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MessagePosté: 07 Aoû 2009, 03:51 
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A la veille du début d'une tournée estivale, le propriétaire et fondateur d'un petit cirque meurt soudainement. Désemparés, les membres de la troupe décident alors de faire appel à la fille de celui-ci, Kate, qui a pourtant quitté le cirque une quinzaine d'années plus tôt. A leur grande surprise, elle accepte de les rejoindre. Le destin met sur leur route Vittorio, un Italien, qui, intrigué par la personnalité de Kate et passionné par le monde du cirque, décide de faire un bout de chemin avec eux. Il va peu à peu intégrer la troupe, tout en essayant de percer le secret de Kate : pourquoi a-t-elle quitté la troupe hier et pourquoi accepte-t-elle de revenir aujourd'hui ? A la fin de la tournée, chacun poursuivra son chemin. Mais lequel ?


La première surprise c’est que c’est un film étonnamment simple, sans doute le plus accessible de son auteur (en tout cas c’est de loin son plus court : 1h24 seulement !). La deuxième surprise, c’est que, contrairement à son très surprenant dernier film Ne Touchez Pas La Hache, celui-ci n’apporte rien de nouveau du tout à sa filmographie. Mais ce n’est pas vraiment un défaut puisque c’est le but-même du film : faire un bilan, et expliquer.

On retrouve l’ambiance bucolique de Va Savoir, et on en retrouve presque même un personnage (Sergio Castellitto semble reprendre son rôle huit ans après), et tout le film fonctionne comme ça : une intrigue toute simple mais dont chaque élément fait écho à des choses déjà entraperçues dans ses précédents films. Cet air de déjà vu (qui tient plus de l’écho que de la redondance), pourrait faire passer le film pour superficiel par rapport à certaines de ses œuvres, plus ambitieuses, mais ce qu’il y a d’inédit, c’est que Rivette recrée ici tout son univers pour nous en donner pour la première fois les clés de lecture. Tous ses thèmes fétiches (théâtre/représentation /femme en danger/ blabla…) ne sont à nouveau abordés que pour être ici révélés, expliqués. La nuance est mince, mais elle est importante. Il y a par exemple, une scène où (sans spoiler) Jane Birkin explique pourquoi elle va mal, de manière générale. C'est une scène étonnamment explicative pour Rivette, mais c’est justement le but du film : non pas de redire les choses, mais bien au contraire de mettre pour la première fois des mots sur ce qui jusqu’ici avait toujours été sous entendu ou elliptique, et dans cette scène, elle nous parle en réalité des maux qui rongeaient secrètement chaque héroïne Rivettienne depuis le début. Cela pourrait faire passer le film pour paresseux, mais il ne s'agit pas d'un simple copié/collé: les dernières scènes sont pour moi parmi les plus émouvantes qu'il ait tournées, et la toute première scène
reprend de manière très littérale son éternel personnage de femme en danger prise en main par un homme, mais ici de manière simplifiée et concrétisée à outrance, avec humour et distance.

La plus grande partie du plaisir que j'ai ressenti devant ce film vient justement de cette filiation permanente au reste de son œuvre (a l’image du personnage de Jane Birkin, qui tient déjà complètement debout en soi, mais qui gagne encore plus en nuances quand on repense à son rôle dans l’Amour par Terre). Ce qui ne veut pas dire qu’il faut s’y connaitre en Rivette pour apprécier le film, où qu'il se résume à une série de clins d'oeil pour les fans, je trouve que ça n'en fait absolument pas un film "codé", bien au contraire, il reste tout à fait accessible.

J'attends une seconde vision avec du recul, pour voir ce que deviennent les quelques toutes petites reverses que j'ai sur le film (un symbolisme parfois trop évident). En attendant, en toute subjectivité, le film m'a plus plu que ce que je pensais, je lui donne un 6/6 provisoire.

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Liza says "Don't drop bombs!"


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MessagePosté: 07 Aoû 2009, 08:04 
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Tu l'as vu en avant-première?

Un film d'1h24, il vieilli le camarade Rivette, non? :D


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MessagePosté: 07 Aoû 2009, 11:33 
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Memorabilia
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Twilight a écrit:
Ce qui ne veut pas dire qu’il faut s’y connaitre en Rivette pour apprécier le film, où qu'il se résume à une série de clins d'oeil pour les fans, je trouve que ça n'en fait absolument pas un film "codé", bien au contraire, il reste tout à fait accessible.

et bien ça m'a fait l'effet inverse à moi! je ne suis pas du tout un fan de rivette. je reconnais une certaine beauté à ses films mais les trouve profondément froids. et celui-là ne fait pas exception. il m'a fait l'impression d'un morceau de jazz pour adultes où tu vois que les mecs sur scène prennent du plaisir, s'éclatent à partir dans des variations improvisées, mais qu'ils jouent uniquement pour les initiés.
castellito est très bien mais je l'ai senti coincé physiquement par des indications de jeu trop carrées. quant à birkin, elle est à la limite de la justesse là.
bref, c'est une déception.

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MessagePosté: 07 Aoû 2009, 13:07 
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Vaut mieux l'avoir en journal
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Merde, j'ai totalement zappé la projo...

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


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MessagePosté: 07 Aoû 2009, 13:33 
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thepassionoflovers a écrit:
Un film d'1h24, il vieilli le camarade Rivette, non? :D


Je pense (et j'espère!) que comme d'hab, un autre montage du film en version longue de 4h sommeille quelque part :)

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Liza says "Don't drop bombs!"


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MessagePosté: 07 Aoû 2009, 16:19 
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Successful superfucker
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Ca sent le venduisme!

Voyons voir combien t'a mis à Histoire de Marie et Julien et Secret défense...


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MessagePosté: 07 Aoû 2009, 16:29 
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Inscription: 09 Fév 2009, 12:31
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Ha, je me demandais qui serait le premier à sortir l'argument du mot magique

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MessagePosté: 07 Aoû 2009, 17:24 
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Successful superfucker
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Twilight a écrit:
Ha, je me demandais qui serait le premier à sortir l'argument du mot magique


Et bien c'est oim. *youpla*

En fait j'aime beaucoup le lunaire pique-nique de Céline & Julie ou Va savoir, mais dès que ça devient trop sérieux, j'ai tendance à trouver ça assez interminable.Bon tu me diras celui-ci est un court métrage comparé à tout ce qu'il a fait donc pourquoi ne pas tenter...

Mais je note que tu as la délicatesse de t'être décarcassé à écrire au beau milieu de la nuit cet avis très détaillé et précautionneux dans sa subjectivité et dans le lien intime à l'ensemble de la filmo de Rivette, sans démagogie ni superlativisme

Bref au rayon brosse à reluire des octogénaires en R, il y a plus de chances que j'aille jeter un oeil à celui-là qu'aux herbes folles.

Sauf si tu as mis 6 à Secret défense évidemment


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MessagePosté: 07 Aoû 2009, 20:20 
DPSR a écrit:
Bref au rayon brosse à reluire des octogénaires en R, il y a plus de chances que j'aille jeter un oeil à celui-là qu'aux herbes folles.

Les Herbes Folles = chef-d'oeuvre.


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MessagePosté: 08 Aoû 2009, 11:57 
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Matou miteux
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Il y a une réplique qui constitue à mon sens et sur ce que je sais de Rivette un moment clef, quand Castellito parle de la scène comme de l'endroit le plus dangereux du monde mais aussi celui de tous les possibles (je cite à peu près). Un moment qui place l'art, le théâtre comme ici le cirque, au centre de tous les enjeux, de la vie, de ses épreuves et de l'accomplissement.

Lun se mêle toujours à l'autre dans le film, avec ces scènes en ruptures, digressions théâtrales où les comédiens sont de face sur scène, comme insérées dans "l'autre" récit. La dernière partie marche comme un exorcisme par l'art, avec son décor de cirque-précipice, un peu fantôme (la caméra panote souvent sur un décor sans personnages, les gradins sont peu peuplés), et où l'un (les blessures d'un personnage, son chagrin, la vie) communique forcément avec l'autre (la scène, la mise en danger et à nu, la représentation, l'art). J'ai trouvé ça très beau.

La durée peut paraître étrange mais finalement je trouve que le film dit et montre ce qu'il a à dire et montrer sur sa durée.

5/6

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Doll, it's a heartbreaking affair


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MessagePosté: 08 Sep 2009, 00:31 
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Successful superfucker
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Inscription: 28 Déc 2006, 21:20
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Refoulé de la horde à cause de cette maudite histoire de distributions de coupons gratuits à huit heures, j'ai donc bifurqué sur un autre film de zombies qui sent les marques au sol, la poussière, le bâclage éhonté dans la direction d'acteurs et un scénar inexistant (5 mecs crédités de Bonitzer à Castellito) qui sent l'impro en roue libre. Complètement creux, on est loin de la maîtrise et de l'invention de Ne touchez pas la hâche ou de l'énergie débridée et solaire de ses premiers films.
1/6


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MessagePosté: 07 Oct 2009, 21:20 
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Serial Modo
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Inscription: 04 Juil 2005, 17:02
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Localisation: en cours...
magnifique, je n'en reviens pas.
pas le temps d'écrire plus, mais dépêchez-vous en tout cas, ça ne passe plus beaucoup...

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MessagePosté: 07 Oct 2009, 23:05 
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Inscription: 26 Jan 2008, 00:06
Messages: 5531
Bah si au moins t'avais quelques arguments, pour ceux comme moi que le dernier film de Rivette a fait fuir.


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MessagePosté: 08 Oct 2009, 00:30 
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Inscription: 01 Mai 2007, 12:27
Messages: 12731
Localisation: Actresses
Zad a écrit:
je n'en reviens pas.


Moi non plus.

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MessagePosté: 18 Juin 2020, 10:45 
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Antichrist
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Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
Messages: 23990
Je connais très mal l'oeuvre de Jacques Rivette, à part quelques vieux films (La Religieuse, les Jeanne d'Arc, La Belle Noiseuse). Ce n'est pas forcément un cinéma qui me parle beaucoup et j'en ai eu la confirmation avec celui-ci. Tout le jeu sur le théâtre, le cirque, le catharsis par la récréation de la même scène originale, cela ne me passionne pas des masses et si lui et les seconds rôles sont bien, le personnage de Jane Birkin reste une énigme à mes yeux. Cela reste court, pas désagréable à suivre, parfois touchant.

3/6

(le film est Mubi)


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