Forum de FilmDeCulte

Alger. Une ville surpeuplée, avec ses embouteillages incessants, sa foule chaotique, ses immeubles délabrés, ses appartements décrépis où s’entassent et survivent les familles... Dans cette ville qui étouffe, les terrasses, progressivement transformées en lieux d’habitation, sont, elles aussi, devenues au fil du temps des lieux d’effervescence où se croisent sourires et douleurs, vie et mort. La Casbah, Bab el Oued, Belcourt, Notre-Dame d’Afrique, Telemly. Cinq quartiers historiques de la capitale algérienne. Cinq terrasses superbement ouvertes sur la ville, la baie, la mer, l’horizon lointain. Cinq histoires indépendantes les unes des autres, qui s’enchevêtrent et se bousculent le temps d’une journée. De l’aube à la nuit, au rythme des cinq appels à la prière provenant des nombreuses mosquées de la ville.

Merzak Allouache semble avoir définitivement délaissé la comédie de prime time pour le film noir. Dans ces terrasses dans la droite lignée du Repenti où tout est filmé des toits et où l'Algérie est observée en contrebas des trafics et des magouilleurs, mais aussi des envies d'une jeunesse qui se revendique à travers sa musique façon chats persans, Allouache semble essayer de donner une vision progressiste du cinéma de genre de son pays avec des iphones, de la came, des femmes en nuisette sous leur burqa ou des lesbiennes. Mais c'est toujours un cinéaste aussi limité et scolaire, piètre directeur d'acteurs, surjouant un peu gauchement le tragique de situations inégalitaires sans illusions ne semblant pouvoir tourner qu'au vinaigre, finalement bien universelles, ce qui finit par tendre vers le quelconque. Et comme aucune des histoires ne sort vraiment du lot...
2/6