Forum de FilmDeCulte

Un jeune homme de 22 ans détourne un bus scolaire pour rejoindre sa petite amie et lui prouver qu'il est capable de tout par amour.

Avec Yvan Attal, Kristin Scott-Thomas en institutrice, Marc Berman en chauffeur muet et Charlotte Gainsbourg en petite amie lointaine.

Situé après Un monde sans pitié (4,5/6) et avant Les Patriotes (6/6), le second film de Rochant a été difficile à débusquer... Presque invisible aujourd'hui, jamais diffusé j'ai l'impression, totalement oublié... j'en ai chié !

Le résultat ? C'est vraiment un film composite. Y a le bordel maîtrisé du premier film et certains exercices qui réapparaîtront dans le second (les amorces cadres, les travellings lents en longue focale, des compositions de cadre hyper classes), mais on reste le cul entre deux chaises.

On sent que la grosse ambition de Rochant était de prendre un fait divers (réel ?) irrationnel, presque poétique, et d'en faire une sorte de drame générationnel lorgnant grave vers Un après-midi de chien (6/6) aka le mec de base, lose parmi les anonymes, qui se lance dans un braquage perdu d'avance, et pour une motivation dérisoire. Pour espérer, sûrement, obtenir une souris qui accoucherait d'une montagne. Si ça patine pendant une heure, les 30 dernières minutes s'en approchent plutôt et quelque chose décolle enfin. Mais trop tard.

Rochant met sur le devant de la scène Attal, et l'utilise donc comme un Pacino des débuts, brut et sincère, façon Lumet (dans Les Patriotes, Attal sera encore le petit frère de Pacino, décliné en mode premier Parrain cette fois). Bon, je préfère mille fois la version calme, impériale, parce que la version excitée est trop borderline, au point de sonner bizarrement faux assez souvent. C'est trop forcé, surjoué. Trop de cris, trop de mots, trop de gestes. Et ce n'est pas que de la faute d'Attal... on sent que les choix n'ont pas été les bons pour développer le personnage.

Après, l'écriture aussi est forcée... le langage top 80's abusif type "j'ai les boules" 200 fois, c'est vraiment un florilège des expressions les plus ringardes... du coup ça a super mal vieilli. Mais c'est mineur. Dans le développement, pas vraiment de surprise, et des petits défauts qui proviennent aussi et surtout du pitch limité. Et cette éternelle mauvaise idée de filmer des gosses pendant 1h30... Mais ça reste sympathique et surtout, très très bien réalisé. Il y a deux ou trois séquences assez admirables, surtout celles qui sont silencieuses, et sans la marmaille. Et il parvient à sans cesse renouveler la mise en scène dans le bus, alors qu'on y passe près d'une heure. Ce mec est (était ?) vraiment doué.

Mais bon, je ne le conseille qu'aux gros fans du réal (enfin... ceux de ses meilleurs films, voire Total Western qui reste mineur mais atypique). En gros, à Cosmo quoi

Le DVD a un commentaire audio de Rochant par contre, et ça vraiment j'ai hâte.

3,5/6

Qui a vu Anna Oz ? Ça vaut quoi ?


FILMO

1989 : Un monde sans pitié - 4,5/6
1990 : Aux yeux du monde - 3,5/6
1994 : Les Patriotes - 6/6
1996 : Anna Oz - pv
1997 : Vive la République ! - aucun souvenir
2000 : Total Western - 4,5/6
2006 : L'Ecole pour tous - 0/6

_________________
I think we're gonna need a helmet.

Déjà vu, et c'est effectivement assez intéressant. Le film est à la fois dans la lignée du premier et à la fois assez différent. Probablement la même note que toi, mais j'en garde assez peu de souvenir (vu lors de sa sortie en VHS).

_________________
Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
(168 pages, 14.00€)
Commande | Site perso

J'aime beaucoup ce film. Je trouve Kristin Scott Thomas parfaite et pourtant c'est facile de faire du gnan gnan larmoyant avec ce rôle là.
Et les enfants sont sobres aussi. Même la marmaille s'en tire bien.
Alors Attal gueule tout au long du film mais c'est voulu, on sent le gars qui déborde de testostérone et qui du coup s'agite en permanence mais n'a pas une seule idée claire que ce qu'il veut et comment l'obtenir.
Il y a presque un coté western dans la manière dont est traité le décor. ça se passe en Dordogne (je crois) et à force que le bus tourne en rond en rond sur des petite départementales vides (la désertification de la France rurale crève les yeux dans ce film : je me souviens en particulier des plans de cabines telephoniques au sommet d'une colline, avec rien autour), tu as parfois l'impression d'être dans le Texas ou l'Oklahoma...

Pitch atroce. Bon, faut boucler la filmo, je vais quand même essayer si je le trouve.

_________________
I think we're gonna need a helmet.

Dans le commentaire, Rochant regrette d'avoir poussé le bouchon si loin. Sur le plateau, Attal avait déjà l'impression d'en faire trop. Mais en même temps, si le jeune n'est pas qu'irresponsable, mais vraiment déséquilibré, ça passe relativement bien. Y a une ou deux scènes limites, le reste... Par contre Attal a une voix insupportable quand il gueule



Ça c'est pas mal du tout, c'est vrai ! Ce n'est qu'à moitié une volonté en plus, puisque c'est davantage la conséquence de leur bus trafiqué pour le tournage, qui ressemblait à un porte-avion et qui prenait toute la largeur de la route. Du coup s'il voulait faire une seconde prise, pour être raccord, il fallait parfois attendre 45 minutes pour que l'engin revienne à sa position (il ne faisait pas de demi-tour).

_________________
I think we're gonna need a helmet.

J'ignorais cela c'est drôle même si j'avais trouvé le bus assez large.

Comme Rochant ne filme qu'en longue focale et qu'il aime les travellings, fallait un recul qui dépassait les vitres et le fond du bus, du coup tout était amovible. Et pour éviter une projection de la route, il voulait en plus que ça puisse continuer à rouler pendant les prises... le gros merdier quoi.

_________________
I think we're gonna need a helmet.