The Pit and the Pendulum en VO.
Espagne, XVIe siècle. Afin d'éclaircir les mystères qui entourent la mort de sa sœur Elizabeth, Francis Barnard se rend au château où elle vivait en compagnie de son mari Nicholas. Nicholas Bernard, fils d'un redoutable inquisiteur espagnol, sombre lentement dans la folie, persuadé d'avoir enterré sa femme vivante...Deuxième film de Corman et j'ai toujours du mal, je saisis pas bien le fonctionnement de tout ça. C'est cela dit beaucoup plus convaincant que
Le Corbeau, qui m'avait laissé perplexe (et que j'ai quasi entièrement oublié) : pas de trucages en surimpression, pas d'humour et de mélange de ton (quoique le jeu de Price en mari pathétique flirte avec, parfois). Ça donne un film plus droit et plus classe, un peu plus "normal" aussi, certes.
Mais ça reste toujours bizarrement mou, comme un peu endormi. Tout ce que le film met en place vise en tempérer l'horreur, le trouble, le fiel. Avec un scénario pareil il suffirait pourtant de pas grand chose, mais j'ai l'impression que c'est juste pas la volonté. La surcharge décorative rassurante, la sophistication très civilisée d'une lumière ne laissant pas véritablement de place à l'ombre, le calme d'une mise en scène large et posée, absolument pas claustro, qui prend soin de n'infliger aucune tension au spectateur, la tranquillité d'une musique continue approchant les évènement comme les péripéties d'un film d'aventure, l'enquête presque enjouée (façon club des 5, avec les trois invités qui courent à chaque nouveau bruit) prenant le pas sur la peur...
Tout ça va dans le sens d'un film apaisé. Malgré les horreurs qu'on y voit ou qu'on y raconte, on garde l'impression que tout cela est finalement confortable, presque familial, un film d'horreur de noël ! Même ces jeux de couleurs, qui anesthésient le souvenir d'une jolie façon (ça fait très "dans les vapes" ces bleus-violets déformés qui émergent du noir), n'ont rien de ce qu'un rouge écarlate pouvait avoir d'érotique et de subversif chez Fisher, ou des débordements colorés vertigineux chez Bava... Enfin voilà, je vais pas continuer la liste trois heures, mais je suis donc assez démuni devant un cinéma qui semble amener le genre vers l'exact inverse de ce qui en a originellement motivé les codes. Ce n'est pas forcément pour me déplaire, mais je trouve que les films n'ont du coup qu'un impact limité, une sorte de douceur agréable et enveloppante mais pas très palpitante, qui n'imprime que peu d'images en tête.
Bon par contre j'imagine que gamin (parce que pour le coup, c'est assez sécurisant pour qu'ils aient accès aux films sans en être agressés), c'est le genre de trucs qui marque à vie.
Concernant le DVD (MGM Vidéo) : couleurs et compression impecs.
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