Forum de FilmDeCulte

Dans les années 1950, à Liverpool, une famille se prépare pour le mariage de Eileen, la fille aînée. Cette cérémonie est l’occasion pour la fratrie de se souvenir de leur père, personnage violent et froid qui faisait preuve ponctuellement d’amour pour ses enfants.

Je voulais commencer ma rétro Terence Davies pendant que son corps était encore chaud. De ce réal plutôt culte, je n'avais vu que THE DEEP BLUE SEA que j'avais aimé sans être à fond.

Ce premier long-métrage suit une narration éclatée pour suivre en deux parties et un kaléidoscope de flashback les rapports conflictuels et doux-amer au sein d'une famille de la classe ouvrière. Pete Postlethwaite, magistral, campe 22 ans avant INCEPTION un père mourant avec qui il est difficile de régler ses comptes. Et dès le début, ça m'a cueilli: quelques plans, une ambiance, et aussitôt la fulgurance de la mémoire. Fort.

Sautant de souvenir en souvenir, parfois puissamment lyriques, parfois drôles, rarement longs de plus de deux ou trois minutes, le film évoque un autre Ter(r)ence: Malick. Et jsp comment expliquer mais il y a aussi un côté Jonathan Glazer: une ambiance sombre et froide, des plans-tableaux... D'ailleurs la quasi-totale absence de figurants en extérieur et l'impression sans doute erronée d'un tournage en studio confère au film une atmosphère fantomatique et haunting.

Mais c'est aussi beau et enveloppant, grâce notamment à la surabondance de musique. Globalement une scène sur deux c'est les personnages qui entonnent une chanson populaire. C'est quasiment une comédie musicale en fait. D'ailleurs la scène du DEEP BLUE SEA où les londoniens bombardés se réfugiaient dans le métro et chantaient Molly Malone n'est qu'une redite d'une séquence de ce film-ci. Là aussi ça sent le souvenir traumatique "catharsisé" et sublimé par le cinéma.

Elliptique, plein de trous, irrésolu et en même temps chaleureux, j'ai trouvé le film superbe.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Mon Leopard d'or de mon auto-festival de Locarno.

Quel beau film. En grande partie autobiographique, Distant Voices, Still Lives raconte de manière fragmentée la vie d'une famille de la Middle Class anglaise, où l'on chasse le blues en chantant à tue-tête. Ne vous laissez pas tromper par l'affiche : c'est souvent déchirant, toujours enivrant, tant l'auteur nous fait ressentir l'émotion qui traverse la vie de ses personnages. Peut-être le plus beau film de Terence Davies, en tout cas de ceux que j'ai vus.