Forum de FilmDeCulte

Au fil des voyages, la petite caméra de Pippo Delbono saisit des instants uniques, rencontres avec des témoins connus ou moins connus qui disent (ou dansent) leur vision de l’univers. Parfois la caméra tourne en cachette. Parfois elle capte des instants d’avant la catastrophe – comme le tremblement de terre de L’Aquila. Ou d’après, comme à Birkenau. Les rencontres de Pippo Delbono (avec sa mère, ses amis, ses inconnus) sont autant d’images du monde. La caméra nous dit l’amour. La poésie. Et la chair. Avec ce que cela comporte de passions, d’ombres, de douleurs, de tragédies et d’humour.

Le pitch là va déjà en hérisser beaucoup : souvent tourné avec un simple appareil photo minuscule voir téléphone portable, le film peut déjà être une torture esthétique pour qui n'est pas prévenu... Et niveau narcissisme et prétention, il faut savoir que l'ami Delbono parle beaucoup de lui, se filme seul affalé dans des chambres d'hôtels plein iris (malade) ou sexe visible, "s'amusant" à monologuer ou à citer des poèmes pêle-mêle. Les différentes personnes rencontrées et présentes dans les images sont souvent des amis artistes V.I.P (Marisa Berenson, Tilda Swinton, Sophie Calle...), où alors cet étrange Bobo, sorte d'amant et père à la fois du réal, vieillard au regard d'enfant dont on soupçonne les cris de plaisir dans une scène où l'on a droit qu'à la bande-son.
Difficile de seulement définir le film comme un journal intime finalement : on a droit ici qu'à quelques idées très fortes jetées pèle-mèle dans quelques grosses scèquences, avant un dernier montage d'une vingtaine de minutes qui reprend plusieurs images, parfois sous des angles alternatifs. Souvent la scène commence avec un procédé et un discours insupportable (une infirmière d'un test VIH piégee par l'auteur qui refait son test "positif" incognito 20 ans après, la mama moralisatrice de ce dernier qui se fait couper le clapet...) mais à chaque fois progressivement les mots qui s'installent pour commenter cela deviennent de plus en plus envoutant, jusqu'à ce que l'image perde tout contrôle, souvent bien aidé par les musiques sublimes qui surgissent et achèvent le tout (BO : Michael Galasso, Laurie Anderson, Alexander Balanescu...). Du lyrisme désespéré, une plongée dans l'ivresse depuis des situations glauques et figées.

C'est qu'en dépit du titre (ou relativement à ce dernier...) le film évoque la mort surtout, cette espèce de fuite et de cache-cache que le réalisateur fait à coup de cachetons par rapport au mal qui est en lui, et cette avidité pourtant toujours prégnante pour le vivant, cette envie d'amour comme transe: une danse avec le morbide et l'extase pas loin du Carax de Pola X je trouve finalement.

C'est pas très long (75 minutes) et le film est une expérience qui mérite d'être faite dans cet été un peu moyen en salle (bon il n'y a plus que l'Espace St Mich pour la faire en France )...

Putain tu vends du rêve...

Ca a l'air immonde, on dirait du Vincent Dieutre.

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CroqAnimement votre

Ah non c'est de la prévention

T'avais vu Jaurès, du coup ?