Forum de FilmDeCulte

Anna, Joyce, Claude, Lucia sont quatre eleves du court d'art dramatique de Constance Dumas. Elles vivent toutes les quatre dans un pavillon de banlieue. Lucia, jeune Portugaise, vient d'arriver parmi elles, en remplacement de Cecile laquelle a decide d'aller vivre avec un mysterieux et invisible amant. Un homme va bientot faire basculer l'harmonie qui regne chez les quatre jeunes femmes mais les malheurs de Cecile et de son amour vont ressouder pour un temps leur amitie chancelante.

Premier blocage avec Rivette, ce film là m'a globalement ennuyé malgré un indéniable charme. Mais il dure 2h40 et c'est largement une heure de trop. Ce qui est plutôt réussi c'est l'espèce d'ambiance de coloc post-adolescente des jeunes filles dans ce pavillon de banlieue où règne à la fois une certaine joie insouciante mais en même temps déjà une mélancolie désabusée, c'est assez beau et ça donne sans doute au film ses meilleurs moments. Le film est d'ailleurs presque un huis-clos, avec d'un côté la maison où vivent les filles et de l'autre le cours de théâtre exclusivement féminin où Bulle Ogier est professeure. Les deux espaces évidemment se répondent, les filles jouent d'un côté et de l'autre, la fiction de l'un nourrit l'autre etc... Cependant ces scènes de cours de théâtre sont quand même très répétitives et longues et on comprend mal pourquoi elles prennent autant d'espace (elle est là l'heure de trop).

Pour le reste émerge dans la seconde partie une sombre histoire de gangsters, de recel de tableau qui se transforme en vague chasse au trésor avec un personnage de flic trouble. C'est intéressant pour ce que le film dit des rapports hommes femmes où les hommes ne sont que des perturbateurs d'une harmonie certaine et n'apporte que chaos et malheur. Dans ce sens là c'est très moderne et très contemporain.

Seulement le film est quand même très ennuyeux. Ce qui m'a amusé c'est son côté profondément années 80 avec notamment ces costumes horribles (le règne de la jupe plissée) et cette camaraderie un peu naïve qui n'est pas si éloignée des futures sitcoms AB Prod. C'est probablement là que le charme du film fonctionne. Il faut dire aussi que le casting est un peu fade, les filles sont quelconques. Je ne retiens que Fejria Deliba surtout sans doute parce qu'une maghrébine (avec un prénom bien français) dans cet univers petit-bourgeois de blanc a quelque chose de surprenant. Inês d'Almeida aussi, la coloc portugaise est mystérieuse et plutôt intrigante.

On notera quand même quelque chose d'assez drôle, c'est que le tableau volé est La Belle Noiseuse de Frenhofer, tableau et peintre fictifs issus du Chef-d'oeuvre inconn de Balzac que Rivette adaptera trois ans plus tard.

2/6

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CroqAnimement votre

J'adore. Comme l'affiche de La Graine et le mulet dans le premier Kechiche !

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
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J'ai plutôt un bon souvenir des scènes de répétitions théâtrales, c'est rare au cinéma de montrer quelque-chose d'aussi technique et en même temps difficile à exprimer. Je trouvais Nathalie Richard (plutôt la souffre-douleur de Bulle Ogier)p as mal dans le film (même si elle n'est justement pas vraiment dans le groupe de femmes).
A signaler aussi, Benoît Régent, très bon en mec über-chelou, décédé peu après le film.

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

Un Jacques Rivette que je n'avais jamais vu, entre chronique de jeunes filles en fleurs (plutôt sympa), Tintinade pas terrible (tout le perso du flic bon) et réflexion sur le théâtre au féminin(enfin si j'ai bien compris). C'est à la fois charmant et désuet, inoffensif et 2h35 tout de même. Je garde les jeunes actrices, très naturelles mais ça manque un peu d'enjeu tout ça (que les cinéphiles ne me frappent pas).

3/6