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MessagePosté: 03 Sep 2015, 13:58 
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Adapté de faits réels, Spotlight retrace la fascinante enquête du Boston Globe – couronnée par le prix Pulitzer – qui a mis à jour un scandale sans précédent au sein de l’Eglise Catholique. Une équipe de journalistes d’investigation, baptisée Spotlight, a enquêté pendant 12 mois sur des suspicions d’abus sexuels au sein d’une des institutions les plus anciennes et les plus respectées au monde. L’enquête révèlera que L’Eglise Catholique a protégé pendant des décennies les personnalités religieuses, juridiques et politiques les plus en vue de Boston, et déclenchera par la suite une vague de révélations dans le monde entier.

Thomas McCarthy est un solide faiseur , un solide directeur d'acteurs (nombreux et tous sobres) au service d'une solide histoire, c'est toute la différence avec un tâcheron mais aussi tout ce qui fait défaut pour les cinéphiles aimant la mise en scène et ne pas voir dérouler sans surprise aucune une longue enquête journalistique de deux heures cousue de fil blanc avec tous ses passages obligés de doute, de renoncement, de compromission et de remord. Thomas McCarthy s'attache plus à rendre hommage à la procédure journalistique (trouver les témoins, vérifier les sources, confronter les points de vue, devoir ronger son frein quand l'actualité prend une autre tournure avec le 11 septembre) donnant naissance à une révélation de cette ampleur qu'à la confrontation à charge, l'église catholique faisant davantage office de mur silencieux régissant secrètement tout Boston qu'à de vrais méchants de cinéma, Spotlight est davantage l'éclosion d'une affaire étouffée depuis des années alors que se fait sentir de plus en plus l'impression que tout le monde savait depuis des lustres, se réfugiant dans la honte en attendant un whistleblower providentiel. La définition même du film du dimanche soir qu'on peut recommander sans crainte à tout le monde.
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MessagePosté: 03 Sep 2015, 14:01 
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J'ignorais totalement l'existence de ce film.

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MessagePosté: 03 Sep 2015, 16:08 
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Très curieux de ce films aux échos excellents de la presse US.

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MessagePosté: 25 Jan 2016, 11:51 
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(faut supprimer l'autre topic doublon)

C'est l'histoire d'un scandale monumental déterré par une équipe de journalistes d'investigation du Boston Globe. Etape par étape, jusqu'à la publication de l'article. J'aime encore bien le parti pris de rester anti-spectaculaire jusqu'au bout (peu de "suspense", peu de tension(s), peu de conflit(s), peu d'antagonistes, peu de coups d'éclats, on hausse très rarement le ton, et on évite les punchlines), de rester simple et réaliste, laissant l'horreur du scandale faire son effet tout seul. Pas besoin d'en faire des caisses quand une victime ne peut retenir ses larmes quand elle raconte ce qui lui est arrivé. C'est touchant. L'approche est donc efficace et honorable mais le film paraît du coup assez "petit". On est à mille lieues du souffle et de l'ampleur que pouvait avoir un The Insider, par exemple. Point de vue cinéma, à côté d'un Zodiac, par exemple, on se croirait chez Julie Lescaut quoi... Heureusement, la direction d'acteur est impeccable (nommer McCarthy à l'Oscar pour ça et snober Spielberg, c'est un peu fort de café, mais bon) et les acteurs tous excellents. Ruffalo reste un acteur passionnant, un vrai caméléon. Keaton est parfait. MacAdams est bien mais la nomination est abusée.. Tucci est top, et grosse surprise pour Liev Schreiber: je ne l'avais jamais vu jouer aussi bien. C'est beau de voir comme ça des journalistes au travail, c'est beau de voir des gens se bouger le cul pour faire éclater la (terrible) vérité.. Un scandale rendu encore plus glaçant par les cartons pré-générique de fin.
Il fallait faire ce film et c'est un plaisir de voir ce casting incarner ces journalistes, ça se suit avec intérêt, mais ce n'est pas un grand film. Et ça c'est un peu dommage.

4/6

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MessagePosté: 25 Jan 2016, 13:25 
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Le voici, le grand favori pour les prochains Oscars. Un film-enquête sur un fait de société important - la pédophilie au sein de l'Eglise catholique - révélé par de courageux journalistes malgré les fortes pressions qui pesaient sur l'institution qu'est le "Boston Globe". Oublions un temps la prochaine cérémonie pour nous concentrer sur le film. Tom McCarthy ( The Station Agent) n'est pas un génie de la mise en scène mais un bon directeur d'acteurs. Il a ici l'intelligence de s'effacer derrière son sujet: l'importance de la presse dans un pays démocratique pour révéler les scandales que les autorités politiques, économiques ou religieuses veulent cacher au public. C'est l'aspect le plus réussi du film: Spotlight (du nom de la rubrique du Boston Globe) prend le temps d'expliquer à quoi servent les journalistes dans une société, mais aussi, et surtout comment ils remplissent laborieusement cette mission - du data-journalisme d'avant Internet avec la consultation des archives à l'acharnement nécessaire pour parfois obtenir un témoignage important. La reconstitution de l'affaire est minutieuse et le film va d'un journaliste à l'autre, pour bien souligner l'entreprise collective qu'est un organe de presse. Spotlight fera peut-être naître des vocations dans les écoles de journalisme.

Pour les écoles de cinéma, ce n'est pas certain même si, une fois encore, il faut souligner l'excellence de la direction d'acteur - Mark Ruffalo en tête, mais aussi Liev Schreiber et Michael Keaton. Le film ne prend aucun risque dans la représentation des faits, ne va jamais nous confronter à l'horreur de la pédophilie et reste donc à la surface des choses, alors que l'enquête du Boston Globe, que l'on peut consulter sur le site du journal, ne recule pas devant les détails sordides de son horrible sujet. Bien sûr, on écoute les témoignages des victimes mais ces derniers sont utilisés pour nous faire éprouver de l'empathie envers le ou la journaliste qui recueille l'information, et pas ou peu envers la victime elle-même. Un film à la fois essentiel et confortable... parfait pour les Oscars, surtout que les héros sont majoritairement des hommes blancs.

4/6


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MessagePosté: 27 Jan 2016, 16:00 
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Tout a déjà été dit, c'est très cool, mais très scolaire. Ça manque de moments un peu tendus, d'émotion. Ya bien la belle scène d'engueulade, mais c'est un peu tout.

Surprise, Liev Schrieber a un excellent rôle de mec cool. J'adore toutes ses scènes.


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MessagePosté: 27 Jan 2016, 16:50 
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deudtens a écrit:
Ya bien la belle scène d'engueulade, mais c'est un peu tout.

Oui, le clip de nomination de Ruffalo est tout trouvé.. :) (c'est sa scène que j'aime le moins d'ailleurs)

deudtens a écrit:
Surprise, Liev Schrieber a un excellent rôle de mec cool. J'adore toutes ses scènes.

Pareil. Il est vraiment top et parfaitement casté.

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MessagePosté: 27 Jan 2016, 17:19 
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Ah moi c'est son dialogue sur le porche avec Mcadams que je trouve trop gros sabots.


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MessagePosté: 28 Jan 2016, 14:22 
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Ah j'oubliais : dans un film basé sur des faits réels, quand les cartons de fin te touchent plus que n'importe quelle scène du film, c'est qu'il y a un problème quand même.


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MessagePosté: 28 Jan 2016, 15:02 
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deudtens a écrit:
Ah j'oubliais : dans un film basé sur des faits réels, quand les cartons de fin te touchent plus que n'importe quelle scène du film, c'est qu'il y a un problème quand même.

Je trouve pas: ça accentue juste le côté "pointe de l'iceberg" (que tu sens venir tout au long du film, quand même..)

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MessagePosté: 28 Jan 2016, 15:38 
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J'ai vraiment du mal avec les cartons dans un film : je suis venu au cinéma pour voir une histoire, je me retrouve avec un documentaire en texte. Je viens voir l'adaptation du fait réel, je veux vivre le truc, pas le lire. A la rigueur,
Je veux bien qu'il y ait en cartons la liste des villes à la fin là. Mais tout l'épilogue sur la réaction du cardinal et sa mutation, putain, c'est trop facile de l'écrire, je veux le voir en images !


Ça me fait penser à cette daube de film français sur la prise d'otage dans l'avion à Marseille. Les meilleurs moments ne sont montrés qu'en image d'archive. Après, pour spotlight, ça m'aurait surement moins dérangé si le reste du film avait été plus excitant.


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MessagePosté: 28 Jan 2016, 16:41 
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deudtens a écrit:
J'ai vraiment du mal avec les cartons dans un film : je suis venu au cinéma pour voir une histoire, je me retrouve avec un documentaire en texte. Je viens voir l'adaptation du fait réel, je veux vivre le truc, pas le lire. A la rigueur,
Je veux bien qu'il y ait en cartons la liste des villes à la fin là. Mais tout l'épilogue sur la réaction du cardinal et sa mutation, putain, c'est trop facile de l'écrire, je veux le voir en images !

Je te comprends. Mais je trouve que le film s'arrête au bon moment (chouette dernier plan d'ailleurs). Et puis le film fait déjà deux heures hein.
Après, je suis d'accord qu'on aurait pu avoir un truc ultra tendu genre The Insider, mais c'était visiblement pas le projet du film.

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MessagePosté: 31 Jan 2016, 10:57 
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Tout a été dit, le film est ultra scolaire et même s'il reste fidèle à son noble projet très terre à terre, factuel et sans surdramatisation, il manque un ingrédient pour rendre le film totalement bouleversant ou passionnant à l'image de son esthétique "plus terne tu meurs". Avec un casting d'inconnus le film serait passé totalement inaperçu. Et justement ici c'est le casting qui fait presque tout. Gros plaisir de ce côté là avec Keaton, Schreiber effectivement génial, Tucci, Crudup etc... Par contre je dois être le seul mais j'ai trouvé que Ruffalo en faisait trop, il a un jeu plein de tics (cette façon de se tenir courbé sur son bloc-notes, de tordre la bouche) ça m'a presque dérangé. Sinon je trouvais la BO vraiment pas mal et j'ai pas été surpris de voir qu'elle était d'Howard Shore.
Je regrette pas de l'avoir vu mais il va pas m'en rester grand chose.

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MessagePosté: 05 Fév 2016, 00:50 
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Le film est bon mais c'est malheureusement un peu ce que je craignais : le film carré auquel il manque une vraie vision pour décoller.

En l'état, c'est vraiment un script plus que solide, qui brasse nombre de sujets (le "système" gangrénant les USA, religion et communautarisme étouffant la vérité au détriment de la lower class, le salut résidant entre les mains des "étrangers" - un juif à Boston, des fils d'immigrés - et surtout l'importance du journalisme d'investigation dans un monde sur le point d'être englouti par le web) et donne à son excellent cast (Keaton, Ruffalo et Schreiber notamment) des personnages avec juste ce qu'il faut d'humain (Ruffalo la teigne, McAdams et sa grand-mère, Keaton et sa culpabilité de vieux blanc) pour se hisser au-dessus du récit factuel.

Le maillon faible reste donc la mise en scène, tout à fait compétente au demeurant, mais clairement impersonnelle. Et puis ça manque de tonus un peu, de rythme et, plus largement, de rage. Quelque part, l'écriture paraît plus dense que celle d'All the President's Men, qui était plus ramassé mais surtout plus urgent. Il manque à Spotlight la tension de son aîné (une filiation d'autant plus assurée par la présence parmi les persos de Ben Bradlee Jr. soit le fils du rédac chef dans le film de Pakula).

Bref, si ça gagne l'Oscar, c'est encore un vainqueur à la Argo, film efficace qui manque de cinéma et sera oublié dans un an.

Mais ça sera toujours mieux que The Big Short.

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MessagePosté: 05 Fév 2016, 07:51 
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Si ce film gagne aux oscars, ça me ferait beaucoup moins mal au cul qu'Argo : au moins, Spotlight a un sujet important (voir audacieux pour les USA), et dans le dernier tiers on voit pas les journalistes se faire courser par des flics sur une piste de décollage.


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