Forum de FilmDeCulte

aka Sept jours en mai



Dans les années 70, le président Lyman signe un traité avec l'URSS engageant chaque superpuissance à démanteler son arsenal nucléaire. Cette décision est loin de faire l'unanimité, auprès du peuple mais également au sein du gouvernement, notamment aux yeux du Général Scott.

La peur de la guerre atomique a dominé les années 60 mais il est évident que la Crise des missiles cubains de 1962 en aura marqué le point d'orgue et deux ans après, ce n'est pas moins de trois œuvres majeures sur la question qui verront le jour la même année : Dr Folamour de Kubrick, Point Limite de Lumet (que je dois encore voir) et ce Sept jours en mai.

Dans le cas du Frankenheimer, la résonance avec l'actualité est d'autant plus terrible qu'elle s'avère presciente : le livre extrapolait son récit à partir de faits réels mais aura prédit malgré lui (si l'on adhère à la théorie du complot) l'assassinat de Kennedy, survenu durant le tournage alors que le chef d'état avait lui-même encouragé le cinéaste à adapter le roman.

Je n'ai pas saisi tout de suite que cette politique-fiction se situait quelques années dans le futur de son époque et il faut dire qu'à l'exception de certains détails (lol pour la communication en visio), cela pourrait tout aussi bien se passer dans un 1964 alternatif. Ou aujourd'hui? Les coups d'état sont intemporels.

Semi-hasard de mes séances récentes, on retrouve une fois de plus Rod Serling au scénario mais cette fois, ses dialogues - parcouru de répliques géniales - n'ont pas été réécrits par un autre et sont servis tant par un casting impeccable (j'ai de plus en plus d'admiration pour Lancaster, Douglas et March sont parfaits et Gardner est touchante dans son rôle de femme qui cherche juste un peu de réconfort dans un monde d'hommes de panique et de calculs) que par une mise en scène incarnée et dynamique. Et ce ne sont pas (uniquement) les mouvements de caméra, loin d'être réguliers, qui animent le tout mais tout simplement un découpage remarquable, favorisant comme à son accoutumée les compositions en deep focus et insufflant le rythme nécessaire, qui exploite l'intensité inhérente à la dramaturgie.

A l'instar d'Advise & Consent de Preminger, il s'agit principalement de scènes de gens en costards et uniformes qui se parlent, mais c'est mené tambour battant et ça culmine dans un face-à-face truculent entre le Président et le Général qui cristallise toute l'interrogation du film sur la démocratie, le patriotisme et le devoir. Tu sens l'influence que ça a pu avoir sur tout un pan de l'audiovisuel qui me parle, des Hommes du Président à The West Wing en passant par JFK (et même The Rock?!).

Top.

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Ah j'ai apparemment eu la même évolution que toi.
Plus jeune, je ne comprenais pas ce qu'il avait d'extraordinaire. Mais au fil des années et des films, il m'a de plus en plus impressionné. Et quelle putain de carrière.

Quant au film, il est sur ma must-rewatch list. Donc on en reparle dans 1 an ou 2 !