en pensant que ça n’est plus du tout possible.
ensuite, c’est un film français des années 70, donc c’était visuellement totalement dégueullasse : mise en scène sans envergure, cadres pauvres, couleurs immondes… il n’y a qu’une poignée de tenues d’année girardot que je sauve, et certains éléments de déco 70s ont une gueule « rétro-futuriste », ce qui fonctionne bien avec le thème.
il y a aussi delon - je ne suis pas fan de girardot même si j’étais content de la voir et qu’elle était parfaite pour le rôle. mais c’est drôle comme il apparait moins d’une demi-heure, rôle quasiment secondaire dans lequel il n’est pas du tout sur sa tonalité habituelle : une vraie originalité pour lui ce rôle, ça permet de poser une exception au narratif habituelle sur sa carrière 70s.
et point anecdote invraisemblable :
Citation:
pendant le tournage du film, annie girardot fréquentait bernard fresson, bien qu'elle soit mariée à renato salvatori mais séparée de lui, un grand ami d'alain delon. ce dernier profita d'une scène où annie girardot se fait violenter par lui pour venger son ami et lui lança des gifles d'une grande violence6.
et c’est intéressant parce qu’effectivement à l’écran c’est wow, et en même temps évidemment la scène n’existerait plus aujourd’hui alors qu’elle est choquante et hyper efficace narrativement.
bref une super découverte, j’ai passé un super moment et ce alain jessua, que je ne connaissais pas du tout, ma tapé dans l’œil.
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