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MessagePosté: 02 Nov 2018, 02:27 
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Yvonne jeune inspectrice de police, découvre que son mari, le capitaine Santi, héros local tombé au combat, n’était pas le flic courageux et intègre qu’elle croyait mais un véritable ripou. Déterminée à réparer les torts commis par ce dernier, elle va croiser le chemin d’Antoine injustement incarcéré par Santi pendant huit longues années. Une rencontre inattendue et folle qui va dynamiter leurs vies à tous les deux.

Je ne savais rien du film, je n'en avais rien vu et j'y allais sur la seule base des échos avec une méfiance maximale, au point que j'étais prêt à troller en sortant. Et bah je suis content de m'être trompé.

Contrairement à ce que vend l'affiche avec son accumulation envahissante de citations qui en deviendrait presque odieuse, je n'ai pas forcément trouvé que le film était de ces comédies qui provoquent le rire aux éclats, même si j'ai ri plusieurs fois, mais que ce soit les situations, les gags ou les dialogues, chacun de ces ressorts se fait régulièrement incongru. Pourtant, malgré sa fantaisie constante, l'improbabilité de son intrigue, la variété de ses dispositifs narratifs (le running gag des histoires qu'Yvonne raconte à son fils, #chefskiss), l'ensemble conserve une remarquable cohérence de laquelle les thèmes émanent petit à petit au fur et à mesure que le récit progresse...

...et ne cesse de surprendre. De bout en bout, j'ai été baladé par la façon dont les parcours de chacun de personnages, jamais surécrits, ne donnant jamais l'impression qu'ils se dirigent inéluctablement et prévisiblement vers la résolution d'un arc, se télescopent et s'informent avec une place pour tous. Même le gamin, personnage non plus secondaire mais carrément tertiaire, réussit à vivre alors qu'il n'apparaît que dans une poignée de scènes, toutes situées dans un seul et même décor, comme un gimmick.

Après Les Combattants, Adèle Haenel s'avère une fois de plus exceptionnelle dans un registre comique, campant une héroïne complètement paumée aussi attachante que cette Audrey Tautou toute petite et quadragénaire. À leurs côtés, un trio masculin dont la ressemblance (Vincent Elbaz + Pio Marmaï = Damien Bonnard) se révèle évidemment à propos.

Non content d'être une proposition de comédie originale, et ce dans tous les sens du terme, En liberté! se targue même de réussir à tisser conjointement avec son intrigue comique une trame dramatique touchante de sincérité sur la réadaptation d'un détenu au monde et accouche de scènes romantiques idiosyncratiques dont l'écriture m'a rappelé celle de Cameron Crowe.

Et putain, je pourrais même parler des scènes "d'action", étonnamment efficaces.

De sceptique, je me suis donc laissé séduire et, au gré des contradictions des personnages, qui ne réagissent pas toujours comme on l'attendrait et ne répondent à aucune règle qui leur imposerait de s'énerver là ou de s'enamourer là, et des idées qui achèvent de faire de cet exercice un film qui ne ressemble à aucun autre, j'ai fini totalement convaincu. Et j'ai trouvé ça brillant.

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MessagePosté: 02 Nov 2018, 09:04 
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Je trouve qu’il manque une cheville dans la façon dont l’histoire commence et se conclut avec Marmaï, que l’on découvre à sa sortie de prison, fou, sans savoir si c’est son état normal, et même si la folie se veut contagieuse dans le film, ça rend abrupt le passage du point de départ "réaliste" à un versant délirant (idem pour le retour à une certaine réalité), et la filature du début un peu longue/peu crédible (on ne comprend pas bien les motivations d’Haenel en fait).

P.-S. La fin m’a fait penser à Incassable.
P.P.-S. Le videur « asiatique » m’a fait penser à Bob (mêmes intonations).


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MessagePosté: 02 Nov 2018, 10:31 
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Salvadori, c'est en général assez solide.

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MessagePosté: 02 Nov 2018, 10:53 
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Pareil, excellente surprise, une comédie totalement singulière avec un ton bien à elle, une vraie poésie et un amour très communicatif pour tous ses personnages (beaucoup aimé comme à un moment tu penses que le perso de Tautou se fait évacuer et qu'en fait pas du tout). Puis il y a un truc de rythme et de générosité assez rare où chaque scène, chaque moment est infusé d'une idée, d'une énergie, d'une volonté de ne pas se reposer sur ses lauriers comme lors de la discussion dans le taxi entre Marmaï et Tautou où le chauffeur de taxi fait office de gag au second plan ou les gags filés comme le mec à la gendarmerie avec ses sacs. Plein de petits trucs comme ça qui traversent le film et lui donnent cette personnalité assez unique, bien loin de la comédie à papa pépère. Et comme le dit FF même les quelques scènes d'action sont excellentes, la première est jouissive.

Puis comme je le disais plus haut c'est vraiment un film qui transpire d'amour pour ses persos et à travers eux son casting génial. Marmaï excelle vraiment dans le genre, il me rappelle beaucoup le jeune Auteuil (un truc dans la voix), Haenel est super juste, super touchante, content de revoir Tautou qui est parfaite et Bonnard a un vrai truc comique aussi. Et le film ne fait que tenter de les magnifier du mieux qu'il peut
même Elbaz aura droit à une espèce de rédemption.
à travers toujours un regard bienveillant et aimant malgré leurs défauts respectifs. C'est ce qui rend le film si attachant finalement, pas tant ce qu'il raconte en tant que tel que la volonté de Salvadori de nous faire aimer les personnages de son petit univers, et de ce point de vue là c'est très réussi.

Après la vérité c'est que j'aurais aimé plus rire et que si j'ai eu le sourire aux lèvres une bonne partie de la projection j'ai quand même pas trouvé ça follement drôle. Mais peut-être que c'est pas le but finalement et disons que le film ne rate pas ses vannes ou ses gags. C'est juste que certains ressorts comiques ma paraissent un peu datés (les éternels quiproquos, le délire SM ringard...) même si à côté Salvadori compense avec des idées vraiment très bonnes (les mecs de la sécu, géniaux). Dommage aussi pour la musique que j'ai trouvé bien ringarde dans le genre musique d'ascenseur jazzy fade. Et même si je comprend l'idée le dernier plan est pareil, super ringard on dirait un effet des années 80
l'arrêt sur image sur Elbaz devant un fond vert de nuit étoilé bien fake et les billets CGI dégueus qui sortent de ses poches.


Mais c'est rien à côté de la séance plaisante que j'ai passée. Quel dommage que le film sorte une semaine après Le grand bain qui risque de le bouffer tout cru.

4/6

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CroqAnimement votre


Dernière édition par Art Core le 02 Nov 2018, 13:07, édité 1 fois.

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MessagePosté: 02 Nov 2018, 11:36 
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Déjà-vu a écrit:
ça rend abrupt le passage du point de départ "réaliste"

Même avec des guillemets, c'est loin d'être réaliste le point de départ.

Citation:
P.P.-S. Le videur « asiatique » m’a fait penser à Bob (mêmes intonations).

Devant cette scène, je me suis dit que j'aurais pu auditionner pour ce rôle.

Castorp a écrit:
Salvadori, c'est en général assez solide.

J'avais rien vu depuis le sympathique Après vous et j'ai pas vu grand chose d'autre (pas fan de ses deux premiers).

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MessagePosté: 02 Nov 2018, 18:04 
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Film Freak a écrit:
Même avec des guillemets, c'est loin d'être réaliste le point de départ.

Guillemets ou non, il faut prendre la distinction avec des pincettes.


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MessagePosté: 02 Nov 2018, 18:08 
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Robot in Disguise
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Le ton est assez unique dans le paysage français, ni poseur comme Peretjatko, ni quelconque comme tout le reste. Un bon mélange entre absurdité et réalisme. Le début fonctionne vachement bien, c'est là qu'il y a les meilleures blagues je trouve. Sur le milieu j'ai un peu dormi (salut Deudtens) et à la fin ce que ça perdait en rire ça le gagnait en finesse dans les interactions des personnages, assez touchantes. La remarque de Freak sur la ressemblance des trois mecs est pas mal.

Par contre le dernier plan bordel...

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 04 Nov 2018, 13:04 
Tel un footballeur ou un pilote de Formule 1 français des années 80, Pierre Salvadori réussit avec ce film le plus difficile, mais n'emporte pas totalement le morceau car il rate ce qui était peut-être le plus aisé. Le moment le plus fort du film est la très belle scène de la crique - construite à partir d'une situation qui au départ fait penser à la fois l'école Besson et le réalisme alternativement magique et sociologique de Blier, mais laissée à sa propre dérive rejoint un peu du classicisme hollywoodien : le mystérieux apaisement du Fantôme et Mrs Muir de Mankiewicz : dans lequel la mort de cinéma peut être une situation de réconciliation et de franchise paradoxales, où la vérité sur soi revêt, à force de précision, la douceur du souvenir, plutôt que se manifester sous forme d' un secret menaçant encore à naître (ce qu'est le réel, pour Gramsci, Freud ou encore la Comtesse de Ségur et les enseignants de lycée). Elle transforme alors le cynisme en apparence et la morale en essence des choses. Tout l'artifice du film est d'annuler le suicide des deux personnages : il faut au film cette annulation pour que l'histoire devienne une
sorte de métaphore de la France post-2015 (belle phrase mise dans la bouche de Tautou "tu reviens avec la cruauté des victimes") mais c'est là que le film convaint moins, car il tombe dans un comique de répétition parfois mécaniquesurécrit et poussif (le quiproquo SM, le psychopathe, les trois gars de la vidéosurveillance, incrédules face à ce qu'ils sont censé empêcher et indirectement complices).
Damien Bonnard (bon acteur, qui change de visage à chaque film : on ne le reconnaît pas dans 9 Doigts d'Ossang où il avait la tête de Jean Bouise), incarbait déjà dans Restez Vertical un personnage-métaphore de la France post-attentats, mais l'angle minoritaire de Guiraudie et le désir infini (jusqu'au comique) de drame, l'organisation de son propre déclin qu'un rachat paradoxal serait censé justifier
, éclatait le film sur plusieurs territoires, au-delà de la reconnaissance possible, mais à l'intérieur d'un même sens politique : coincé entre peur sécuritaire et risque nécessaire de l'ouverture à l'autre. Ici la comédie naît de la concentration de tout le film sur un même territoire (le couple Haenel-Bonnard s'accapare la maison, désinvestie, d'Audrey Tautou, au contraire de la logique du film de Guiraudie, où les lieux et rapport étaient perdus, justement parce qu'ils étaient tous investis avec la même force). Ici c'est le contraire mais zussi le point le moins écrit du film : Haenel abandonne apparemment sans regret le personnage de Pio Marmaï - il est vrai que le film joue de la ressemblance et de la différence mêlées entre ce qui relève de l'amour et de et ce qui relève du don de soi et de l'incarnation d'une justice réparatrice, miraculeuse mais où tout est trop intentionnel pour qu'il y ait vraiment de rencontre. Haenel n' évolue que dans cette justice, tandis que le personnage d'Audrey Tautou n'est qu'amour : si FF pointe bien la ressemblance morale et physique des trois hommes, les femmes, elles, évoluent là dans un régime de travail partagé. La comédie est alors placée, à l'inverse du Guiraudie, au-delà du sens. Le plus singulier dans le film c'est le mouvement d'hésitation devant sa propre logique et da propre mémoire, avec les différentes versions d'une même situation, mais qui s'excluent et s'affinent l'une l'autre - ce est pas le recommencement d'un Groundhog Day où le film compense l'épuisement du réel. Mais aussi à l'intérieur de la reconnaissance : le prisonnier sort de la folie et de sa violence dès lors qu'on attend d elui l'exposé de ses raisons, mais y replonge dès que cet exposé est pris pour la réparation elle-même et se termine. C'est la richesse du film (qui réside pius dans l'écriture que dans la mise en scène) que de pouvoir articuler cela ensemble.
Sinon j'ai trouvé le film assez cruel car il montre une sorte de transition générationnelle entre Audrey Tautou et Adèle Haenel. Le personnage de Tautou évoque par sa douceur et son goût un peu kitsch du romantisme celui d'Amelie Poulain, mais doublé d'une lucidité et d'une colère qu'on ne soupçonnait pas (c'est le seul personnage qui s'autorise le cynisme, finalement aussi le seul personnage anti-flic du film : déjà dans la scène de la bagarre finalement où elle laisse Haenel littéralement en plan. C'est aussi le personnage le plus rattaché aux années 1990). Un peu dommage que les réalisateurs (sauf Salvadori lui-même dans Hors de Prix) n'aient pas joué plus tôt avec cette aspect de la personnalité de Tautou, et cantonnée dans des rôles assez mièvres, même si cela sert ici le film : un personnage rattrapé par un réel dont il s'accommode trop bien, car il n'est vieilli que par ses idéologies et donc en même temps qu'elles.

Pas un chef d'œuvre mais intéressant, Salvadori réussit là où Dupieux s'est récemment planté (dans un film finalement très proche), peut-être parce que ses personnages refusent en partie l'imaginaire du réalisateur (ainsi la belle scène du parc d'attraction qui évoque l'inconnu du Nord-Express, mais que les personnages quittent eux-mêmes, méfiants, alors que Dupieux les y aurait enfermés. Cette fuite permet la représentation du plaisir conscient des personnages au sein de l'intrigue).

4+/6


Dernière édition par Gontrand le 04 Nov 2018, 15:00, édité 1 fois.

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MessagePosté: 04 Nov 2018, 14:27 
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Gontrand a écrit:
Tel un footballeur ou un pilote de Formule 1 français des années 80, Pierre Salvadori réussit avec ce film le plus difficile, mais n'emporte pas totalement le morceau car il rate ce qui était peut-être le plus aisé. Le moment le plus fort du film est la très belle scène de la crique - construite à partir d'une situation qui au départ fait penser à la fois l'école Besson et le réalisme alternativement magique et sociologique de Blier, mais laissée à sa propre dérive rejoint un peu du classicisme hollywoodien : le mystérieux apaisement du Fantôme et Mrs Muir de Mankiewicz : dans lequel la mort de cinéma peut être une situation de réconciliation et de franchise paradoxales, où la vérité sur soi revêt, à force de précision, la douceur du souvenir, plutôt que se manifester sous forme d' un secret menaçant encore à naître (ce qu'est le réel, pour Gramsci, Freud ou encore la Comtesse de Ségur et les enseignants de lycée). Elle transforme alors le cynisme en apparence et la morale en essence des choses. Tout l'artifice du film est d'annuler le suicide des deux personnages : il faut au film cette annulation pour que l'histoire devienne une
sorte de métaphore de la France post-2015 (belle phrase mise dans la bouche de Tautou "tu reviens avec la cruauté des victimes") mais c'est là que le film convaint moins, car il tombe dans un comique de répétition parfois mécaniquesurécrit et poussif (le quiproquo SM, le psychopathe, les trois gars de la vidéosurveillance, incrédules face à ce qu'ils sont censé empêcher et indirectement complices).
Damien Bonnard (bon acteur, qui change de visage à chaque film : on ne le reconnaît pas dans 9 Doigts d'Ossang où il avait la tête de Jean Bouise), incarbait déjà dans Restez Vertical un personnage-métaphore de la France post-attentats, mais l'angle minoritaire de Guiraudie et le désir infini (jusqu'au comique) de drame, l'organisation de son propre déclin qu'un rachat paradoxal serait censé justifier
, éclatait le film sur plusieurs territoires, au-delà de la reconnaissance possible, mais à l'intérieur d'un même sens politique : coincé entre peur sécuritaire et risque nécessaire de l'ouverture à l'autre. Ici la comédie naît de la concentration de tout le film sur un même territoire (le couple Haenel-Bonnard s'accapare la maison, désinvestie, d'Audrey Tautou, au contraire de la logique du film de Guiraudie, où les lieux et rapport étaient perdus, justement parce qu'ils étaient tous investis avec la même force). Ici c'est le contraire mais zussi le point le moins écrit du film : Haenel abandonne apparemment sans regret le personnage de Pio Marmaï - il est vrai que le film joue de la ressemblance et de la différence mêlées entre ce qui relève de l'amour et de et ce qui relève du don de soi et de l'incarnation d'une justice réparatrice, miraculeuse mais où tout est trop intentionnel pour qu'il y ait vraiment de rencontre. Haenel n' évolue que dans cette justice, tandis que le personnage d'Audrey Tautou n'est qu'amour : si FF pointe bien la ressemblance morale et physique des trois hommes, les femmes, elles, évoluent là dans un régime de travail partagé. La comédie est alors placée, à l'inverse du Guiraudie, au-delà du sens. Le plus singulier dans le film c'est le mouvement d'hésitation devant sa propre logique et da propre mémoire, avec les différentes versions d'une même situation, mais qui s'excluent et s'affinent l'une l'autre - ce est pas le recommencement d'un Groundhog Day où le film compense l'épuisement du réel. Mais aussi à l'intérieur de la reconnaissance : le prisonnier sort de la folie et de sa violence dès lors qu'on attend d elui l'exposé de ses raisons, mais y replonge dès que cet exposé est pris pour la réparation elle-même et se termine. C'est la richesse du film (qui réside pius dans l'écriture que dans la mise en scène) que de pouvoir articuler cela ensemble.
Sinon j'ai trouvé le film assez cruel car il montre une sorte de transition générationnelle entre Audrey Tautou et Adèle Haenel. Le personnage de Tautou évoque par sa douceur et son goût un peu kitsch du romantisme celui d'Amelie Poulain, mais doublé d'une lucidité et d'une colère qu'on ne soupçonnait pas (c'est le seul personnage qui s'autorise le cynisme, finalement aussi le seul personnage anti-flic du film : déjà dans la scène de la bagarre finalement où elle laisse Haenel littéralement en plan. C'est aussi le personnage le plus rattaché aux années 1990). Un peu dommage que les réalisateurs (sauf Salvadori lui-même dans Hors de Prix) n'aient pas joué plus tôt avec cette aspect de la personnalité de Tautou, et cantonnée dans des rôles assez mièvres, même si cela sert ici le film : un personnage rattrapé par un réel dont il s'accommode trop bien, car il n'est vieilli que par ses idéologies et donc en même temps qu'elles.

Pas un chef d'œuvre mais intéressant, Salvadori réussit là où Dupieux s'est récemment planté (dans un film finalement très proche), peut-être parce que ses personnages refusent en partie l'imaginaire du réalisateur (ainsi la belle scène du parc d'attraction qui évoque l'inconnu du Nord-Express, mais que les personnages quittent eux-mêmes, mefiants, alors que Dupieux les y auraient enfermés. Cette fuite permet la représentation du plaisir conscient des personnages au sein de l'intrigue).

4+/6

T’as trouvé ça marrant ou pas ?


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MessagePosté: 04 Nov 2018, 14:41 
Par rapport à des films vus récemment moins que the Swimmer de Frank Perry (dramatique mais comique par le masochisme du personnage) mais plus que Messidor* d'Alain Tanner. (Je mets de côté the Happy Prince de Rupert Everett, une catastrophe probablement sortie au cinéma parce que la BBC ne pouvait en faire un téléfilm).

Ceci dit le film n'est pas super-drôle (Rester Vertical avait une fibre comique finalement plus poussée, avec le vieux qui écoute du drone très audiblement français qu'il confond avec les "Pink Floyd", affublé d'un éphèbe pasolinien pata Nineto Davoli de la banlieue de Saint-Etienne de récupération faisant la gueule en permanence).
J'aimé la fin, c'est un peu petit bras de reprocher la CGI cheap, de toute manière on sait bien que ce n'est pas le même but que Jurassic Park ou Inception (quoique).

*Très bon film par ailleurs, sans doute le meilleur d'Alain Tanner


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MessagePosté: 06 Nov 2018, 11:13 
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Garçon-veau
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Inscription: 08 Juil 2005, 15:48
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Bon eh bien moi j'ai pas kiffé.
En fait si, j'ai bien aimé le début, un peu débilou, même si d'emblée j'ai trouvé le montage très mou, les plans très "rigides", même quand ça se veut dynamique. Dès l'intro ça se veut enlevé mais ça marche pas, oui la scène d'action est meilleure que la moyenne française (mais c'est pas dur) mais pas dingue non plus, et ce générique sur arrêts sur images floues, ça fait vraiment idée de monteur pas pensée en amont. Et puis plus le film avance, plus je me dis "ouais ben non en fait". Je kiffe le scénar, les persos sont biens, c'est bien écrit, mais j'ai constamment l'impression d'un film "normal" où on aurait greffé des gags du palmashow sur la dernière version du scénar. Je trouve que le mélange ne se fait pas du tout, les bons gags absurdes étant posés là n'importe comment, toujours un peu trop appuyés, comme si le réal ne savait pas quoi en faire mais qu'en même temps, dans ce désert de comédies françaises TF1 toutes lisses, ça suffise pour que les mecs se disent "ahlala, qu'est-ce qu'on est décalés et loufoques !".
Pareil avec le perso de Marmai, qui est à l'ouest sans que l'on sache vraiment pourquoi, qui joue le mec paumé mais qui pourrait aller teeeeellement plus loin bordel. Et puis non, je suis désolé, mais plus ça avance plus je trouve la réa et le montage aux fraises, pas soutenu du tout par une zique prétexte qui ne fonctionne pas. Je VOIS les intentions, qui sont bonnes, mais ça ne marche pas. C'est mou putain, super mou, autant en direction d'acteur (qui devrait être épouser le comportement de Marmai, énergique, imprévisible) qu'en montage. J'ai en tête ce moment où l’héroïne est à la fête foraine et se pointe à un stand de tir avec son VRAI flingue pour dégommer une petite moto afin de partir avec. Putain, sur le papier c'est drôle, mais à l'écran pas du tout ! Un pauvre plan large pas dynamique pour deux ronds, une zique qui s'envole 30 secondes trop tard, quel gâchis ! Les mecs devraient prendre exemple sur la bande-annonce, mieux montée que le film lui-même.
Bon et évidemment, dès que Tautou se pointe à l'écran, c'est catastrophique, elle est à baffer, mais ça c'était évident.

encorepartiavantlafin/6

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MessagePosté: 06 Nov 2018, 11:28 
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J'ai très envie de le voir (le scénar était super cool) mais il se plante tellement ici qu'il n'est quasi plus à l'affiche en semaine 2 et donc je vais le rater et devoir le rattraper sur le site du mal.

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MessagePosté: 06 Nov 2018, 11:32 
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Tu le regarderas sur Youtube entre deux Tanner.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


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MessagePosté: 06 Nov 2018, 11:33 
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Garçon-veau
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Arnotte a écrit:
(le scénar était super cool)

Pour ma part effectivement j'ai vraiment eu l'impression d'un super scénar complètement gâché par la mise en scène, ça m'a foutu les nerfs.

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MessagePosté: 06 Nov 2018, 12:36 
Le Cow-boy a écrit:
Bon eh bien moi j'ai pas kiffé.
En fait si, j'ai bien aimé le début, un peu débilou, même si d'emblée j'ai trouvé le montage très mou, les plans très "rigides", même quand ça se veut dynamique. Dès l'intro ça se veut enlevé mais ça marche pas, oui la scène d'action est meilleure que la moyenne française (mais c'est pas dur) mais pas dingue non plus, et ce générique sur arrêts sur images floues, ça fait vraiment idée de monteur pas pensée en amont. Et puis plus le film avance, plus je me dis "ouais ben non en fait". Je kiffe le scénar, les persos sont biens, c'est bien écrit, mais j'ai constamment l'impression d'un film "normal" où on aurait greffé des gags du palmashow sur la dernière version du scénar. Je trouve que le mélange ne se fait pas du tout, les bons gags absurdes étant posés là n'importe comment, toujours un peu trop appuyés, comme si le réal ne savait pas quoi en faire mais qu'en même temps, dans ce désert de comédies françaises TF1 toutes lisses, ça suffise pour que les mecs se disent "ahlala, qu'est-ce qu'on est décalés et loufoques !".
Pareil avec le perso de Marmai, qui est à l'ouest sans que l'on sache vraiment pourquoi, qui joue le mec paumé mais qui pourrait aller teeeeellement plus loin bordel. Et puis non, je suis désolé, mais plus ça avance plus je trouve la réa et le montage aux fraises, pas soutenu du tout par une zique prétexte qui ne fonctionne pas. Je VOIS les intentions, qui sont bonnes, mais ça ne marche pas. C'est mou putain, super mou, autant en direction d'acteur (qui devrait être épouser le comportement de Marmai, énergique, imprévisible) qu'en montage. J'ai en tête ce moment où l’héroïne est à la fête foraine et se pointe à un stand de tir avec son VRAI flingue pour dégommer une petite moto afin de partir avec. Putain, sur le papier c'est drôle, mais à l'écran pas du tout ! Un pauvre plan large pas dynamique pour deux ronds, une zique qui s'envole 30 secondes trop tard, quel gâchis ! Les mecs devraient prendre exemple sur la bande-annonce, mieux montée que le film lui-même.
Bon et évidemment, dès que Tautou se pointe à l'écran, c'est catastrophique, elle est à baffer, mais ça c'était évident.

encorepartiavantlafin/6


Avis sobre et objectif qui me fait dire que les films de Danièle Dubroux sont faits pour toi (proches dans l'esprit mais donnant moins l'impression de greffe de gags sur un film car Danièle Dubroux est moins lisse moralement que Salvadori, et cette franchise créé plus de continuité narrative). Tu es très Cahiers en fait.


(En Liberté emprunte beaucoup à l'Examen de Minuit)


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Abyssin Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Un peuple et son roi (Pierre Schoeller - 2018)

Qui-Gon Jinn

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Abyssin Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Gaston Lagaffe (Pierre François Martin-Laval - 2018)

Qui-Gon Jinn

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Le Cow-boy Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Liberté (Tony Gatlif - 2010)

DPSR

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04 Mar 2010, 21:24

Zad Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. La Liberté (Guillaume Massart, 2019)

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Jerónimo

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16 Fév 2024, 12:32

Film Freak Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Les chemins de la liberté (Peter Weir - 2011)

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Karloff

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deudtens Voir le dernier message

 


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