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MessagePosté: 20 Avr 2015, 00:50 
Dans un futur proche ou sur une autre planète qui serait le reflet inversé (?) de la terre, vit une humanité qui n’a jamais connu la Renaissance et est plongé dans une barbarie médiévale, dans l’ultra-violence, un hiver post-nucléaire et le délire scatologique rabelaisien. Le peuple vit dans une sous-culture grotesque et pathétique, la seule industrie et la seule forme d’art semblent être la construction et le nettoyage de latrines, utilisées soit comme objets d’apparat soit comme instrument de torture.
L’ensemble du peuple et plus particulièrement les écrivains et les opticiens, appelés « Raisonneurs » , sont les victimes d’un génocide perpétuel, avec des moments de répits où les opprimés recherchent la protection de de leurs oppresseurs en se réfugiant dans des cités-châteaux. Le monde est divisé dans une guerre civile où trois puissances politiques, les Blancs, les Noirs et les Gris, s’affrontent dans une lutte indéchiffrable qui ressemble à celles des guelfes et des gibelins, des Armagnac et des Bourguignons. Un des puissant de ce monde, Don Rumata, colosse et jazzman pétomane, serait un demi-dieu, et est un demi-érudit qui protège quelques raisonneurs tout en continuant à en faire assassiner d'autres. Il fait régner une forme rudimentaire de justice, quand-même fort talionesque, et bien que scatophage, est le seul de cet univers à parfois se laver. La preuve de sa divinité réside dans le fait qu’il gagne tous ses duels sans jamais tuer directement ses adversaires, qui cependant finissent quand-même par toujours mourir dans la mêlée générale, quel que soit leur nombre. Il est entouré dans une cours de colosses herculéens, scatophiles, et s’appuie sur le parti Noir pour régner. Sa femme, être diaphane et fragile, est enceinte, et est réfugiée dans une pièce d’un château où elle tente d’échapper à la violence, tout en ne pouvant placer qu’une confiance limitée en ses gardiens, foncièrement abrutis et violents et ne la protégeant que par superstition, parce que l’autorité symbolique de son mari reste forte et intimidante. Mais Don Rumata doit affronter au cœur de ce donjon un complot du Parti Gris, qui semble être une rébellion « réformiste » dirigée par quelques-uns des raisonneurs qu'il protège et essayent de parvenir au pouvoir, apparemment pour faire cesser le carnage.


Je suis assez perplexe (je n’ai pas vu "Krustaliov ma Voiture »). Cela fait penser à un tas de trucs : Macbeth en Steampunk, Andreï Roublev (le film de Guerman est adapté d’un roman des frères Strougaski, également auteurs de Stalker), Médée de Pasolini, la Vie de Brian, Salo, peut-êtres des trucs commes Hostel (que je n'ai pas vus) et, énormément, les BD de Jodorowski comme l’Incal les Méta-Barons. Formellement c’est intéressant et parfois beau: de longs plans à la steady-cam, un noir et blanc étudié, pseudo-archaïque, qui fait penser à Albert Serra

Un moment du film m’a déplu et semblé illégitime: toute une société en guenilles, des vieillards, des femmes et des enfants, est réduite après une rébellion à des corps pendus, exposés à l’air libre, avec un zèle réaliste simulant leur décomposition, mais de manière mesurée. Cette scène est une des scènes les moins bruyantes du film, presque un repos au milieu de la confusion permanente. Difficile de ne pas penser à des images d’exécutions dans les ghettos d’Europe centrale pendant la seconde guerre mondiale, et de ne pas trouver cette minutie à rendre la scène crédible gratuite et complètement relativiste d’un point de vue moral. Mais j’ai continué le film en me disant que la violence montrée n’était qu’une mise en scène, forcément plus faible et plus innocente que celle du monde réel, que le peuple martyrisé dans le film n’existait pas, alors que les migrants qui se noient ou sont noyés dans la Méditerranée sont le réel, perçu la plupart du temps sinon toujours avec indifférence, crainte et fatalisme. Ainsi, par ces comparaisons perpétuelles, le film ne m’a pas choqué, et m’a semblé une réponse esthétique à cette banalité de la violence et de la domination, tandis les formes d’indignation résignée et d’oubli ne sont pas des réponses mais plutôt des complicités. Mais je ne suis pas sûr que cela soit la meilleure réponse. La violence et l’idiotie des rapports politiques de la fable finissent par être comparées à celles du réel et des rapports politiques effectifs, alors qu’au lieu de chercher à les rendre commensurables à une image pour les ridiculiser, on devrait d'abord les nommer et les exprimer. Le film fait la dérision grotesque d’une violence qui n’est pas encore nommée, ou nommée par avance, ce qui revient au même, veut nous présenter l’usure d’une responsabilité morale dans le mal si générale et grotesque que nous n’en avons pas conscience, pour laquelle on ne nous demande pas encore de compte. Il reste pour cela totalement neutre.
Cette violence est si forte et continue, si omniprésente, qu’elle se retourne en esprit de sérieux, et devient une sorte de paysage, à la fois majestueux et grotesque, comme les falaises calcaires du dernier Ceylan. Dans ces deux films, c’est bien la solitude et la culpabilité du roi, de l’écrivain, et du demi-dieu, du mari qui sont le seul sens du film, et la violence conçue comme des phénomène auquel ce sens semble résister, se rassurer en disant qu’il est toujours mieux fondé historiquement que la barbarie qu’il essaye de dominer (l'esthétique dans les deux films est un principe d'ordre manquant, en l'absence duquel la jouissance et la vie privées sont irrationnelles et à la merci de l'univers social qui les concurrence), alors qu’il en est peut-être, malgré son dégoût, plutôt l’origine.

Ceci dit, le film suscite la curiosité envers le roman original (le texte lu en voix off et les dialogues sont parfois très beaux, à al fois poétiques et moralement incisifs). Je me demande quand-même ce que Rivette aurait écrit sur ce film qui essaye de présenter la steady-cam du Duc de Blangis comme alternative permettant de combattre le travelling de Kapo.


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MessagePosté: 20 Avr 2015, 01:15 
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MessagePosté: 20 Avr 2015, 12:23 
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Oui Gontrand c'est cool de faire des topics - et désolé mais je vais pas pouvoir réagir à celui-là, j'ai eu la flemme d'y aller, notamment pour ça :
Citation:
Cette violence est si forte et continue, si omniprésente, qu’elle se retourne en esprit de sérieux, et devient une sorte de paysage, à la fois majestueux et grotesque, comme les falaises calcaires du dernier Ceylan.


... mais ça doit être ton 10è topic derrière lequel je repasse pour changer le titre : fais un effort, la nomenclature est quand même pas compliquée.


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MessagePosté: 20 Avr 2015, 12:35 
C'est marrant, l'auteur et l'année entre parenthèse, c'est aussi une des règles de nomenclature de la taxonomie animale et végétale.

Sinon il paraît que les frères Strougalski et Guerman sont bien connus en Russie. Une amie m'a dit qu'elle préférait les Strougalski à Stanislas Lem (considéré comme un auteur pour la jeunesse). Et le film est un peu à l'heroic fantasy ce que Peckinpah fait au western?


Dernière édition par Gontrand le 20 Avr 2015, 12:36, édité 1 fois.

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MessagePosté: 20 Avr 2015, 12:36 
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Citation:
C'est marrant, l'auteur et l'année entre parenthèse, c'est aussi une des règles de nomenclature de la taxonomie animale et végétale.

Yeah, c'est encore mieux !


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MessagePosté: 20 Avr 2015, 12:50 
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Et Gontrand, si tu peux, essaie de sauter des lignes pour aérer tout ça. Sur les hautes résolution, ta mise en page est vraiment pas lisible.

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MessagePosté: 20 Avr 2015, 15:16 
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Le livre avait été déjà adapté par un réalisateur allemand (celui de partie de chasse en bavière je crois) et on peut y apercevoir Herzog dans un second rôle je crois.
Je l'avais téléchargé mais ça avait pas l'air très excitant, même si ça avait l'air beaucoup plus consensuel dans la forme que le German, qui a l'air chiant et qui a l'air de ne rien faire d'autre que laisser le spectateur dans la perplexité si j'en crois les avis que j'ai pu lire jusqu'à présent.
Il y a des films de German qui ont très bonne réputation mais il faut se les taper oui.


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MessagePosté: 20 Avr 2015, 16:03 
Oui le film de Fleischmann est en double programme au Nova avec le Guerman au Nova (il axe toute sa programmation d'avril sur le Guerman et leur journal parle bien des relations entre les deux films et des Strouglaski) et la bande annonce était diffusée. Cela a l'air beaucoup plus kitsch et B, genre Kalidor ou Event Horizon. Il y a une image marquante d'un supercopter qui poursuit la troupe médiéval à cheval dans un décor lunaire.
Le Fleischmann est une production Allemagne de l'ouest-URSS en 1990 (alors en phase terminale) (apparemment Guerman aurait monté ce projet avant d'en être dépossédé), et Mézières (Valérian) aurait fait les décors (comme il participé je crois au 5ème Elément).

Le Guerman tombe un peu trop dans les facilités de la steady-cam et du morceau de bravoure permanent, avec des plans de minimum 30 minutes, tous l'effort de conception repose sur le décor, la logistique des déplacements et les acteurs qui sont dans une veine finalement très théâtrale. Pas beaucoup de montage, de question sur le cadre car tout finit par être montré (de la complexité des décors qu'il faut rentabliser, genre "j'ai pas fait appel à l'armée pour rien pour jouer les figurants") ce qui contredit le propos du film, c'est un peu à la remorque de "l'Arche Russe" de Soukourov et fait très tableau vivant (entre Greenaway et Kusturica pour continuer dans le name-dropping). Mais cela se laisse voir, c'est mieux que Melancholia de von Trier d'après moi.


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MessagePosté: 16 Juin 2016, 09:34 
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Putain d'épreuve ce film. C'est long, la réalisation est usante (soit la photo est belle, mais la caméra est 90% du temps à 1m de l'action, avec quasi tout le temps des interférences), le sujet quasi incompréhensible. Les amoureux de sécrétions corporelles sont par contre aux anges, entre défécation, urine, crachat, morve, liquides en tout genre déversé indistinctement sur les morts et les vivants. Je l'ai acheté uniquement parce que ça fait des années que je cherchais Khroustaliov, ma voiture !, et qu'il n'était vendu qu'en coffret avec celui-ci. Pas encore vu le 2nd film du coffret, mais j'espère qu'il sera plus agréable à regarder que celui-là.


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MessagePosté: 16 Juin 2016, 18:34 
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Lohmann a écrit:
Pas encore vu le 2nd film du coffret, mais j'espère qu'il sera plus agréable à regarder que celui-là.

Khroustaliov est un poil moins usant mais mais tu retrouveras la même esthétique de cauchemar et une histoire quasi impossible à suivre sans renseignements préalables. En fait je me dis que German avait trouvé ce style sur Khroustaliov et qu'il avait bien envie de le développer sur tous ses suivants, parce que ces films précédents ne sont pas aussi extrêmes.

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MessagePosté: 24 Oct 2016, 15:19 
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Le gros morceau de mon auto-festival. Presque trois heures dans la boue, la morve et les viscères d'une expérience cinématographique hors norme. Pas sûr d'avoir bien tout saisi de la métaphore philosophique de cet Homme-Dieu qui observe les malheurs d'un monde bientôt plongé dans l'obscurantisme religieux et fasciste. Les tableaux sont fascinants, l'aspect film-monde assez incroyable. Vraiment une expérience malaisante et suffocante mais ça change du tout-venant cinématographique...

Je trouve la deuxième heure absolument extraordinaire, après il faut un peu de temps pour entrer dedans et je trouve hyper confus et précipité ce qui se passe dans le château de Roumata dans la dernière demi-heure - le Gris essaie de forcer la main à ce dernier pour qu'il intervienne dans le conflit gris-noir, Roumata le torture, le gris tue sa femme enceinte. Il prend la tête de la rébellion des Noirs mais ensuite il tue qui ??? Le chef des Gris ? Le chef des Noirs ? Un troisième homme ?


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MessagePosté: 24 Oct 2016, 15:51 
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Film-expérience.
J'adore la direction artistique, cette mise en scène du chaos organique et viscéral, cette boue, ces intérieurs chargés, cette fluidité de la mise en scène. Mais qu'est-ce que c'est chiant putain. A peu près incompréhensible, j'ai totalement lâché l'affaire après une heure et j'ai vu le reste dans un état semi-eveillé (séance particulièrement hard c'était le 4ème film de la journée à genre 22h). Paradoxalement j'en garde pas mal de vifs souvenirs (notamment la fin). Dommage de pas avoir plus maîtrisé la narration il y avait vraiment les ingrédients d'un chef-d’œuvre.

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MessagePosté: 24 Oct 2016, 16:48 
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C'est marrant, je vois bien le moment où tu as décroché, car c'est précisément le moment où j'ai fait une coupure... (oui je mate les films au rythme que je veux/choisis). Curieusement, après une nuit de repos, j'avais envie de voir la suite et celle-ci a coulé beaucoup plus facilement.

Après sur le plan de la narration, comme c'est un film inachevé fini par le fils, il y a des trucs mal foutus - on a une super voix-off pendant les deux tiers du film, et celle-ci se tait ensuite.


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MessagePosté: 24 Oct 2016, 16:53 
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Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
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Le résumé de l'intrigue, pour ceux que ça intéresse - honnêtement, j'avais presque tout compris.

A group of 30 scientists travel from Earth to a nearly-identical alien planet that is culturally and technologically centuries behind. The inhabitants of this planet have brutally suppressed a renaissance movement, murdering anybody they consider to be an intellectual, and thus the planet is stuck in the middle ages. Anton, one of the scientists from Earth, is sent to infiltrate the local populace of the Kingdom of Arkanar and help them progress as a society, although he is forbidden from getting involved with local politics or forcibly interfering with the advancement of technology or culture. He assumes the identity of Don Rumata, a nobleman who resides in a large castle surrounded by poverty. There, he lives with Ari, a young woman whom he has taken as his bride, and the juvenile prince of Arkanar. Rumata's presence divides local opinion; some treat him as a God, others despise him.

Don Rumata tasks himself with finding Budakh, a doctor who has been kidnapped by Don Reba, the tyrannical prime minister of Arkanar. Reba's militia, referred to as "the Greys", are responsible for the murder of many intellectuals, including scientists and writers. During his travels, Rumata witnesses the backward ways of the locals and becomes increasingly frustrated with them. Slavery is rife, and the influence of Reba's Greys turns Arkanar into a police state. One night, while guarding the prince, the Greys besiege the castle and attempt to arrest Rumata. Rumata attempts to escape, but is ambushed and taken before his rival, Don Reba. Reba does not trust Rumata and claims he is an impostor. Rumata reasons with Reba and is freed, along with Budakh.

Later, Rumata meets his friend Pampa, a drunken and washed-up baron. Rumata teaches Pampa his famed signature sword-fighting technique. When Rumata returns to his castle, he finds the local area has been taken over by religious zealots in his absence, called "the Blacks", who prove to be just as oppressive as the Greys. Rumata discovers that Budakh is an impostor, and that the real Budakh is still imprisoned at Don Reba's castle. He returns to Reba on peaceful terms and searches the sewers of the castle for Budakh. He eventually finds him, as well as Baron Pampa, who has been tortured by Reba's men. Rumata, Pampa and Budakh escape Reba's castle, but Pampa is shot by archers and killed.

Upon returning to his village, Rumata becomes annoyed when he discovers that Budakh, apparently a great doctor and intellectual, is actually a bumbling fool who is unable to even urinate properly. He sends Budakh away and retires to his castle. The next day, the Greys attack the castle and kill Ari. Enraged, Rumata butchers their leader.

The next morning, a group of travelers investigates the aftermath of the ensuing battle, which has cost the lives of most of Arkanar's inhabitants. Among the dead civilians and soldiers, they find a lone survivor, Don Rumata. The leader of the travelers, another incognito scientist from Earth, offers to take Rumata back to Earth, but Rumata refuses. He instead gives the fellow scientist advice - that it is "hard to be a God". Months later, during the winter, Rumata is shown traveling away from Arkanar.


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MessagePosté: 24 Oct 2016, 17:02 
Après un an j'ai un très vague souvenir, comme si Caro et Jeunet avaient filmé Salo (ce que d'un certain côté il faisaient déjà) ou Andréi Roublev ou au contraire que Tarkovski avait été puni par le régime et obligé de filmer "le Père Noël est une Ordure" dans les décors de Stalker, avec une sensation de transfert et de réduction ethniques [procès d'intention]: ici on aime à fantasmer la Russie comme une étendue hivernale, autoritaire, semi-féodale mais travaillée par l'utopie, le sacré et le désordre, avec une bizarre nostalgie, et ce film transférait avec l'aide de l'armée rouge ce mélange de crainte et de nostalgie de la Russie elle-même vers une autre planète.[/procès d'intention]


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