Forum de FilmDeCulte

C'est bizarre, quand je l'ai découvert, sur le tard il y a quelques années, j'en gardais depuis le souvenir d'un film moyen où il ne se passait pas grand chose et à tendance conservatrice dans son propos.
C'est bizarre parce qu'en le revoyant hier, j'ai eu une réaction à l'opposé.

En fait, ce coup-ci, la satire (hey, c'est le scénariste du Bûcher des vanités!) m'est apparue beaucoup plus évidente dans la condamnation éventuelle de l'épanouissement sexuel des trois héroïnes au contact du diable. Même si l'anéantissement de la figure diabolique - incarnée à MERVEILLE par Nicholson - est rendue obligatoire par sa transformation en connard, il ne le devient que lorsqu'elle subisse la pression de leur entourage, aka la bien-séance des habitants religieux de leur petite bourgade.

Le portrait que dresse le film (et j'imagine, avant lui, le roman d'Updike) de la femme (représentée par la trinité brune artiste/rousse coincée/blonde maternelle), de son rapport à l'homme (symbolisé par le Diable tentateur qu'est Nicholson, à l'esprit vastement supérieur, et parfaitement aux faits du fonctionnement de la gent féminine) et de l'inhibition imposée par la société patriarcale, est relativement bien vu.

Peut-être sont-ce mes opinions à tendance misogynes qui me font dire ça, mais en même temps, le film n'est pas tendre non plus avec le mâle (qui abuse en gros de femmes faibles, veuves et divorcées qui plus est), mais je trouve beaucoup de justesse - et de malice - dans la discussion autour de la politique sexuelle. Je ne m'attendais pas à ça (je pense que je m'attendais à une comédie horrifique à la La Mort vous va si bien en fait).

Du coup, je trouve un peu dommage les passages plus gogol comme le match de tennis (avec la balle qui plane) ou certains détails trop explicites (les vomis de noyaux de cerises).
Même si j'apprécie certains aspects du climax un peu grand guignol (wahlala le Nicholson maléfique géant en stop-motion!), notamment tout le speech de Darryl à l'église, je pense que j'aurai préféré que le film reste dans la suggestion tout le long (était-il nécessaire d'en faire un diable au sens propre?) même si j'aime l'idée d'illustrer de manière littérale le "Mal" qu'est le sexe aux yeux des "chasseurs de sorcières" de la petite ville d'Eastwick.

En tout cas, c'est épatant de retrouver Miller là-dessus.
On retrouve certaines thématiques du bonhomme (questions autour du sexe, besoin de la "famille" pour le bien-être) dans un genre radicalement différent.
Cela dit, c'est aussi la confirmation que le cinéaste s'oriente vers un cinéma de plus en plus mainstream.

4-4,5/6

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C'est pas follement original non plus...



Assez d'accord avec ça.

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N'écoutez pas Film Freak

Je mets ça là

Comme avec tous ces films des années 80 que je découvre sur le tard, j'ai l'impression de les avoir vu toute ma vie, il y a quelque chose de tellement familier dans l'image, le ton, le rythme... On est à quelques quarks d'un univers parallèle où j'ai découvert le film à 8 ans et je l'ai vu quinze fois. Bref.

Le film est plaisant pour son ton de comédie fantastique qui vire doucement à la satire sociale avant de bifurquer vers le grotesque pur. Tout n'est pas réussi, je trouve que ça commence à patiner sur la fin, mais il y a une identité, ça a du chien, et il y a surtout une certaine actualité dans ce film très branché "Mona Chollet"/sororité. Venant de Miller c'est pas étonnant. En tout cas c'est bien le genre de film que je trouve cool car il est de 1987, mais si on faisait le même aujourd'hui je serai en train de pleurer des larmes de sang.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Ce ne sont pas les années 2010.

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There is no such thing in life as normal

Remake prévu par la réalisatrice de Pleasure.

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