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Edward Douglas, envoyé par l'ONU pour négocier un traité de paix en Asie, est victime d'un accident d'avion. Il est sauvé par Montgomery, jeune savant qui accompagne sur un bateau une mystérieuse cargaison d'animaux vers une île perdue dans l'océan. Arrivé à bon port, le jeune homme rencontre le docteur Moreau, brillant généticien, propriétaire de l'île.

La fameuse adaptation de H.G. Wells originellement réalisée par Richard Stanley qui s'est fait virer au bout de quatre jours, laissant le bébé, et un troupeau d'acteurs ingérables, à John Frankenheimer.

Hé bien c'est assez étonnant ! La première heure tient relativement bien la route. Je m'attendais à un slow boil qui nous tease des monstres pour au final culminer sur quatre mutants dans le dernier quart d'heure. Que nenni ! On a droit hyper rapidement à une foule de créatures hybrides: superbe bestiaire de Stan Winston. On n'est pas au niveau de LA PLANETE DES SINGES de Burton mais ça reste sympa. En tous cas, le film d'horreur pervers et moody cède vite la place à un spectacle baroque, mix entre MAD MAX et APOCALYPSE NOW.

En parlant d'APOCALYPSE NOW, Brando est très présent, bien plus que ce que je pensais. Et il apporte avec lui son lot de bizarrerie. On décèle par moment la galère que ça a dû être à tourner (étrange séquence où Val Kilmer imite Brando, et David Thewlis le braque, à moitié mort de rire, sans qu'on sache si c'est le perso ou l'acteur qui craque...) et des parallèles se tissent entre le film et son tournage: Brando comme une sorte de Dieu qui attire ses fidèles (d'après les trivia IMDb, tout le monde a fait le film pour pouvoir bosser avec leur idole) avant de les trahir et les laisser tomber.
Mais bon, la dernière demi-heure, si elle n'est pas inintéressante dans son partage en vrille, sent quand même le truc décousu où plus rien n'a vraiment de sens et l'ensemble finit par se déliter. C'est bête car c'était loin d'être honteux au préalable.

Maintenant je vais pouvoir me rattraper le documentaire.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Yavait pas déjà un topic? Souvenir d'un film correct avec mes yeux de préadolescent malgré un singe en VFX dégueulasse. Souvenir d'un crash en quad gratos et d'une meuf qui meurt pendue de manière ultra cash alors qu'on s'était attaché à elle. Et le mec avec le maquillage là. Voilà c'était ma critique.

Y a un topic pour le doc (pas Moreau, le docu).

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Y en a un pour le documentaire de 2014 sur les coulisses du fiasco.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Ok merci ! Aucun souvenir d'avoir écrit ma "critique" evidemment.

Wells a écrit un proto-Jurassic Park, avec son proto-John Hammond; personnage dont Crichton a d'ailleurs conservé l'aspect maléfique et à la fois très ordinaire, substituant le scientifique qui déraille, blasphémateur suprême, à la fois vis à vis de Dieu, de la théorie de l'évolution et de la conception des droits humains tels que Wells les défendait au sein de ses think tanks progressistes, pour celle du venture capitalist monomaniaque dépourvu d'empathie... là où Spielberg en a fait ce grand enfant ambitieux et génial, puis finalement grand défenseur de la nature. Difficile de ne pas voir chez le gros Brando vêtu de blanc, et même carrément en white face, un renvoi que j'aurais bien du mal à interpréter outre mesure au code couleur d'Attenborough.

Le produit fini est moins honteux que ses conditions de tournage, et c'est en partie dû à un matériau de base solide et qui avait déjà marqué le public à l'époque des films d'horreur Universal (Island of Lost Souls, magnifique). Tout le monde connaît l'histoire, ou en tout cas le concept, et elle est tellement atroce et fascinante qu'il est difficile d'en rater le malaise intrinsèque. Le film s'inscrit sans mal dans la catégorie des grosses séries B (au moins dans l'esprit) délurées des années 90, hystériques et épuisantes, et un peu vulgaires.

Pas vu depuis des années, mais je garde un souvenir très vif des diverses confrontations finales et mises à mort, très réussies et choquantes. J'adore aussi la scène où David Thewlis est assis, en nage, et s'indigne de la laideur des créatures qui s'apparentent en effet plus à des grands brûlés ou des malades, et notamment du nain ("look at him!"), face à Brando qui maîtrise à la perfection la simulation de patience avant un "c'est peut-être vous qui avez un problème d'empathie, monsieur." Il joue vraiment bien le malade pervers, et renvoie plus au Kurtz de Conrad qu'à celui, à la fois fugace et trop appuyé, de Coppola.

J'irais pas jusqu'à dire que je le reverrais bien, mais en tout cas il n'est pas dépourvu d'intérêt.

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Looks like meat's back on the menu, boys!

Lol

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