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 Sujet du message: Playtime (Jacques Tati, 1967)
MessagePosté: 19 Déc 2012, 15:09 
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Inscription: 04 Juil 2005, 14:47
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Revoyure!
Image

Tati demande une concentration particulière et impose au spectateur de jouer le jeu, de scruter une image se voulant neutre, pour déceler le gag, l'anicroche, l'anecdotique. Et ici on est parfois happé par une situation alors qu'on sait qu'une autre se passe simultanément dans le plan (qui émergera par un son, le jeu des autres acteurs). Sans le vouloir vraiment je me suis repassé deux fois les 45 premières minutes, et on trouve toujours quelque chose d'autre qui s'offre à la découverte. C'est un peu un genre de "Où est charlie" si ce n'est qu'on est en plus fasciné par l'ampleur et l'absurdité du projet (le gigantisme des décors, la maniaquerie des détails, la chorégraphie des acteurs et figurants qui servent des petits gags très furtifs, pas toujours immédiatement compréhensible).
Je dirais que la fascination se maintient jusqu'à la scène du resto. Ensuite le film ennuie (mais use surtout) dans sa mise en place de situations plus foutraque et joyeuses (les chansonnettes, les piliers de bar les, petits artisans : fleuristes, maçons etc...). Surtout que ce "vieux" Paris, aujourd'hui, est utilisé comme objet commercial, a été récupéré. Paris n'est pas devenu "la Défense" et on verse plutôt des subventions à des épiceries fines BCBG qui fleurissent dans les quartiers bourgeois et bobos.
C'est quelque chose qui ancre Playtime dans une certaine idée un peu désuète aujourd'hui, malheureusement !
Le film nous quitte sur une impression assez mitigé du coup ce qui est dommage vu l'excellence de la première moitié (et un peu plus que ça).

Image du Blu-ray Criterion assez incroyable sinon.


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MessagePosté: 19 Déc 2012, 15:12 
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Assez d'accord, toute la première partie c'est absolute masterpiece, d'une beauté et d'une rigueur dans la mise-en-scène proprement hallucinante. Mais comme toujours chez Tati, je finis par m'emmerder et là dès qu'on passe au restaurant avec ce tournant légèrement plus burlesque, je m'y amuse moins et surtout je suis beaucoup moins impressionné par la démesure et l'ambition folle du projet. Du coup ça ne me touche pas tant que ça.
Mais toute cette première partie c'est du caviar et c'est franchement un film unique dans l'histoire du cinéma.

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 27 Sep 2013, 22:05 
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Inscription: 07 Oct 2005, 10:23
Messages: 8088
Surpris car ayant quasiment rien lu sur le film, je m'attendais vraiment à ce que ce soit uniquement dans le ton de la première partie, vraiment brillante mais qui ne m'a pas non plus fait sauter au plafond par rapport à ce que je connaissais de Tati, c'est de la pure continuité de "Mon oncle" avec un décorum over the top... Puis vient cette scène du restaurant au tempo vraiment surprenant, qui s'étire à n'en plus finir jusqu'à faire oublier le dispositif précédent mais j'avoue que la sophistication à l'oeuvre m'a plus touchée dans son esprit de continuité. Surtout on ne sent jamais que Tati veut faire monter la sauce dans cette longue séquence. J'aime bien "The party", mais par exemple dans le film d'Edwards il y a ce côté "attendez de voir jusqu'où va aller l'effet boule de neige" que Tati parvient totalement à neutraliser, alors même que tout ce que l'on voit monte en puissance, à chaque fois de manière surprenante et dans une danse avec le décor véritablement bluffante.
On sent qu'il y a un troisième acte avorté au petit matin, dans la scène au drugstore et l'embouteillage qui semble avoir été développé dans le film suivant. J'ai lu ensuite que Tati avait jeté au feu des pans de scénars ?


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MessagePosté: 19 Sep 2014, 11:16 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Inscription: 28 Juil 2005, 10:08
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Localisation: 26, Rue du Labrador, Bruxelles
Mon âme est damnée. Playtime m'est passé complètement passé au dessus de la tête. Je l'ai sans doute vu dans de mauvaises conditions (copie restaurée certes, mais petit écran...).
Je me suis emmerdé comme un rat mort. La première demi-heure j'étais encore dedans, puis ça s'est gâté.. J'ai trouvé ça proprement interminable. Tout le passage au restaurant, je n'en pouvais plus. J'ai vraiment eu du mal à le terminer. Le pire c'est que je saisis, d'une certaine manière, les intentions et le projet du film, mais Dieu que ça m'ennuie... (en plus d'être affolant de non-drôlisme)

ça ne se commande pas / 6

:(

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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MessagePosté: 19 Sep 2014, 18:17 
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C'est marrant : y a dix ans, bien qu'ayant alors apprécié ce film plus que tout autre Tati (auquel je n'adhère que modérément), j'avais trouvé que la scène au restaurant était une torture. En revoyant le film il y a quelques mois, j'ai trouvé au contraire que c'était de très loin la plus belle partie du film. Je saurais pas te dire ce qui a changé entre temps...

Je crois que ce qui est vraiment cool dans cette séquence c'est qu'il n'y a pas vraiment volonté de faire rire aux éclats. Ni même de poser un dispositif aussi ferme qu'ailleurs dans le film. Ça me fait un peu penser à ces comédies musicales où, à certains moments, on ne sait plus exactement si les personnages sont entrain de se déplacer, où s'ils dansent : on est dans un entre-deux chorégraphique, comme si tout était gracieux sans être franchement dansé. Dans la scène du restaurant c'est un peu la même chose : tout y est "spirituel", c'est à dire ni jamais strictement comique, ni purement dramatique. C'est un entre-deux très doux, qui fait simplement ressortir la sympathie bienveillante pour ce petit groupe de personnage qui prend forme au milieu du resto.


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MessagePosté: 20 Sep 2014, 16:11 
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Inscription: 22 Mar 2006, 12:23
Messages: 7508
Tom a écrit:
C'est marrant : y a dix ans, bien qu'ayant alors apprécié ce film plus que tout autre Tati (auquel je n'adhère que modérément), j'avais trouvé que la scène au restaurant était une torture. En revoyant le film il y a quelques mois, j'ai trouvé au contraire que c'était de très loin la plus belle partie du film. Je saurais pas te dire ce qui a changé entre temps...


Cela s'appelle le syndrome de L'Aurore.

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MessagePosté: 20 Sep 2014, 17:04 
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Inscription: 13 Mai 2010, 11:50
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:D

De manière générale, je trouve ça assez passionnant à observer les évolutions des cinéphilies au cours des années.


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