Je recopie le synopsis de la brochure...
Deux garçons taciturnes traversent le Sud-Ouest américain à bord de leur Chevy 55 grise. Une jeune fille un peu paumée les rejoint dans leur périple, jusqu'à ce que leur chemin croise une rugissante GTO 70 jaune, conduite par un sémillant quadragénaire. Celui-ci leur propose un marché : le premier qui rejoint Washington gagne la voiture de l'autre.
Je ne connaissais pas Monte Hellman, qui a le droit à une mini-rétro avec 3 de ses films ressortis en copie neuve au début de l'été (je vois The shooting bientôt).
Je dois dire que même si je n'accroche pas à 100% à tout le film, il est tout de même assez fascinant.
J'aime beaucoup tous les instants sans parole, les instants en voiture, les gestes répétés mécaniquement par les deux protagonistes à chaque arrêt par exemple.
Les plans sur les visages des acteurs sur la route.
La scène ou le conducteur erre dans les bars puis reste à la porte du motel alors que les autres "s'amusent".
Bref, quasi tout ce qui est muet ou presque.
Dès le générique, les personnages ne sont pas présentés par leurs noms, mais par un qualificatif : "the driver" "the girl" "the mechanic" "GTO" etc..., bref tel qu'on nomme généralement les rôles très secondaires.
Comme pour indiquer le vide qui caractérisera ces personnages, et le fait qu'on ne sera quasi rien sur eux, leurs discussions étant le plus souvent très superficielles (notamment le "il faut vérifier les gicleurs" qui revient pas mal de fois...)
Le seul qui en dit un peu sur lui c'est "GTO" (Warren Oates) mais il change d'histoire à chaque interlocuteur.
Ces scènes, plutôt marrantes et réussies, dénotent d'ailleurs par rapport au reste du film...
C'est un peu ce que je reprocherais à ce film... il est finalement trop bavard.
Certaines scènes parlantes cassent le rythme du reste, tout en creux et en contemplation, que je préfère nettement.
D'ailleurs un des personnages les plus réussis c'est la fille qui ne dit que quelques phrases courtes dans le film...
Ce qui fait, que, malgré tout... je reste un peu sur ma faim.
J'avais lu le nom de Hellman comme source d'inspiration pour les premiers Jarmusch ou pour les derniers Van Sant... et donc je m'attendais à quelque chose d'encore plus vide...
Reste que je garderais en mémoire assez longtemps, je pense (et j'espère) pas mal de bien belles scènes, et aussi les visages de ces personnages ou même des voitures (d'ailleurs créditées comme des personnages au générique de fin)
A noter que la scène finale, parfois présentée comme expérimentale et géniale, n'est finalement qu'assez secondaire, même si elle est cohérente.
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