Forum de FilmDeCulte

Vous captez les espèces de petites vidéos semi-parodiques style "Et si Wes Anderson réalisait X-Men?".

C'est un peu l'impression que j'ai eu devant ce film. "Et si Arnaud Desplechin réalisait La Mort aux Trousses?".
Sauf que la vidéo durait pas 4min30 mais 2h20.

Autant j'admire l'ambition de faire un film complètement atypique, au croisement du film d'espionnage et du...du je sais pas trop quoi exactement, autant j'ai été complètement largué par à peu près tout dans le film. En fait, je crois que je ne saisis pas trop ce que le film essaie de me raconter en mêlant sa chronique d'un jeune interne un peu paumé avec son intrigue de traîtres germano-soviétiques et de têtes momifiées.

Et quand le film bifurque soudainement dans des séquences du style "et là Marianne Denicourt et une autre meuf miaulent comme des chanteuses d'opéra avant que Todeschini ne monte sur les tables en récitant Richard III", je me suis demandé de quel fuck il s'agissait. On est où là?

L'errance générale et les scènes où Salinger courtise Devos annoncent l'excellent Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle) et j'ai apprécié l'aspect clinique réaliste et exhaustif des séquences de pathologie mais sinon, j'ai trouvé ça vaguement aimless et ennuyant, avant le virage au n'importe quoi des 10 dernières minutes.

Cette rétro reprise tardivement ne se déroule décidément pas comme je l'avais espéré...

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J'en garde un souvenir totalement conquis mais je m'en souviens plus trop.

Le film est dispo sur arte.
Je courrais après depuis un bout de temps, le titre ayant toujours exercé un attrait du fait son aspect évocateur, presque poétique, et même si j’ai été un calmé par ma découverte récente de Comment je me suis disputé (malgré ses qualités) je restais curieux.
Bon déjà je trouve la forme du film unique. Si les décors et les costumes ancrent le film dans cette fin des années 80 / début de années 90, il faut reconnaitre que ces deux premiers films de Desplechin font montre d’une aisance dans la mise en scène et le montage qui leur permettent de réinventer les codes et de proposer à chaque fois un récit qui ne ressemble à aucun autre. Je trouve également brillante cette manière toujours vive de gérer les multiples protagonistes, sans surexpliquer les liens qui les unissent. Malgré toutes mes réserves (j’y viens), je dois avouer que les 2h20 sont passées comme un charme, je pourrais volontiers me perdre encore des heures dans cette forme de récit…

Le gros problème finalement provient de cette opacité (volontaire à mon sens) visant à entremêler différents genres et couches de récit, qui m’émeut assez peu, et que je ne comprends finalement pas, si bien que quand tout s’accélère dans les 20 dernières minutes, je ne comprends aucun des enjeux et aucune des résolutions. Je suis sans doute passé à côté mais tout m’a semblé tellement théorique (à l’image de cette tête momifiée et dans le fait de faire du protagoniste un médecin légiste), froid et finalement distant.

Bref, Despelchin et moi, ça marche pas très fort. Mais comme je vois que le film est beaucoup aimé sur le forum je suis preneur des avis dithyrambiques.