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MessagePosté: 13 Déc 2009, 13:10 
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La vie de Serge Gainsbourg racontée sous forme de conte, de son enfance pendant l'occupation jusqu'à la (presque) fin.

Le film est assez étonnant. Et à bien des égards.

J'avais beaucoup aimé le scénario à l'époque, avec des réserves sur le "fond" du film. Et c'est toujours un peu ça : le film ne dit finalement pas grand chose. Il raconte, avec des yeux d'enfant émerveillé, le destin de ce type (qui sort tout de même de l'ordinaire) mais sans mettre de perspective particulière. Il y a une ébauche de quelque chose qui attrait un peu à l'identité de Gainsbourg, et cette relation entre le petit juif fier d'être français et le provocateur qui reggaise la Marseillaise, mais ça arrive à la toute fin et bon... bof.

Après, c'est linéaire et ça se suit avec beaucoup beaucoup de plaisir (étant assez adepte du bonhomme et de sa musique). Le film dure 2h10 et pourtant j'en aurais bien repris pour une demi heure de plus. Car Sfar, avec son scénario tout linéaire, parvient à créer une réelle magie dans ses séquences. Le film est très vignette avec l'enchaînement des histoires de coeur et de cul du gars mais pourtant il arrive, grâce à son imagerie notamment, et à la direction musicale que je trouve admirable tout au long du film, à émouvoir. Réellement. Je garde plusieurs scènes en tête vraiment profondément. Ca c'est vraiment chouette. Et puis comme je le disais, la musique est super bien utilisée. Tout était déjà calé au moment de l'écriture, donc Sfar avait bien les choses en tête en amont, et force est de constater que ça marche vraiment bien. Les arrangements de Bonnie & Clyde, l'arrivée de BB sur les Initials, la danse avec Birkin. Ca marche à fond. Les comédiens chantent et le font bien (sauf évidemment Forestier, qui va je pense faire totalement criser France Gall, mais c'est volontaire).

Les comédiens sont bons. Elmosnino notamment. Casta m'a pas mal surpris et le magnétisme de Mouglalis est d'une puissance violente.

Et puis le parti pris un peu fantastique... Sur le début, ça coince un peu. Je n'aime pas le bonhomme mais après sa transformation, ça apporte un véritable plus. Tantôt amusant, tantôt grave.

Après, y'a pas la ballade de Melody Nelson. On pourra trouver que c'est une faute de gout.

Mais c'est vraiment un chouette premier film. Un film de fan qu'on pourra rejeter en bloc je pense.


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MessagePosté: 13 Déc 2009, 14:16 
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Mon avis rejoint globalement celui de l'ami Noony. C'est très bien fait, super classe et soigné, mais finalement on sait pas trop ce que ça dit.

On en ressors avec l'impression d'avoir vu un bel objet, mais finalement on apprend pas grand chose.

Tous les trucs de fantaisie sont vachement bien par contre... mais bon j'aurai aimé qu'ils aient une plus grande finalité, ou du moins qu'elle soit plus lisible. Parce que là certaines mauvaises langues pourraient presque croire que c'est juste du parasitage superficiel de ce qui serait ne serait autrement qu'un deuxième LA MÔME (biopic sans grand intérêt mais joli [à part qu'ici - victoire! - c'est LINEAIRE !!]).

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MessagePosté: 13 Déc 2009, 14:26 
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A noter une apparition plutôt marrante de Riad Sattouf.

Et une présence tout à fait notable au générique du film :D


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MessagePosté: 13 Déc 2009, 14:52 
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Et le mec qui joue gainsbourg? il est bien? parce que en bande annonce il tue quoi, il est fort ressemblant.

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MessagePosté: 13 Déc 2009, 14:59 
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karateced a écrit:
Et le mec qui joue gainsbourg? il est bien? parce que en bande annonce il tue quoi, il est fort ressemblant.


Je le trouve nase dans la BA perso, on dirait qu'il imite les tics de Gainsbourg, c'est fatigant.


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MessagePosté: 13 Déc 2009, 15:50 
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Robot in Disguise
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karateced a écrit:
Et le mec qui joue gainsbourg? il est bien? parce que en bande annonce il tue quoi, il est fort ressemblant.


Nan il est très très bien. Très attachant en fait.

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MessagePosté: 13 Déc 2009, 19:32 
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Oui mais ce n'est pas difficile de continuer/commencer une carrière en ayant joué un tel role et étant si ressemblant à Gainsbourg ? Tu verrais sa tête dans une comédie à la française, et hop que tu penserais forcément à Gainsbourg. Je trouve ça dommage pour l'ego de l'acteur.

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"Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice."
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MessagePosté: 13 Déc 2009, 19:37 
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Je pense qu'il peut s'en tirer sans problème vu qu'il était déjà me semble-t-il assez respecté avant...

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MessagePosté: 20 Jan 2010, 23:42 
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Le début est vraiment très bon.
En gros, tout ce qui tient de la face cachée, tout ce qui vient avant la célébrité, que je ne connaissais pas de l'artiste, son enfance juive sous l'Occupation, ses parents, sa vocation de peintre, sa découverte par Vian, etc, est fort intéressant et ne tombe jamais dans le classicisme du genre malgré son récit linéaire et chronologique grâce à un parti-pris artistique assez fou (La Gueule) qui élève le film au-dessus du simple biopic...

...c'est pourquoi il est dommage que par la suite, le film ne parvient pas à toujours éviter le piège de la simple illustration, où les étapes défilent en vignettes tout juste esquissées (il écrit pour Gréco, il écrit pour Gall, il écrit pour Bardot). Les séquences sont bonnes (le mec qui se laisse conquérir par la composition pour les femmes, qui se vend en manipulant une gamine, qui tombe amoureux et se fait bousiller par un symbole) mais elles forment un tout un peu trop rapide.

Ca prend davantage son temps avec l'arrivée de Birkin, ce qui est plutôt bénéfique, en voyant Gainsbourg sombrer tout de même, hanté par la Gueule, par l'étoile jaune, son père, tout ça.
Par contre, je trouve la fin bien trop précipitée...abrupte même.
Je comprends la volonté de Sfar de ne pas montrer la partie la plus médiatisée (qu'on connaît donc et dont on peut alors se passer) mais le film perd en exhaustivité alors qu'il y prétend avant...
J'aurai aimé qu'on aille jusqu'à sa mort plutôt que d'arrêter avec Bambou.


Elmosnino claque bien. Forestier et Gordon ressemblent pas trop aux vraies mais jouent pas mal les teubés. Casta fait une bonne Bardot. Mouglafouf faut la violer sur place.

Mais la vraie star c'est Sfar qui signe un film vraiment intéressant sur les démons de la création artistique (big up en passants aux arrangements musicaux des titres phares) avec une approche pour le moins originale, à ce niveau-là c'est une assez belle réussite.

4-4,5/6 parce que j'ai envie d'être gentil tant c'est plein d'efforts majoritairement concluants

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MessagePosté: 21 Jan 2010, 00:02 
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beaucoup aimé pour ma part, les choix visuel et scénaristiques de Sfar m'ont un peu effrayé au debut mais je me suis souvenu que c'était un conte, pas un biopic. Après c'est vrai que c'est très survolé mais c'est très intéressant. l'acteur se fond dans son modèle, on oublie l'acteur par moment. Deux trois moments de mous mais ya un vrai rythme, notamment a partir de la seconde partie, le film prend vraiment son envol. très émouvant parfois. Sacré pari pour un premier film. 5/6


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MessagePosté: 26 Jan 2010, 19:50 
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Ambitieux mais complètement raté. L'incroyable prétention de Sfarr (la note d'intention finale ! première vois que je vois ça !) efface Gainsbourg, qui se retrouve réduit à l'état d'icône sans vie, à une tête de chou qui avait du talent et qui savait draguer.
Gainsbourg n'est jamais présent dans le film, toujours écrasé par l'imagerie, par la pose ; quant à sa musique, elle est constamment massacrée par des interprètes à côté de la plaque, toujours dans l'imitation (de tics), et par des arrangements qui transforment les beaux titres aériens et légers en des tubes FM.
Sfarr a emprunté à Jeunet son filtre jaune pour illustrer de façon on ne peut plus plate et monocorde la vie d'un des plus grands artistes français du XXe siècle. Exit le mec aigri et frustré qui s'était réfugié dans l'alcool pour calmer sa timidité maladive, qui n'acceptait toujours pas son physique à 60 ans et qui avait décidé de retourner sa veste "parce que le revers était en vison", laissons place à un petit insolent "comme les autres", avec un papa super et des grandes oreilles, qui traverse les époques sans jamais changer, en restant toujours le jeune youpin gentiment provocateur qui de temps en temps sort un chef d'œuvre sans le faire exprès - mais côté chef d'œuvre, on repassera justement, Sfarr préférant s'attarder sur la reprise de la Marseillaise plutôt que d'évoquer avec intelligence "Histoire de Melody Nelson" (emballé en 2mn) ou "L'homme à la tête de chou" (illustré de façon lamentable : alors c'est Gainsbourg qui a un chou à la place de la tête et qui va chez le coiffeur).

Ce qui m'énerve dans les biopics en général, à savoir ces évènements sur-signifiants censés montrer pourquoi Ray Charles ou Edith Piaf se sont mis à chanter, n'existe certes pas ici. Mais à la place nous avons quelque chose de plat. Jamais de hauts, jamais de bas. Le Gainsbourg final est le Gainsbourg du milieu avec des cheveux gris et l'alcool mauvais, mais sûrement pas le déchet paumé que le peuple préférait voir insulter Catherine Ringer et massacrer ses grandes chansons de jeunesse en live au lieu d'acheter "L'homme à la tête de chou". C'est niais et d'une naïveté confondante. Ca ne raconte rien.
Finalement, c'est un peu ça "Gainsbourg vie héroïque" : un film qui ne raconte rien. On voit des gens chanter la marseillaise pendant la guerre, après Gainsbourg la transforme en reggae. Gainsbourg est entouré de gros bonhommes, à un moment il y a même un plan en incrustation où il est suspendu à son alter ego en traversant Paris. C'est un caprice de la part de Sfarr, rien de plus. Où est le cinéma là dedans ? Et où est Gainsbourg ?

Ce sont des reproches qu'on avait fait à Todd Haynes pour "I'm not there". La différence est qu'au moins "I'm not there" est un film virtuose. C'est peut être souvent vain et assez éloigné du vrai Dylan, on peut toujours se raccrocher à des fulgurances formelles, et à la musique de Dylan - la vraie. Il suffit juste de comparer l'illustration visuelle de "Je t'aime moi non plus" à celle de "I want you" pour mesurer le gouffre qui sépare ces deux films.

Tout ceci est bien triste donc, on retiendra tout de même le plan soufflant d'une bonasse en collants, vue de dos, qui se trémousse sur une chanson merdique de France Gall. On voit aussi la bite d'Éric Elmosnino pour ceux que ça intéresse ; d'ailleurs j'aurais du me rapprocher de l'écran, j'ai pas vu s'il était circoncis ... A t'il poussé l'imitation jusque là ?

C'est la dernière fois que je vais voir un conte au cinéma.

1/6


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MessagePosté: 26 Jan 2010, 21:17 
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Marlo a écrit:
C'est la dernière fois que je vais voir un conte au cinéma.


lol, pas mal.

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MessagePosté: 26 Jan 2010, 21:25 
.


Dernière édition par Jerzy Pericolosospore le 11 Juin 2014, 11:31, édité 1 fois.

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MessagePosté: 26 Jan 2010, 23:01 
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son texte est quand meme super injuste :/


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MessagePosté: 26 Jan 2010, 23:09 
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Jerzy Pericolosospore a écrit:
(J'ai ressenti tout ça, la bouffonnerie du truc, dans la "B.A.". Un vrai concours de mimétisme, après Pïaf, Mesrine, Coluche... Un phantasme de télévision, quoi. ça exploite et recycle sans fin un fond "nostalgineux" comme les enfants de la télé, Patrick Sébastien, Drucker. On peut même préférer Laurent Gerra. Qui sera le prochain dans la collection de clichés/cartes postales? Mourousi, Bashung, Ferré, Mike Brant?)


Hmm, j'ai pas aimé le film Jerzy, mais là j'ai quand même envie de te dire qu'il n'a rien à voir avec la plupart des biopics tout de même. Il s'aventure dans d'autres directions que "La môme" et compagnie, ce qui est parfaitement louable ... quand on n'est pas un réalisateur débutant comme Sfarr. Sfarr a eu les yeux plus gros que le ventre, ce qui à vrai dire n'est pas étonnant vu la cote du type depuis quelques temps ... Il y a un vrai fossé entre les ambitions de départ et le résultat final.
Pour moi c'est une succession de fausses bonnes idées, mal mises en scène qui plus est.
On sent aussi que Sfarr a voulu se détacher de la réalité pour transformer Gainsbourg en un vrai personnage de fiction, mais que de temps en temps il a été tenté par la grande reconstitution typique aux biopics, comme pour la scène de la Marseillaise et des paras. C'est vraiment maladroit.


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