Forum de FilmDeCulte

A quoi bon revenir après 20 ans d'absence pour tourner quelque chose qui sente déjà autant la poussière? Après vingt minutes élégantes qui laisse présager d'un film noir racé, on s'aperçoit que Road to nowhere n'est qu'un film dans le film dans le film (un réalisateur tourne son film et flirte avec son actrice alors qu'un de ses assistants a un comportement bizarre) qui sent un peu l'oeuvre testamentaire à force de clâmer son amour au cinéma :Le couple n'arrête pas de mater des films de Bergman ou d'Erice, le mec scrute ses scènes au combo, tout semble passé au prisme d'une caméra tierce... Road to nowhere, qui à la différence du Coppola, a au moins le mérite d'annoncer la couleur: ça n'ira nulle part, fait donc benoîtement du surplace. L'actrice, qui n'avait plus tourné grand chose à partir du même moment où Hellman s'est retrouvé au placard, aurait pourtant mérité son Mulholland drive.
2/6

Super palmarès où Tarantino file le lion à son ex, ce prix au producteur de Réservoir dogs... Plus le prix à Gallo, mais celui-ci est mérité.

Pfff, je sais pas trop quoi en penser, c'est un peu un mauvais remake d'Inland Empire, complètement embourbé dans ses intentions sursignifiées de film d'étudiant en cinéma (la fin à ce titre est abominable, avec le contre-champ du 4è mur et le parallèle arme/caméra)... Pourtant je n'arrive pas à le détester, j'étais même surpris d'être ému par moments, par l'actrice notamment. Je pourrais aussi gloser sur le découpage, qui est absolument admirable, mais ça a son revers à force, on croirait que Hellman veut prouver à tout prix qu'il est un grand. Film tellement auto-conscient qu'il s'annihile lui-même, alors qu'il n'en avait aucun besoin...

qqch comme 3/6

_________________

*

Indulgence ! J'ai trouvé ça horrible, agaçant et chiant à mourir. Retourne dans ton placard Monte.

_________________
N'écoutez pas Film Freak

J'aime la dimension complètement névrotique du cinéma et de la cinéphilie que porte ce film, qui est un "dreamcatcher" beau mais peu aimable, peuplé de connards et de crapules, tout en tendant au sublime. Un cinéma qui prendrait la forme mentale et organique du crime en gros. Ce que même des films noirs comme "Boulevard du crépuscule" ne faisait qu'avec une stylisation balisée. L'artiste y est peut-être talentueux (?), mais son travail le rend autiste et parfois à peine humain... Il y a une solitude atroce dans ces scènes où le héros passant tout le film à vouloir montrer des films à son actrice et étaler ses "rêves", ça prend un aspect sinistre alors que les images des œuvres extraites (et parfaitement intégrées) sont en elles-mêmes magnifiques.

J'aime l'aspect direct du film en général... le coup de l'appareil photo "braqué" comme une arme c'est attendu et limite ridicule, pourtant ça prend vraie puissance pathétique (et là par rapport au travelling arrière de l'escalier dans la scène finale du film de Wilder, je trouve qu'on a gagné quelque chose).
Par rapport à Lynch justement c'est juste débarrassé de tous tics surréalistes, voir même de romantisme, et la porosité entre les dimensions "cinéma et réel" fonctionne peut-être avec encore plus de force... Au milieu c'est pourtant peuplé de sensations cinématographiques magnifiques; et quand il s'agit de distordre l'espace, que ce soit un couloir ou une terrasse londonienne, ce cinéaste reste bien encore l'un des meilleurs. Par rapport à un Van Sant aujourd'hui, Monte reste aussi sacrément plus poisseux.

C'est forcément un film très limite, car cette fois les personnages d'Hellman se perdent et se désintègrent dans leur identité par le cinéma même. Mais en label "spectres" c'est du solide

J'ai rien compris.

_________________
N'écoutez pas Film Freak

C'est normal. Mr Chow, c'est un nom chinois.

Vu en, avant-première au Bozar (à Bruxelles, donc), en présence de Monte et de sa fille, et en double programme avec Macadam à deux voies. Et si ce dernier fait probablement partie de mes films cultes, Road to Nowhere fait vraisemblablement partie de mes pires expériences en salle. Sorte d'ersatz de Inland Empire, avec mises en abyme multiples et caméra diégétisée (pour faire moderne), une enquête/mystère de pacotille dont on se contrefout, un cast masculin complètement à la rue, une photo absolument hideuse qui donne au film un côté cheap à mourir, et toute une série de références cinéphiliques à la louche. Genre, les personnages regardent du Erice ou du Sturges en s'exclamant "what a masterpiece". Doucement ironique au vu du Hellman...
En gros, ça ressemble à un film réalisé par un étudiant en cinéma sur le point de mourir.

PS: Ce crapuleux de Monte, en exergue, nous dit de rester jusqu'à la fin, qu'une révélation donnera au film une autre dimension. Je suppose qu'il faisait référence au fait que Paye ton foutage de gueule.

_________________
Arguing on the internet is like running in the Special Olympics. Even if you win, you're still retarded.

lol, combo !

C'est peut-être ce qu'il y a de plus insupportable dans le film ça. D'accord avec tout le reste sinon.

_________________
N'écoutez pas Film Freak

Boh, c'est un peu vrai dans un sens... Monte parle sans doute, d'une façon détournée, de sa relation avec Laurie Bird.

Je ne dis pas que ce n'est pas vrai, hein. Juste, ce n'est pas comme avoir vu la vierge non plus.

_________________
Arguing on the internet is like running in the Special Olympics. Even if you win, you're still retarded.

En effet, mais ça va dans le sens du film, assez froid et théorique, où surnagent ici et là quelques moments plus intimes, plus émouvants et incarnés.