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Ca sort aujourd'hui, ok c'est pas super sexy...

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Prise en otage durant six mois dans un pays du Moyen-Orient, Yuko une jeune Japonaise rentre enfin au Japon. Loin d'être accueillie en héroïne, elle est au contraire harcelée par ses compatriotes pour qui elle a commis une faute.



LA RAISON DU PLUS FAIBLE

Austère et économe (1h22, pas de musique, pas de lumière esthétisante venant éclairer un peu la grisaille industrielle), Bashing, qui par instants rappelle le Distance de Kore-Eda, peint avec hargne l’absurdité de valeurs figées dans un étouffement permanent. Etouffement des mentalités dans un pays insulaire, resté des siècles sur lui-même, ne comprenant pas qu’une Japonaise parte en mission humanitaire loin de chez elle ("En ce qui concerne le bénévolat à l'étranger, c'est considéré comme douteux. Les nippons se demandent ce que ces bénévoles vont faire "là-bas". Vont-ils être vraiment utiles alors qu'il y a déjà tant à faire au pays?", explique le réalisateur), où la prise d’otage d’une journaliste couvre la nation de honte, cette infamie de voir une compatriote poser un genou à terre devant le monde entier. Un étouffement également du décor, cet appartement exigu, ces marches que l’héroïne enjambe à répétition et ces allers-retours à la superette sous un ciel chargé. Un harcèlement qui asphyxie son personnage comme il asphyxie l’image, d’une douleur rentrée, sans larme. Fusako Urabe compose une héroïne magnifique, à la détermination en bandoulière, accrochée à sa dignité comme un désespéré au pied de Saint Pierre, libérée par la beauté ambiguë d’une fin faussement optimiste. L’exigence de Kobayashi, à travers ce film difficile, rugueux, aboutit à une œuvre courageuse, puissante et nécessaire.

5/6

(ça dure 1h22 pour ceux qui ont peur)

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Doll, it's a heartbreaking affair

Oui bah je dois avouer avoir eu beaucoup de mal avec le dispositif proposé par le film pendant presque une heure... Le sujet est passionnant en soit, et offre en prime à voir un aspect du Japon peu représenté avec une certaine justesse (paysage industriel austère, couple d'ouvriers lambdas mais non stigmatisés devant gérer cette fille qui ne rentre dans aucun moule, devenue de manière ahurissante source d'abjection sociale pour cause d'avoir... fait du bénévolat et être revenue vivante d'une prise d'otage). Mais les choix du cinéaste sont agaçants . D'abord par le fait d'opter pour une photographie outrancièrement dégueulasse (alors que les derniers plans du film sont presque à tomber, et plus nettement dessinés ce qui pose un peu problème...), ensuite par celui de s'en remettre essentiellement à cette caméra portée qui m'a semblé en permanence hésitante (qui délivre quand même des 360° lors de conversation autour d'une table, ou cadre à l'identique sauvagement les pas dans dans un escalier). J'ai du mal à ne pas voir une collection misérabiliste dénonciatrice où défile situations et personnages types afin de composer un bon vieux dossier de l'écran made in japan.

Après, dans le dernier tiers, . Le film commence aussi à construire enfin quelque chose dans la confrontation subtile entre l"héroïne et sa belle-mère. On a même droit à un long monologue superbe et très justement mené, où la thématique du rejte, de l'échec et du vilain petit canard d'une société prend (enfin) une autre dimension, très contrastée. In fine le film convainc quand même un peu (et son actrice principale est vraiment bien), mais difficile d'oublier pour autant tout ce pourquoi il pose aussi problème.