Forum de FilmDeCulte

La bande-annonce était calamiteuse donc j'avais aucune envie de le voir, mais deux avis agréablement surpris m'ont motivé.

Au début, j'ai moi aussi été sous le charme de ce film qui s'avère en fait être une sorte de comédie noire. On dirait un polar France 3 saupoudré de GENDARME DE SAINT-TROPEZ. Véritablement inclassable, tout en rupture, à l'image de cette B.O. de cuivres et de percussions encore une fois signée John Cale.

Malheureusement, le parti-pris est trop fragile pour être entièrement tenu, et les ratages s'accumulent au fur et à mesure d'un récit inutilement étiré sur 1h51. Parfois, une saillie étrange, un peu dans l'esprit de TOTAL WESTERN, nous sort de notre torpeur, mais j'ai quand même senti le temps passer...

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

TU DONNES TROP ENVIE.

Y'a vraiment rien qui va.

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Réalisateur de blockbusters d'action français dans une économie maîtrisée d'1h30 max hors générique

J'ai vérifié deux fois que je ne m'étais pas trompé et que c'était bien le seul topic ouvert pour ce film.

En complément des raretés de la cinémathèque et de ma rétro Moretti, je me suis dit que je pourrais également mettre à profit cette période de confinement en rattrapant quelques films notables sortis ces dernières années et qui étaient passés entre les mailles de mon filet. Je me souvenais que celui-ci était dans le top des Cahiers (ce qui avait fait se lever quelques yeux au ciel), je lis la critique de QGJ qui me fait craindre la même perte de temps qu'hier soir pour mon premier rattrapage (l'horrible El Reino que j'ai arrêté au bout d'une heure), jusqu'à ce que mon œil aiguisé remarque cet indice...


Bingo, et qu'importe si le film ne fait que 1h51 et non 2h16, je comprends tout de suite que le film est probablement une pépite.


C'est clairement ce qui ne m'avais pas motivé à aller voir le film en salle. Mais je n'en avais aucun souvenir, je l'ai donc revu après le film, et je n'ai pas compris ce qui m'avait alors repoussé. Probablement le côté premier degré de Lafitte, limite outrancier. Dans le prolongement du film la BA est une vraie réussite, parce qu'elle joue sur le même plan (le faux semblant), mais probable que pour vendre le film ça n'était pas ce qu'il y avait de mieux à faire. Le temps rétablira cette erreur.


Tu ne dois pas en voir souvent non? Parce que je serais étonné qu'ils soient tous réalisés avec autant de maîtrise... ou si c'est le cas il est urgent que l'Avance sur recette donnent à ces réalisateurs les moyens de faire un long métrage.


C'est dommage que tu n'aies pas plus développé, parce que je serais curieux de connaître ce que tu as trouvé de totalement raté. Personnellement j'ai au contraire trouvé l'ensemble extrêmement juste, ce qui est tout de même une gageure vu l'ensemble hyper casse gueule. Après il faut apprécier l'humour du film, qui est effectivement très particulier, mais j'y ai trouvé plus que mon compte. Laffite je crois ne jamais l'avoir vu aussi bien, sauf chez Verhoeven, pour un rôle qui lui ressemble d'ailleurs beaucoup. Le mec a un potentiel comique énorme. Et les seconds rôles sont pareillement parfaits, qui plutôt que de renvoyer aux lourdeurs d'un Jean Girault font plutôt penser à certains gendarmes de la Côte d'Opale.

Pour en revenir au film lui-même, j'ai été assez époustouflé par le jusqu'au boutisme de Mazuy, qui ne se contente pas de faire un film sur les faux-semblants ou le besoin de transcendance, mais qui va jusqu'à en faire le ton de son film (et de sa bande annonce)

Finalement pas du tout choqué de voir le film apparaître dans un top de 2018, clairement l'un des meilleurs films français de cette année là.

4.5/6

El Reino est tellement meilleur que ce film, pourtant.

Tu es certainement un LES SAVATES DU BON DIEU-lover, film que j'avais haï, non ?

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Je n’ai vu aucun Brisseau, un jour je me pencherai sur son cas

El Reino est excellent t'es fou.

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CroqAnimement votre

Ça fait longtemps que j’ai pas eu un tel sentiment de rejet, j’ai absolument tout détesté

Vu au cinéma mais parti au bout d’une heure, impression de voir un truc qui s’agite beaucoup pour pas grand-chose.


Ça y est t’as pris le melon.

J'ai adoré la première moitié du film, très étonnante entre d'un côté un ton un peu comique difficile à saisir avec ces gendarmes maladroits (et l'anecdote Johnny Depp complètement bizarre, à la fois pas crédible une seconde et en même temps tellement grosse qu'elle devient comique), on est entre Tip Top de Bozon et L'année du Requin (deux grandes références ). Et de l'autre (c'est beaucoup plus réussi) c'est un western très bizarre où un cowboy solitaire essaye de survivre dans une environnement de banlieue périurbaine.

Mais tout se casse quand même totalement la gueule dans un dernier acte qui n'a plus aucun sens dramaturgique. On passera sur le hasard impossible à avaler de la fliquette obsédée par l'enquête qui tombe COMME PAR HASARD sur l'objet de son obsession. On passera déjà moins sur sa réaction totalement irrationnelle (le personnage est totalement ratée malgré l'excellente prestation de Zita Hanrot). Et on ne passera carrément plus sur ce twist totalement incohérent (pourtant passionnant sur ce que ça raconte).

Bref tout l'édifice est ultra fragile et plus ça avance plus rien ne semble à prendre au sérieux jusqu'à certains moments où le film flirte sincèrement avec le nanar étant beaucoup trop flottant sur son ton pseudo comique mais pas vraiment. Sans parler d'errance de casting (le journaliste là, nullissme) ou de cette photo toute plate de téléfilm. Je regrette pas de l'avoir vu, le film est vraiment singulier, la BO de John Cale apporte vraiment quelque chose mais grosse impression de ratage à la fin, d'un film le cul entre deux chaises et qui a pas vraiment su choisir sur laquelle s'asseoir. C'est dommage j'aime beaucoup le personnage Lafitte, le seul vraiment réussi, il y avait tout un truc à creuser sur lui, ses motivations etc... mais le film passe quand même globalement à côté. Mazuy c'est quand même très très inégal. Dans mon cas c'est bien simple, ou j'adore ou je n'aime pas du tout. Mauvaise pioche pour celui-là (avec Sport de filles).

2/6

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CroqAnimement votre

Tu sais l'intrigue policière de la Nuit du 12 récompensée et faisant l'objet d'un consensus critique est tout aussi mal branlée et techniquement invraisemblable, avec ces flics qui n'effectuent un prélèvement ADN que pour un seul des 5 suspects, s'invitent par des écoutes dans la vie de couple d'un autre, font venir une experte de la langue des signes pour le troisième etc...
Ils changeaient de protocole à chaque scène et s'étonnaient au bout de 2h de ne rien avoir trouvé, de ne pas pouvoir cobfronter des indices pourtant évidents entre eux. L'idée était certes de dire que la feminicide est déterminé par l'ensemble de la société, toi et moi inclus, mais en ne l'assumant pas et en masquant ce point de vue "idéologique" derrière des paravents techniques (et en banalisant de manière problématiques la surveillance de la vie privée) les flics étaient in fine réduits au rang d' andouilles (avec peut-être un certain cynisme discret mais conscient de la part de Moll), malgré ici aussi une caractérisation initiale des personnages et situations intéressante..

D'un autre côte : cette invraisemblance est aussi la condition de l'histoire, et donc indirectement de notre regard sur elle
À moins de comparer les films vus à un méta-film platonicien et idéal, un 6/6 fondamental dont nous aurions de naissance l'idée précise sans jamais l'avoir vu. Et c'est peut-être de ce regard plus que de tel ou tel film que nous sommes à présent fatigués et déçus. #minuteLyotard

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre

Je m’attendais à un film impossible à situer, borderline, et j’ai en fait vu un film très tenu, franchement polar, avec certes une pointe d’humour; le vrai décalage, et donc décrochage pour moi, étant l’épilogue avec l’interview menée par Maïtena Biraben où il est question de

À vrai dire si quelque chose m’a perturbé, c’est surtout le format bâtard entre 1.85 et 2.35, 2.00 donc (j’ai pourtant vu House of Cards).

Il y a un côté intéressant, le « Je suis Dupont de Ligonnès » comme on dirait « Je suis Charlie » campé par un Laurent Lafitte effectivement impeccable, mais c’est sapé par le manque de crédibilité de l’ensemble.


Ce n’est pas ça qui est improbable, beaucoup de gens sont passionnés par cette affaire donc ça ne doit pas manquer parmi les gendarmes. Ce qui est improbable,




En tout cas, comédie ou pas, le plus drôle reste l’incrustation de Zita Hanrot sur l’affiche :