Forum de FilmDeCulte

Le forum cinéma le plus méchant du net...
Nous sommes le 25 Nov 2024, 12:13

Heures au format UTC + 1 heure




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 15 messages ] 
Auteur Message
MessagePosté: 03 Aoû 2010, 15:57 
Hors ligne
L'impertinent pertinent
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 14 Juil 2005, 01:55
Messages: 11422
Localisation: Previously on Premiere
Troisième vision de ce film hautement déprimant mais si juste. On y suit le quotidien étiré de deux adultes aussi mal embouchés que des collégiens, qui passent leur temps à s'emmerder ou à se pourrir la vie, et qui se quittent mollement parce que ça ne marche pas entre eux. De fortes décisions, puis de prévisibles regrets, de puissants remords et de nouvelles fuites. Amoureusement, passionnément, mais avec ennui. Pialat y étale ses névroses, sa mauvaise humeur, ses coups de sang, son impulsivité, les met en scène au travers d'un Jean Yanne sublime, alter ego royal, et décrit superbement ces va-et-bien ridicules et inhérents à un couple mal assorti. En baignant sans complexe mais avec pudeur, dans la mauvaise foi, la bêtise quotidienne et les petits plaisirs d'être avec quelqu'un, simplement. Yanne et Jobert ne s'aiment pas, mais s'aiment, ne se supportent pas, mais pensent n'être rien sans l'autre. Pialat capte superbement ce manque d'imagination et cette possessivité maladive. Le film pourrait me faire déprimer, mais à chaque fois il m'apaise, heureux de ne pas être à leur place, mais ayant connu des relations similaires. L'intransigeance m'a sauvé, ce qui manque affreusement à ces personnages qui dérivent vers un néant mou. Des comédiens somptueux, des situations rares au cinéma, des répliques formidables terriblement réalistes, issues de la vie plutôt que de l'imagination. Film magnifique. Pialat était vraiment unique.

6/6

_________________
I think we're gonna need a helmet.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 03 Aoû 2010, 16:24 
Hors ligne
Expert

Inscription: 15 Juil 2009, 21:22
Messages: 7336
Ah, ça tombe bien, je devrais justement regarder Nous ne vieillirons pas ensemble très prochainement ...
Je vois mal comment je ne pourrais pas aimer (déjà, avec un titre aussi beau !!)


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 03 Aoû 2010, 17:20 
Hors ligne
tape dans ses mains sur La Compagnie créole
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 28 Juil 2005, 10:08
Messages: 22748
Localisation: 26, Rue du Labrador, Bruxelles
Z a écrit:
Nous ne vieillirons pas ensemble (1972)

Troisième vision de ce film hautement déprimant mais si juste. On y suit le quotidien étiré de deux adultes aussi mal embouchés que des collégiens, qui passent leur temps à s'emmerder ou à se pourrir la vie, et qui se quittent mollement parce que ça ne marche pas entre eux. De fortes décisions, puis de prévisibles regrets, de puissants remords et de nouvelles fuites. Amoureusement, passionnément, mais avec ennui. Pialat y étale ses névroses, sa mauvaise humeur, ses coups de sang, son impulsivité, les met en scène au travers d'un Jean Yanne sublime, alter ego royal, et décrit superbement ces va-et-bien ridicules et inhérents à un couple mal assorti. En baignant sans complexe mais avec pudeur, dans la mauvaise foi, la bêtise quotidienne et les petits plaisirs d'être avec quelqu'un, simplement. Yanne et Jobert ne s'aiment pas, mais s'aiment, ne se supportent pas, mais pensent n'être rien sans l'autre. Pialat capte superbement ce manque d'imagination et cette possessivité maladive. Le film pourrait me faire déprimer, mais à chaque fois il m'apaise, heureux de ne pas être à leur place, mais ayant connu des relations similaires. L'intransigeance m'a sauvé, ce qui manque affreusement à ces personnages qui dérivent vers un néant mou. Des comédiens somptueux, des situations rares au cinéma, des répliques formidables terriblement réalistes, issues de la vie plutôt que de l'imagination. Film magnifique. Pialat était vraiment unique.

6/6

Rhah, j'aimerais beaucoup voir celui-là. Mon père m'en a toujours beaucoup parlé.
Et puis ce serait l'occasion d'enfin voir un film de Pialat.

_________________
Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 03 Aoû 2010, 17:56 
Hors ligne
Vaut mieux l'avoir en journal
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 15:21
Messages: 22935
Localisation: Paris
Arnotte a écrit:
Rhah, j'aimerais beaucoup voir celui-là. Mon père m'en a toujours beaucoup parlé.
Et puis ce serait l'occasion d'enfin voir un film de Pialat.


En plus, pour commencer, il est pas mal celui-là.

_________________
Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 02 Jan 2011, 17:06 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 14 Oct 2007, 11:11
Messages: 8092
J'ai eu le coffret Pialat volume 1 à Noël.
Alors j'ai commencé cet après midi par Nous ne vieillirons pas ensemble:

C'est un film que je voulais voir depuis longtemps parce que j'avais envie de découvrir Pialat et que je trouve Marlène Jobert super jolie dans ses premiers films..

Et donc j'ai beaucoup aimé, sans non plus avoir l'impression de m'être (ou d'avoir voulu) senti pleinement concerné par ces personnages un peu tristes, tellement le film est dur et violent. Malgré tout c'est une histoire très sensible, Jean Yanne est formidable et Jobert a toujours autant de charme. L'écriture est très belle aussi, le film est sans arrêt sur la corde entre tendresse et cruauté et Pialat s'en sort formidablement bien;et puis il y'a des mouvements très bien sentis également: j'ai le souvenir d'une séquence où Jobert annonce à Jean Yanne qu'elle préfére prendre le métro plutôt qu'il la raccompagne en voiture. Là-dessus on a un plan de transition, un travelling sur un métro qui passe dans le ciel, la caméra descend lentement et arrive finalement sur le couple qui marche ensemble. Et il y'a beaucoup de petites choses comme ça dans le film.

Bref, 5/6 et j'ai hâte de découvrir la suite.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 14 Fév 2018, 08:54 
Hors ligne
Robot in Disguise
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 13 Juil 2005, 09:00
Messages: 36707
Localisation: Paris
Ah, rattraper un petit Pialat, c'est toujours un succès...

J'ai halluciné devant la narration quasiment-concept du tronc central: une suite de téléportations de décor en décor, au mépris de toute continuité émotionnelle (du style "Je veux plus jamais te voir", cut: ils font du bateau ensemble), une sorte de Scènes de la vie extra-conjugale fascinant de sécheresse, enlevant tout le gras pour ne plus laisser que l'essentiel. C'est fort.

Marlène Jobert est un peu dans les codes de jeu de l'époque, par contre Jean Yanne est hallucinant. C'est pas compliqué: il fait rien. Et il est génial.

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste
Image


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 14 Fév 2018, 10:09 
Hors ligne
tape dans ses mains sur La Compagnie créole
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 28 Juil 2005, 10:08
Messages: 22748
Localisation: 26, Rue du Labrador, Bruxelles
Je veux le voir!

_________________
Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 14 Fév 2018, 10:37 
Hors ligne
Vaut mieux l'avoir en journal
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 15:21
Messages: 22935
Localisation: Paris
Qui-Gon Jinn a écrit:
J'ai halluciné devant la narration quasiment-concept du tronc central: une suite de téléportations de décor en décor, au mépris de toute continuité émotionnelle (du style "Je veux plus jamais te voir", cut: ils font du bateau ensemble), une sorte de Scènes de la vie extra-conjugale fascinant de sécheresse, enlevant tout le gras pour ne plus laisser que l'essentiel. C'est fort.


C'est ce qui est le plus typique du cinéaste à mes yeux. On rapproche tout film comportant un trio amoureux de Pialat, mais c'est surtout la construction (qu'on retrouve dans Loulou, Police, A nos amours, Le Garçu...) qui est si marquante et originale.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 14 Fév 2018, 10:45 
Hors ligne
Schtroumpf sodomite
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 22 Mar 2006, 22:43
Messages: 24601
Localisation: Arkham Asylum
Y'a une bonne explication à ça aussi : Pialat détestait les scènes de transition. Dès qu'il fallait filmer un truc un peu fonctionnel il se faisait chier et quittait le plateau. Seul les moments forts l'intéressaient. Du coup tous ses films sont comme ça.

_________________
N'écoutez pas Film Freak


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 14 Fév 2018, 11:41 
Hors ligne
Expert

Inscription: 30 Sep 2016, 19:39
Messages: 5845
Pas trop compris l'intérêt du film quand je l'ai vu l'an dernier. C'est d'une banalité à faire pleurer et le schéma dispute-humiliation-réconciliation finit par lasser. Du coup, on a l'impression de n'avoir que des scènes de transition.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 14 Fév 2018, 12:25 
Hors ligne
Schtroumpf sodomite
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 22 Mar 2006, 22:43
Messages: 24601
Localisation: Arkham Asylum
:|

_________________
N'écoutez pas Film Freak


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 21 Sep 2020, 11:24 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
Messages: 28418
Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Adoré et confirmation que Pialat c'était vraiment unique, du presque rien qui fait du grand cinéma. Ici cette relation amoureuse vouée à l'échec avec en effet cette succession de scènes sans transition entre on se sépare, on est de nouveau ensemble qui pourrait donner un côté répétitif et vain mais qui en fait dessine peu à peu les contours de ses personnages d'une tristesse sans fond. J'ai surtout aimé la description de ce personnage masculin aussi détestable que touchant. Détestable parce que l'archétype du mec violent imbu de lui-même, jaloux, menteur et surtout lâche mais touchant parce que l'on comprend rapidement que c'est un homme profondément triste, sans doute dépressif, qui ne parvient pas à exister par lui-même, qui semble sincèrement amoureux et qui agit parfois comme un enfant qui cherche sa maman. Inintéressé par son propre travail de cinéaste (j'adore comme ce n'est quasiment jamais abordé) et toutes les ellipses du film semblent nous dire que les seuls moments de bonheur du personnage sont ceux que l'on voit à l'écran. Un bonheur qu'il est incapable de vivre pleinement toujours handicapé par cette violence rentrée, cette méchanceté de surface qui s'exprime parce qu'il ne sait pas comment être autrement. Jean Yanne est absolument parfait, tu sens qu'il joue même pas, qu'il est juste lui-même, espèce d'icône du français de cette époque.
Marlène Jobert est magnifique aussi, dans ce rôle de fille fragile qui a peur d'être seule et qui ne cesse de revenir auprès de cet homme dont elle sait qu'il ne pourra pas lui offrir de futur.

C'est vraiment fort et dur, ça te laisse avec une tristesse assez dingue, comme la confirmation que tout bonheur est fondamentalement impossible. Et puis j'ai trouvé le film très beau, beaucoup de plans simples, fixes, mais superbement éclairés et composés. Une qualité presque picturale sans que ce soit du tout ostentatoire. J'adore toutes les scènes en bagnole (encore un symbole très fort de l'époque).

Faut vraiment que je voie La gueule ouverte et Passe ton bac d'abord.

5+/6

_________________
CroqAnimement votre


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 21 Sep 2020, 11:32 
Hors ligne
Vaut mieux l'avoir en journal
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 15:21
Messages: 22935
Localisation: Paris
Ce qu'en dit Isabelle Huppert dans le doc en ce moment sur Arte est très juste.

_________________
Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 21 Sep 2020, 12:04 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
Messages: 28418
Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Je vais le regarder.

D'ailleurs en parlant de Huppert, le film est très proche de Loulou. Même histoire d'amour troublée, même perso de mec fainéant et lâche.

_________________
CroqAnimement votre


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 21 Sep 2020, 12:36 
Hors ligne
Vaut mieux l'avoir en journal
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 15:21
Messages: 22935
Localisation: Paris
Ah oui oui, c'est tout autant autobiographique. Comme Le Garçu, ou Rocheteau remplace Guy Marchand.

EDIT : et la fin a inspiré celle des Nuits fauves.

_________________
Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 15 messages ] 

Heures au format UTC + 1 heure


Articles en relation
 Sujets   Auteur   Réponses   Vus   Dernier message 
Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Le Garçu (Maurice Pialat, 1995)

Art Core

6

811

05 Jan 2021, 13:04

Art Core Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Loulou (Maurice Pialat - 1980)

Blissfully

1

1635

18 Mai 2009, 10:18

Tetsuo Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. À nos amours (Maurice Pialat - 1983)

Marlo

3

1301

03 Jan 2011, 13:05

Mickey Willis Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. L'Enfance nue (Maurice Pialat - 1970)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2 ]

Zad

26

3525

31 Mai 2010, 10:06

Marlo Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Le Garçu (Maurice Pialat - 1995)

Cosmo

3

2578

06 Aoû 2010, 22:28

Z Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Van Gogh (Maurice Pialat - 1991)

Gerry

5

1203

30 Aoû 2010, 12:54

Cosmo Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Police (Maurice Pialat - 1985)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2 ]

Cosmo

20

2632

28 Mai 2020, 21:09

Z Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Passe ton bac d'abord... (Maurice Pialat - 1978)

Castorp

5

664

01 Mar 2022, 10:47

Mr Degryse Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. La Gueule ouverte (Maurice Pialat - 1974)

Cosmo

0

1169

29 Juil 2006, 19:47

Cosmo Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Sous le soleil de Satan (Maurice Pialat - 1987)

Cosmo

1

1288

23 Sep 2019, 16:02

Lohmann Voir le dernier message

 


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Majestic-12 [Bot] et 47 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Rechercher:
Aller à:  
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO
Hébergement mutualisé : Avenue Du Web