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MessagePosté: 20 Oct 2024, 21:13 
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Arrivé à la moitié de sa vie, un homme malade se penche sur son passé. C'est son enfance tout d'abord qui lui revient avec la vision de sa mère attendant le retour improbable de son mari, puis le souvenir de sa femme dont il s'est séparé le hante. Passé et présent se mélangent dans l'esprit d'un homme qui cherchait "seulement à être heureux".

Sacré Dédé.

C'est sans aucun doute possible le film le plus beau que le cinéaste a livré à ce stade dans sa filmographie et, pour être honnête, du pur point de vue de la mise en scène et de la photographie, peut-être un des plus beaux films que j'ai vu.

L'introduction presque hors film intrigue d'entrée et ce "Je peux parler!" qui laisse soudain la place au titre et à une première séquence qui va faire état du dispositif de mise en scène adopté par le réalisateur ont immédiatement retenu mon intention et impressionné. Tarkovski laisse le plan durer sans pour autant que cela ne créé une quelconque lenteur, les personnages évoluant dans le décor et motivant les mouvements de caméra de façon à créer plusieurs axes et échelles de plans sans la moindre coupe. Et très vite, le film invoque des images fortes même quand elles ne sont pas oniriques, comme cet incendie d'abord découvert dans un reflet, mais les scènes rêvées sont évidemment mises en exergue, par le N&B et le ralenti et l'improbabilité de ce qui s'y produit.

Il y a quelque chose de très doux dans les séquences en couleur, dans le contraste des couleurs non-saturées en extérieur, dans ce jeu entre l'actrice et la caméra, figurant un narrateur que l'on ne verra jamais, lui préférant sa subjectivité, allant jusqu'à faire jouer mère et femme par la même actrice, dans une symbolique assumée par le texte.

Mais le film est aussi formellement élégant qu'il est narrativement, et émotionnellement, opaque.

Je ne vais pas prétendre avoir compris quoi que ce soit. Enfin, je comprends chaque scène indépendamment mais non seulement chacune m'ennuie, le tout qu'elles forment peine à émettre un sens, ou même une émotion donc, palpables. A trop vouloir jouer la carte du stream of consciousness d'un homme mourant - une info qui m'avait été "spoilée" par le synopsis Letterboxd mais qui n'est révélée en fait que par la toute fin du film donc je n'ose imaginer à quel point j'aurais été largué si je ne l'avais su au préalable - le film se fait bien trop évanescent. Surtout quand il commence à délaisser ses images propres pour des images d'archives longuettes et peu intéressantes de par leur "objectivité". C'est vraiment le bordel.

Le projet est indéniablement intéressant et audacieux mais l'exécution accouche d'une œuvre imbitable, rendue encore plus rébarbative par ces poèmes en voix off qui m'ont vraiment fait dire que la poésie était un art qui s'appréciait davantage dans l'intimité de la tête du lecteur plutôt que récitée.

Je peux comprendre qu'on aime se perdre dans un tone poem filmique comme les Malick mais là, c'est le film qui se perd, je trouve.

Mais je ne suis vraiment pas mécontent de l'avoir vu, je trouve ça inspirant et j'ai pu voir notamment tout ce qui avait pu influencer Christopher Nolan, que ce soit dans la structure ou l'esthétique, notamment depuis qu'il travaille avec Hoyte von Hoytema. Il avait cité le film comme référence pour Oppenheimer mais c'est déjà dans Interstellar (que j'ai revu ce soir en IMAX).

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MessagePosté: 20 Oct 2024, 21:18 
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Film Freak a écrit:
je trouve ça inspirant et j'ai pu voir notamment tout ce qui avait pu influencer Christopher Nolan, que ce soit dans la structure ou l'esthétique, notamment depuis qu'il travaille avec Hoyte von Hoytema.

My bad, je ne savais pas que Nolan le citait en référence, le film ne pouvait donc finir à une demie étoile sur Letteboxd :|


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MessagePosté: 20 Oct 2024, 21:22 
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Lohmann a écrit:
Film Freak a écrit:
je trouve ça inspirant et j'ai pu voir notamment tout ce qui avait pu influencer Christopher Nolan, que ce soit dans la structure ou l'esthétique, notamment depuis qu'il travaille avec Hoyte von Hoytema.

My bad, je ne savais pas que Nolan le citait en référence, le film ne pouvait donc finir à une demie étoile sur Letteboxd :|

Nolan pourrait citer Eraserhead comme son film préféré, il garderait la note minimale.

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MessagePosté: 20 Oct 2024, 21:24 
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Film Freak a écrit:
Lohmann a écrit:
Film Freak a écrit:
je trouve ça inspirant et j'ai pu voir notamment tout ce qui avait pu influencer Christopher Nolan, que ce soit dans la structure ou l'esthétique, notamment depuis qu'il travaille avec Hoyte von Hoytema.

My bad, je ne savais pas que Nolan le citait en référence, le film ne pouvait donc finir à une demie étoile sur Letteboxd :|

Nolan pourrait citer Eraserhead comme son film préféré, il garderait la note minimale.

S'il le citait comme tel en explicitant les raisons, je suis sûr que tu reverrai le film avec cela en tête, et par le jeu des ponts que le film ferait avec tel ou tel film de Nolan je suis sûr qu'il prendrait plus de valeur à tes yeux (ce qui serait normal).


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MessagePosté: 20 Oct 2024, 21:31 
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J'ai remarqué les passerelles entre les films en regardant le Tarkosvki, j'ai appris que Nolan le citait en ref pour Oppenheimer qu'après avoir vu le film, quand je suis allé sur Wiki et IMDb.
C'était pareil pour Le Salaire de la peur et Dunkirk.

Pas besoin de lire quoi que ce soit pour voir les ponts.

Et jamais de ma VIE, je revois Eraserhead.

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