Forum de FilmDeCulte

Le service militaire d'un Londonien des années 50.

Clap de fin pour John Boorman.
Après une seconde partie de carrière bien plus faible que la première et deux derniers films sans aucune maîtrise, Boorman éteint sa caméra avec un certain charme.
Le charme d'un vieil homme racontant avec sincérité ses souvenirs mais ne se rendant pas toujours compte du relatif intérêt de ce qu'il raconte.
Parce que c'est un vrai film de papy. A voir en digérant après un déjeuner avec les grands-parents.

Alors ça a le mérite d'être mieux construit que les faibles In My Country et The Tiger's Tail ou les boursouflés L'Hérétique et Where the Heart Is. Mais certainement d'abord grâce à une grosse modestie : on est dans le film potache sur des puceaux au service militaire qui cherchent à faire enrager leur supérieurs et draguer les filles.
Mâtinée d'une émouvante histoire d'un premier amour.

Le côté sympathique de l'affaire, l'énergie des bons comédiens (sauf le meilleur pote surjouant au point de limite plomber le film) et l'atmosphère surannée british font que le plan-plan de la réalisation, Boorman était définitivement vidé sur la question, n'est pas trop rédhibitoire.

Le film ne décollera jamais vraiment, quoi que légèrement à la fin.
Quelques effets de ci de là laissent espérer une pointe d'onirisme mais sont tellement rares qu'il trahisse un nouveau raté sur la longueur.
Quelques scènes sont vraiment drôles, quand d'autres sont laborieuses.

Regrets sur la place accessoire du cinéma dans la vie du jeune trouffion, qui semble avoir été mis là par obligation, et les passerelles avec Hope and Glory qui très font mal à Queen and Country. Reste la sœur, toujours aussi géniale (qui aime vraiment beaucoup son frère).

Heureusement qu'il y a un vrai amour pour les personnages et une sincérité de tous les instants.

Comme le veut la formule, on suit sans déplaisir les amis, les amours et les emmerdes de Bill Rohan qui nous propose de jolis portraits de femmes comme un jeune homme de 20 ans peut les voir, dans une sorte de MASH pépère, qui nous parle aussi conflit de générations dans une société corsetée.
Avant qu'une certaine mélancolie ne prenne la place et que la guerre qui plane tout le long devienne une réalité. Sans être bouleversantes, les dernières scènes dans le cadre militaire et l'histoire d'Ophelia sont vraiment émouvantes.

Chronique sympathique mais anecdotique, qui a le mérite de sauver du désastre une triste fin de carrière.

Affiche française surprenante car si le film a une tonalité romantique, ici c'est le frère et la soeur... Bref. Sinon beau film autobiographique, très old school sur bien des aspects mais cela se regarde avec plaisir, les jeunes acteurs sont bien, le dernier plan est marquant (le dernier de l'oeuvre de John Boorman) et il y a un amour des personnages qui transpercent l'écran (ah la scène du nichon).

4/6