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MessagePosté: 24 Sep 2013, 23:12 
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Jimmy P. (Psychothérapie d'un Indien des Plaines) de son titre complet qui rentre pas dans l'onglet titre...

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Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, Jimmy Picard, un Indien Blackfoot ayant combattu en France, est admis à l’hôpital militaire de Topeka. Jimmy Picard souffre de nombreux troubles : vertiges, cécité temporaire, perte d’audition... La direction de l’hôpital décide de prendre l’avis d’un ethnologue et psychanalyste spécialiste des cultures amérindiennes, Georges Devereux.



Y a effectivement quelque chose de très "plat" dans ce film de Desplechin, vu y a quelques jours et déjà presque intégralement oublié. Une platitude qui n'a rien à voir avec un académisme, une mollesse de l'investissement du cinéaste, mais avec l'incapacité de comprendre, d'un bout à l'autre, ce que le film a à nous dire. Il est bien difficile d'y trouver la quelconque accroche qui permettrait de s'investir, de s'identifier, de rentrer dans la danse du récit.

C'est pourtant devant ce film qu'apparaît avec le plus d'évidence le charme du cinéma de Desplechin, tel qu'il se définit depuis Esther Kahn tout du moins : une façon d'enchaîner les faits et les plans disparates en un flot régulier, tranquille, presque indifférent, alors qu'on manie une matière narrative ultra-dense qui appellerait a priori de grandes scènes, une construction narrative dans les règles, une structure aux séquences hermétiques. Tout glisse au contraire, et c'est toujours un ravissement de sentir que derrière le déroulé insaisissable du récit en fuite opère un travail narratif complexe et opaque, dont on ignore la nature, et qui finit par nous parler, par nous toucher, sans qu'on s'en soit rendu compte.

Le problème ici est que rien ne jaillit. Le film bourde sous sa surface paisible, on est toujours surpris ça et là d'entrevoir un complexe projet en cours d'élaboration (la musique limite atonale d'Howard Shore qui de temps à autre vient interroger, par exemple ; ou encore la figuration des rêves et des hallucinations visuelles, qui semble étrangement hors-sujet au milieu d'un film aussi sobre qui ne semble pas avoir à faire appel à ce genre de "divertissement" du spectateur). Mais aucun emportement ne vient sublimer l'incompréhension de ce qui est au travail. Dans les précédents films, Amalric en gosse détestable/détesté, ou en fou, Phoenix en personnage mystérieusement buté, étaient autant de source de fascination qui entraînaient le canevas de scènes dans leur élan. Ce vitalisme essentiel (celui du jeu des acteurs, des personnages, du scénario qui employait les grands moyens - greffe, suicides, anathèmes...) semblait une donnée non négociable, l'autre pendant de cette apaisement coulant du regard.

Au final, ici, je ne suis toujours pas capable de dire de quoi parle le film tant tout y est égal, sur le même plan. Il faut qu'on m'informe qu'il est terminé pour que je comprenne que je viens d'en voir la résolution. La psychanalyse elle-même, elliptique et pas très précise, ne peut satisfaire un travail ludique d'enquêteur. Le personnage de Jimmy P., joué sur un mode là encore sobre et assagi, ne fascine en rien.

Reste donc un simple parfum, ce plaisir un peu simple et naïf, pas si loin de la satisfaction qu'on irait chercher dans le film hollywoodien lambda qu'on pourrait tirer d'un tel sujet : celui de voir naître une amitié entre deux hommes dont l'époque voudrait qu'ils se méprisent, et de se sentir complice de cet attachement (malgré le monde, contre le monde, même s'il est ici bien peu hostile). Cette amitié parfume discrètement le film de sa douceur, elle n'est pas "traitée", interrogée, et quelque part tant mieux. Mais ça reste un peu court, et on a du mal pourquoi il faut bâtir une telle machinerie souterraine pour accoucher de si peu.


Dernière édition par Tom le 24 Sep 2013, 23:50, édité 2 fois.

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MessagePosté: 24 Sep 2013, 23:35 
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Chronicart parle mieux français que moi...

Murielle Joudet a écrit:
On dirait qu'en ouvrant son film sur un clair et rhétorique « This is a true story », Desplechin annonce son parti pris : faire simple, aller toujours tout droit, même si les thèmes charriés sont connus, à peine voilés derrière le cœur simple de Jimmy P. (...). Jimmy P. est, tel un gros morceau de bois, d'un classicisme propret, solide, dévalant la ligne claire et pure de son récit.

(...) Le film livre ses clés par petites touches, petites lignes de dialogues qui finissent de dévoiler le sous-texte d'une histoire apparemment si simple. C'est ce qui étonne dans Jimmy P., son extrême douceur, ce récit de velours où le double-fond de traumatismes affleure à la lumière du récit; comme si le sous-texte était traité au niveau du texte. Rêves, cauchemars sont traités avec la clarté du « Il était une fois » - ceci correspond à la simplicité avec laquelle Jimmy prend l'exercice de remémoration de Devereux.

Pour autant l'ambition de Desplechin est aussi grande et théorique, que discrète et pudique dans son articulation, puisqu'il s'agit de faire d'une conversation le principal enjeu de son film (...) Jimmy P. est à l'image de son héros, d'une sourde complexité sans cesse en rétention, cachée sous le manteau, comme une âme avant l'analyse : sous sa solide et minérale simplicité se cache un autre film, introspectif et douloureux.


Ça définit bien ce qu'est Jimmy P, une partie des choses que j'y ai ressenties en tout cas, mais je ne suis pas certain que ça en fasse pour autant un film réussi.


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MessagePosté: 25 Sep 2013, 00:09 
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Tom a écrit:
Chronicart parle mieux français que moi...

Merci.

P.-S. Je ne suis pas Murielle Joudet.


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MessagePosté: 25 Sep 2013, 00:11 
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Déjà-vu a écrit:
P.-S. Je ne suis pas Murielle Joudet.

lol !


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MessagePosté: 25 Sep 2013, 07:53 
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Ca tombe bien, puisque Murielle Joudet, depuis que j'ai lu cet extrait - sur le blog Cannes annuel de Chronicart
Citation:
Pour la quatrième fois j'ai fait claqué mon siège, devant l'horrible J'enrage de son absence de Sandrine Bonnaire, un film « fait avec le coeur et le ventre » comme elle dit. Je n'ai pas de problème personnellement avec les coeurs et les ventres (même si j'ai une faiblesse pour les cerveaux) mais il serait plus raisonnable de laisser ce genre de discours aux candidats de The Voice

j'ai très envie de lui enfoncer ma bite jusqu'au cerveau.

Tom a écrit:
La psychanalyse elle-même, elliptique et pas très précise


Attends oh, elle connait quand même une résolution inattendue, que Michel Sardou himself n'aurait pas renié.

"Ton trauma n'a rien à voir avec la guerre, ou ton identité indienne. Seulement, tu respectes trop les femmes. Tu devrais les cogner plus souvent"


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MessagePosté: 25 Sep 2013, 11:46 
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Papadoc a écrit:
j'ai très envie de lui enfoncer ma bite jusqu'au cerveau.

Poète. Fonce, tu es son homme !

Papadoc a écrit:
"Ton trauma n'a rien à voir avec la guerre, ou ton identité indienne. Seulement, tu respectes trop les femmes. Tu devrais les cogner plus souvent"

:D
Bah tu vois, à force emberlificotage, je pensais que j'avais raté un lien obscur avec les coutumes de son ethnie...


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MessagePosté: 25 Sep 2013, 12:09 
J'ai jamais aimé Desplechin, son cinéma m'emmerde.

Bon, ce genre d'assertion ne fait pas avancer le débat, mais j'avais envie de le dire.


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MessagePosté: 25 Sep 2013, 12:10 
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Bah vu que c'est assez différent de ce qu'il fait habituellement et qu'on est tous déçu, t'as qu'à essayer, ça va peut-être marcher !


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MessagePosté: 27 Sep 2013, 00:05 
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Je sors de Jimmy P.
Impression étrange que je suis d'accord avec pas mal de choses (pas tout) que j'ai lues ou entendues sur le film lui-même, sur l'objet, mais... pour moi, ça a marché et le film m'a explosé à la gueule. Très ému.
Tom a écrit:
une façon d'enchaîner les faits et les plans disparates en un flot régulier, tranquille, presque indifférent, alors qu'on manie une matière narrative ultra-dense qui appellerait a priori de grandes scènes, une construction narrative dans les règles, une structure aux séquences hermétiques. Tout glisse au contraire, et c'est toujours un ravissement de sentir que derrière le déroulé insaisissable du récit en fuite opère un travail narratif complexe et opaque, dont on ignore la nature, et qui finit par nous parler, par nous toucher, sans qu'on s'en soit rendu compte.

Complètement d'accord avec cette magie chez Desplechin. Jimmy P. en est un exemple étonnant. Et juste pour ça, il faut le voir.

Tom a écrit:
Il est bien difficile d'y trouver la quelconque accroche qui permettrait de s'investir, de s'identifier, de rentrer dans la danse du récit.
Tom a écrit:
le problème ici est que rien ne jaillit.


J'entre très vite dans le récit par une étonnante séquence où Jimmy, perdu dans les plaines du Montana après un réveil difficile, semble avoir la volonté de réparer un abreuvoir détruit par des vaches, mais la masse de son corps et ses membres sont dans une sorte de torpeur qui entrave sa volonté. Un indien plus âgé arrive à cheval et amène avec lui un autre cheval pour Jimmy. Il lui propose de prendre le cheval et de l’accompagner en ville. Un geste de bienveillance pudique. Jimmy refuse et l'homme repart, acceptant la réponse.
Son environnement a l'air bienveillant, apaisant, et pourtant quelque chose ne tourne pas rond. En quelques plans, j’entre de plein pied dans le récit d’un homme endormi, blessé, esseulé, inadapté, qui n'est plus à sa place. Pourtant il aimerait l'être. Et à partir de là, j'accroche. Surtout que chez Desplechin, ce n'est jamais dans un pathos exacerbé. Après, il s'appuie sur un récit très limpide et simple - une trajectoire de guérison et d'amitié.

Ce qui est déroutant, c'est que Desplechin ne va pas du tout s'attarder réellement sur les causes de la blessure, pas plus que sur les causes de l'amitié naissante entre Jimmy et son thérapeute. Il passe dessus, mais ce n'est pas ce qu'il dramatise, ni ce qu'il met en scène. Le scénario fuit la causalité évidente de son sujet, dédramatise le récit apparent, et se construit petit à petit autour des effets de la blessure de Jimmy P. sur lui-même et les effets du lien qui naît entre ces deux hommes. C'est là que le film est vraiment beau et réussi. La fébrilité de Jimmy P., sa frustration, ses faiblesses, son besoin d'alcool, son impuissance à agir, sa volonté d'être aidé, sa volonté de retrouver une place,... ce sont tous des effets de sa blessure. En face de lui, Devereux (Amalric, un peu cabotin quand même), veut l'aider, veut le comprendre, veut qu'il retrouve une place. Il est impatient de le retrouver, de l'aider à avancer. Desplechin s'attarde sur cette impatience, sur son excitation, qui n'est rien d'autre que l'effet du lien naissant. Desplechin ne raconte pas pourquoi Devereux est excité d'accompagner Jimmy. Il l'est.
Je ne sais pas si je suis clair.

Finalement, ce qui jaillit pour moi, d'abord de façon diffuse et puis de façon de plus en plus puissante, c'est l'amour de Desplechin pour l'homme blessé et ses blessures (peu importe les causes), l'amour pour celui qui écoute et qui aide celui qui est blessé, l'amour pour ce lien particulier-là. J'ai l'impression, en sortant du film, que la nécessité première du film est de raconter cet amour-là. Et je trouve ça beau.

J'en sors, donc j'écris vite et mal, et je suis curieux de voir comment le film vieillit.
Mais je trouve que le film est à voir !


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MessagePosté: 27 Sep 2013, 07:28 
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Harry White a écrit:
J'entre très vite dans le récit par une étonnante séquence où Jimmy, perdu dans les plaines du Montana après un réveil difficile, semble avoir la volonté de réparer un abreuvoir détruit par des vaches, mais la masse de son corps et ses membres sont dans une sorte de torpeur qui entrave sa volonté. Un indien plus âgé arrive à cheval et amène avec lui un autre cheval pour Jimmy. Il lui propose de prendre le cheval et de l’accompagner en ville. Un geste de bienveillance pudique. Jimmy refuse et l'homme repart, acceptant la réponse.
Son environnement a l'air bienveillant, apaisant, et pourtant quelque chose ne tourne pas rond. En quelques plans, j’entre de plein pied dans le récit d’un homme endormi, blessé, esseulé, inadapté, qui n'est plus à sa place. Pourtant il aimerait l'être.

Je vois ce que tu veux dire, je me rappelle bien de cette scène. Effectivement, dans le genre narration a minima, c'est un bel exemple.

Pour le reste par contre, je vois moins... Enfin en tout cas j'ai pas ressenti la chose aussi fort... De la tendresse pour ces deux personnages, oui. Mais pas plus. Je suis peut-être passé à côté.


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MessagePosté: 16 Oct 2013, 11:12 
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Je continue mon petit tour des films vus à leur sortie mais non chroniqués ici :)

Je n'ai pas pu m'empêcher d'être déçu par ce Jimmy P. en sortant de la salle, car j'attendais pendant tout le film une scène-catharsis, un déclic, un tournant qui emporterait tout émotionnellement. Mais force est de constater que Despleschin a mis un point d'honneur à donner à son film un rythme posé, un ton égal en toutes circonstances, un scénario sans réelles aspérités, le tout au service d'un récit, d'une mise en scène de la parole. Et là, tout de suite, ce qui me vient en tête, c'est A Dangerous Method de Cronenberg, qui précisément avait pour objet cette parole, élément sonore signifiant, qu'il voulait rendre signifiant au cinéma non seulement grâce à l'audio mais aussi et surtout, tour de force pas assez salué, grâce à la mise en scène. Néanmoins là où Cronenberg arrive brillamment à inscrire l'histoire, l'art et les sciences sociales dans son propos, Despleschin, à force de subtilités, ne parvient pas à faire de la condition indienne un élément important. C'est peut-être voulu, d'ailleurs ça fait partie de la sorte de twist qui nous est présenté vers la fin comme quoi le problème de Jimmy est d'ordre familial, vis-à-vis des femmes, et non un problème politique. Mais du coup, je trouve la substance du film un poil mince sur le fond.

Après, j'aurais dû mal à vraiment saquer le film dont la douceur est charmeuse: nul doute que c'est un film qui fait du bien, au sens purement nerveux, grâce justement à ce rythme, etc. dont j'ai parlé plus haut. Le duo entre Amalric et Del Toro est le centre de ce monde relaxant et spirituel, car la conversation est la clé, les mots sont la délivrance. Un film que je réévaluerai peut-être à la revision.


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MessagePosté: 16 Oct 2013, 11:22 
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Baptiste a écrit:
Despleschin, à force de subtilités, ne parvient pas à faire de la condition indienne un élément important. C'est peut-être voulu, d'ailleurs ça fait partie de la sorte de twist qui nous est présenté vers la fin comme quoi le problème de Jimmy est d'ordre familial, vis-à-vis des femmes, et non un problème politique.

Oui c'est assez zarb ça. On a l'impression que le pitch le présente comme un enjeu, alors que dès le début ça semble très secondaire, les liens avec la culture proposés par le perso d'Amalric sont jamais convaincants, le film ne les suit pas du tout... Du coup ça fait un peu "non-évènement" cette question ethnique.


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MessagePosté: 16 Oct 2013, 11:24 
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C'est peut-être une manière de déjouer les préjugés du spectateur, plein d'envie d'exotisme et de politique à la petite semaine, et ainsi rapprocher le personnage d'une condition plus universelle. Mais comme rien n'est appuyé, pas même ce brouillage des pistes, on a dû mal à s'y retrouver.


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MessagePosté: 20 Mai 2015, 20:31 
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Eeeet ça retombe.

Justement, je n'ai trouvé rien de la "magie" de (s meilleurs) Desplechin, ni son sens du verbe, ni sa mise en scène à la fois légère et naturaliste, donnant un rythme vital à ses films-fleuves où le propos n'est jamais clairement énoncé.
Au contraire, ici j'ai l'impression de voir un cinéaste s'effacer pour faire un film conventionnel, dans la forme, visuelle ou narrative et où, pour le coup, il devrait être plus simple de s'engager dans le récit - ne serait-ce que pour savoir quel mal ronge l'indien (qui fait plouf) ou par le biais de la "bromance" (plus froide que toutes les relations entre les persos des précédents films du cinéaste) - qu'avec certains de ses précédents films.

Mais il n'en est rien. Cette "douceur" dont vous parlez, je l'appelle "ennui".

Il y a quelques belles choses, comme les rêves ou ces deux dernières séquences, mais sinon...

PS : le coup de la lettre illustrée par un monologue face cam d'un acteur assis devant un mur, il va le faire à chaque film maintenant?

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MessagePosté: 21 Mai 2015, 22:38 
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Film Freak a écrit:

PS : le coup de la lettre illustrée par un monologue face cam d'un acteur assis devant un mur, il va le faire à chaque film maintenant?


Tu vas péter un câble si tu vas voir son dernier.


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