Forum de FilmDeCulte

A l’occasion d’un tour du monde en voilier, un couple se retrouve naufragé sur une île de l’Atlantique sud.

Après LES COWBOYS (et un sketch dans SELFIE...), Thomas Bidegain revient à la réalisation avec cette adaptation d'un roman d'Isabelle Autissier. J'avais lu le scénario à l'époque où c'était en anglais et que ça s'appelait "Suddenly". Au lieu d'en faire un faux film américain avec style Matthew Goode et Emma Mackey que personne ne serait allé voir aux States, c'est redevenu français, avec Mélanie Thierry dans le rôle de "Laura", et Gilles Lellouche dans le rôle de l'obligatoire "Ben".

Tant mieux car le film fait plaisir dans le paysage hexagonal. Film de survie assez simple, à l'os, il se distingue par sa ligne claire et surtout son décor. Autissier et Bidegain troquent l’île tropicale si chère à Robinson et C. Noland pour un caillou abrupt fouetté par les vents quelque part entre le Chili et l’Antarctique. Un cadre unique, fort, très inspirant, dans une région du monde réellement exotique. On pense limite à L'HOMME D'ARAN.

Après, les personnages sont quand même assez bien lotis. Des doudounes, un briquet, un abri déjà pré-construit... Ça va. C'est là qu'on voit qu'on est pas dans le film de survie radical qu'on aurait aimé. D'ailleurs à un moment j'ai eu peur que ça parte dans le crêpage de chignon au sein du couple mais heureusement ça s'arrête aussi vite que ça a commencé (dans le scénario ils exprimaient davantage de ressentiment par rapport à leurs turpitudes passées). Mais bon le film reste assez soft et du coup, malgré l'ambition et la tenue visuelle de l'ensemble, ça manque peut-être d'un souffle hardcore, cru, qui le rendrait authentiquement mémorable.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

L'Homme d'Aran : Dans l'Aran-vers

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? gépalaref

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CroqAnimement votre

Chuck Noland dans Seul au monde, et je crois que c’était prévu avec Jake Gyllenhaal et Vanessa Kirby.

En effet #fauxfan

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CroqAnimement votre

bidegain (et noé debré aussi, mais passons), c'est un peu un mystère pour moi. le mec a co-réécrit un bon film il y a 15 ans et semble depuis être depuis dans le top 3 des scénaristes français alors que c'est quand même un bilan qu'on qualifiera, pour être aimable, de contrasté - autant artistiquement que commercialement. je ne doute pas qu'il soit rapide efficace et qu'il connait tout le monde, mais qu'est-ce qui peut justifier cette place dans son travail, mystère.

je n'étais donc que modérement confiant pour un survival comme ça, genre quand même déjà vu et pour lequel il est difficile d'être très novateur, et donc l'idée est souvent plus convaincante que le résultat.
et puis, c'était un crash test intéressant, parce que si d'un scénariste-auteur on attend qu'il raconte quelque chose qu'on avait jamais vu, d'un scénariste-mercenaire ou peut espérer qu'il raconte différemment quelque chose qu'on a déjà vu.

et donc, non. si avant de voir le film, vous faites un petit bingo des 30 scènes que vous pensez qu'il y aura dans le film, vous en trouverez sûrement au moins 25. si vous passez 24h à y penser, vous aurez sûrement 75% du film. c'est un gros problème tout de même, même en n'ayant rien vu à part l'affiche, l'impression que le programme se déroule comme prévu, qu'on sait ce qu'il va se passer dans les 3 minutes et dans les 30 minutes devant. le petit twist de base est donc qu'il s'agit d'un couple plutôt que un équipe de rugby ou un homme seul, et sur le papier pourquoi pas, sauf que c'est franchement pas bien écrit. le personnage de mélanie thierry est un peu 'border' et ça donne quelques trucs intéressants (la violence de leur engueulade est une des rares surprises, et c'est la première du film à 40 minutes), mais sinon ce ne sont pas des êtres humains. il y a une scène où ils rigolent avec une connerie histoire de dire, mais sinon je n'ai pas cru une seconde à leur couple, je n'ai pas reconnu une caractéristique de la vie de couple, de la relation de gens qui sont ensemble, aucun des deux ne fait de blagues, ne dit de conneries, il n'y a aucune complicité dans la conversation, aucune connaissance intime de l'autre. ce sont des personnages de film qui font la gueule parce que le sujet et lourd et ont des conversations de film pour illustrer la problématique de la scène. 'ben' a 0 personnalité d'une force, mon dieu... et à part des poncifs évidents, là encore je n'ai pas du tout eu l'impression d'apprendre quoi que ce soit ou d'être surpris par l'étude de gens plongés dans cette situation. genre, au bout de 3 mois on ne commence pas à parler tout seul, à commenter tout ce qu'on fait ? on n'a pas juste envie de mourir histoire d'en finir, ras le bol ? là c'était globalement très basique.
et il y a une orientation narrative un peu surprenante et intéressante dans la dernière demi heure mais c'est juste trop peu, trop tard.

donc ensuite la mise en image. qgj a raison de souligner le caractère original de l'ile, mais je l'ai quand même trouvée assez moche et pas très impressionnante. mais originale donc sympa. mais sinon, j'ai absolument pas aimé la mise en scène du tout. c'est globalement filmé comme tout en ce moment, l'approche visuelle de notre époque, boring. mais c'est pas ailleurs beaucoup trop découpé, 4 secondes par plan, 59 secondes par scène. comme le cercle des neiges, il semble être terrifié à l'idée de retranscrire la distorsion du temps induite par une telle expérience et compense par un rythme effréné. et comme le cercle des neiges, ça me convient pas du tout. par ailleurs, si dans certains films tu vois les dialogues écrits sur la page quand les acteurs les prononces, là je voyais les set-up à chaque plan. trop de gros plans, tout est trop propre, les scènes sont trop écrites, on ne croit jamais qu'on chope un moment de vie, un bout de conversation, on sent les techniciens derrière la caméra et les raccords maquillages avant la prise, il y a absolument 0 vie là dedans, et encore moins de vie tendue et sauvage. le seul plan où il prend le temps de filmer quelque chose, et l'actrice vaiment vivre la situation est par ailleurs le meilleur


reste mélanie thierry, que j'adore et qui est juste merveilleuse et impressionnante. elle est border, bouleversante, elle arrive à insuffler de la vie là où n'y en a pas. elle a exactement 0 chemistry avec lellouche mais même en faisant le taf toute seule elle smashe. c'est vraiment une reine, incompréhensible que le cinéma français ne la traite pas comme telle. elle est magique et fabuleuse et ma préférée de loin de sa génération et pour elle, je ne regrette rien. je l'adore.

ce sont les chiffres de stillwater qui les ont ramenés sur terre...?
mais oui au générique il y a une palanquée de noms dans un intitulé "assistants de production 2020/2021", je me suis dit que ça évoquait une production à rebondissements.

Ouais Debré encore plus que Bidegain parce qu'il a même pas UN bon film dans son CV.

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Problemos quand même non ?

Sinon Mélanie Thierry, c'est vraiment une énigme. Elle était géniale dans La Douleur, je pensais que ça allait relancer sa carrière, mais non. Elle est intéressante en interview, très cérébrale. Par contre, elle fait aussi partie des actrices plus belles à l'écran qu'en vraie, peut-être qu'elle suscite moins le désir, je ne sais pas. Elle fait du théâtre aussi...

Elle est revenue dans la liste A depuis En thérapie, mais curieusement, on ne monte pas un film sur son nom.

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I think we're gonna need a helmet.

Son pire. 2/6

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dans teknichart il y a un article sur la manière dont le projet s'est cassé la gueule quand il était censé être avec jake gyllenhall, je vais essayer de mettre la main dessus.

mais bon, personne ne va voir la version française non plus, -50% en deuxième semaine, 175k de cumul, 15m de budget...

Elle tient le rôle principal dans le méconnu/sous-estimé La vraie famille, où elle est magnifique et bouleversante.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

oui, extraordinaire dans la vraie famille, des frissons d'émotion comme aux plus grandes heures d'isabelle adjani.

Oh pitié oui !!

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Liam Engle: réalisateur et scénariste