Forum de FilmDeCulte

Dans un pays qui n’est pas le sien, une femme qui n’est à la fois ni tout à fait la même ni tout à fait une autre, a rencontré, rencontre et rencontrera au même endroit les mêmes personnes qui lui feront vivre à chaque fois une expérience inédite.


C'est assez difficile à expliquer mais Hong Sang Soo fait des films dans lesquels je me sens bien, dès qu'il y en a un nouveau je m'empresse d'y retourner, heureux de retrouver plus ou moins intact ce sentiment de béatitude. Une fois de plus, In another country est très beau, une comédie douce amère construite en trois petites histoires autour d'une station balnéaire et du personnage d'Anne interprété par une Isabelle Huppert gracieuse et légère (ça m'intéressait de voir comment Hong Sang Soo allait intégrer l'actrice à son univers et celà fonctionne parfaitement). Elle joue ici trois femmes différentes, à moins que ce soit une même femme à trois âges de sa vie, rien n'est jamais clair avec Hong Sang Soo et c'est ce qui fait le charme particulier de ses films. Entre d'un côté le réel un peu songeur de ce lieu vacancier propice à l'évasion, et de l'autre les rêveries (rêve dans le rêve même) parfois dues aux grandes doses de soju bues la veille, il y a toujours cet état de rêve éveillé qui s'installe à la vision d'un film d'Hong Sang Soo. Le cinéaste arrive aussi à trouver un équilibre parfait entre la comédie (un comique de la gêne et des situations embarrassantes souvent chez lui) et une certaine mélancolie qui me touche beaucoup. Dans ces trois histoires semi-indépendantes il y aurait, après le personnage d'Anne, un deuxième fil rouge qui serait les rencontres entre Anne et le maître nageur au bord de la mer: la première est longue mais n'aboutit à rien, la seconde est plus courte et donne le même résultat, par contre la troisième est expéditive est aboutit bien mais c'est sûrement une rêverie de plus, celle du "Lifeguard" cette fois-ci. Dans In another country, Hong Sang Soo n'aura montré que ça: des rencontres qui n'aboutissent jamais, ou alors dans les rêves de chacuns, d'où cette mélancolie diffuse du film. 5+/6.

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The Necks : Body

Il n'y avait pas de sujet? Tu as très bien résumé, une vraie merveille d'écriture mélancolique et poétique.

Je pensais mais j'en ai pas vu. Sinon, je suis assez triste qu'il n'ait rien remporté à Cannes, une palme d'or aurait au moins marqué le coup.

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The Necks : Body

C'est vraiment dans mon cas le réalisateur que je ne comprends pas. Je trouve ses films au mieux sympas (c'est le cas de celui-ci), au pire chiants et totalement superficiels.
J'arrive absolument pas à voir la poésie et la merveille d'écriture (voire de mise-en-scène) que tout le monde lui trouve. Pour moi il fait des films à la chaîne en racontant toujours la même chose, sur toujours le même mode.
Enfin bref c'est pas grave mais c'est frustrant parce qu'autant il y a des cinéastes adorés qui me laisse indifférent mais dont je peux voir le talent (qui ne me touche pas) autant lui restera dans mon cas une totale incompréhension.

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CroqAnimement votre

C'est modeste, comme souvent chez Hong Sang-soo, mais ludique, solaire, et empreint d'une certaine poésie.

Huppert est grâcieuse et gauche à la fois, elle est pour beaucoup dans le charme du film.

Quand DPSR zappe un film en festival il n'y a pas de topic ?
Je ne sais pas si HSS gagnera un gros prix un jour, au mieux un "mise en scène" ou un petit "prix du jury", l'un des deux gros prix majeurs dans un jury ça me semble impossible que ça se fasse, il y aura toujours quelqu'un pour taper du poing à dire que c'est inconséquent... Mais c'est pas grave.
Le sketch aurait été que ça gagne "meilleur scénario"

Je l'ai déjà dit pour le précédent, mais je pense que celui-ci aussi (plus encore, sans doute) pourrait constituer une bonne entrée en matière à son cinéma. Because Isabelle Huppert bien sûr... qui s'intègre à l'univers et reste observatrice, en périphérie tout à la fois. Mais aussi parce qu'il y a une simplicité et une pureté des situations, des motifs, au sein d'un canevas tertiaire facile à appréhender. Plus facile sans doute que les fuites en avant qui ont précédé (je pense à Turning Gate par exemple).
Je pense le charme du film plus immédiat même s'il me laisse personnellement moins groggy que par le passé, sans doute parce que la mélancolie que décrit romain y est moins profonde...

4,5/6

Entièrement OK avec Gounou.
Su "The day he arrives" je trouve quelque chose d'un peu plus fort et entétant qu'ici, ce qui n'empêche pas le film d'être délicieux (les 15 dernières minutes sont justes magnifiques même). Huppert et sa dimension d'actrice, qui visiblement recherche beaucoup son incarnation même dans les personnages qu'elle découvre au dernier moment, est une curiosité chez HSS, c'est vraiment une rencontre

Elément parfois déroutant d'ailleurs, mais à l'image de la construction du film, des histoires, qui se cherchent, tentent, raturent et recommencent.

Je conseille les extraits du journal d'Huppert dans les Cahiers d'Octobre c'est vraiment très bon, je ne sais pas si elle éditera quelque chose un jour.
Chouette dossier HSS dans les CDC d'ailleurs en général (ça fait longtemps que je n'ai pas du dire du bien des Cahiers).

J'ai compris, faut que je me trouve un kiosque d'ouvert...

Hong Sang-Soo lui-même semble découvrir et redécouvrir son film au moment même où il l'écrit et le tourne, sans savoir quelle route il va prendre. Par contre, cette méthode de travail en work-in-progress est plutôt récente chez lui non ?

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The Necks : Body

Il dit que seul ses trois premiers films ont un scénario et un découpage en amont, déjà avec "Turning Gate" il n'avait qu'un "traitement"... sauf que depuis "Oki" le traitement en question est devenu beaucoup plus rachitique.

En sortant, j'étais un peu moins emballé que devant The day he arrives. Cela dit, j'y repense souvent ces derniers jours et j'ai bien envie de m'y replonger.

L'article "visite guidé" de Malausa en mode fanboy m'a fait bien pitié.

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