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C'est quand même mieux que Be Happy *salut public français tu connais douze mots d'anglais*

Institutrice, Poppy est une jeune femme aussi drôle et fantaisiste que rationnelle et déterminée. A l'écoute des autres, elle séduit tous ceux qui l'approchent, adore ses élèves et s'investit complètement dans son travail. Poppy vit en colocation avec une copine, Zoe. Elle sort beaucoup avec ses soeurs cadettes, et s'éclate en prenant des cours de flamenco et de trampoline. Quand elle se décide à apprendre à conduire, sa gentillesse et son sens de l'humour semblent même amadouer son moniteur d'auto-école pourtant peu aimable et très cyclothymique. Tout va donc plutôt bien dans la vie de la positive Poppy, surtout quand elle rencontre, dans le cadre de son travail, Tim avec lequel elle se sent aussitôt sur la même longueur d'ondes.



C'est une toute petite comédie douce amère, charmante sans trop d'ambition, ça devrait donc cartonner sur le territoire français.
Au moins Poppy détonne un peu dans l'univers bedonnant et cataclysmique des films de Leigh: Optimiste, toujours en train de pouffer, reine de la compassion, elle prend la vie du bon côté.
Le personnage en soi est assez horripilant au début avec son rire de crécelle, mais il prend tout son sens au contact d'autres, d'un clodo vaguement menaçant, d'un écolier qui tabasse ses camarades, de sa soeur qui s'est rangée dans le système avec une certaine désillusion ou surtout d'un instructeur d'auto-école raciste et obsessionnel.
3-4/6

"Adoptez la Poppy Attitude!"

Putain, mais il se passe quoi dans ce pays de merde???

Ouais c'est clair, c'est horrible, ahlala, c'est vraiment plus comme avant, ah c'était le bon vieux temps, mon pov monsieur.

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Netflix les gars, Netflix.

La Poppy attitude semblant d'ailleurs être la même que celle de la meuf de Rumba *virus*



La Chantal Goya attitude en fait

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Doll, it's a heartbreaking affair

Y a que DPSR qui l'a vu?

Et effectivement, ne vous fiez pas à l'affiche et au titre français pourrave, le film mérite largement d'être vu.

C'est donc une comédie douce-amère au propos bienveillant, qui célèbre la joie de vivre mais sans jamais verser dans la mièvrerie dégoulinante. Le film est pourtant plus d'une fois démonstratif dans son étude de caractères qui se réduit un peu à une opposition entre deux attitudes bien distinctes : être de mauvais poil et constamment énervé (quelques personnages secondaires), ou bien glousser 200 fois par jour et prendre la vie du bon côté (Poppy et ses copines, enfin, surtout Poppy).

Seulement voilà, Mike Leigh est un immense directeur d'acteurs, sans doute l'un des meilleurs qui soient. Et comme d'habitude, il parvient à créer des miracles dans l'interprétation. Et les personnages y gagnent en vérité, à tel point qu'on oublie leur schématisme. Poppy est incarnée par la merveilleuse Sally Hawkins. Elle pourrait facilement devenir irritante pour sa bonne humeur excessive, mais devient réellement craquante (et puis je dois bien l'avouer, j'ai grave envie de rencontrer une fille comme ça). Dans le rôle du conducteur d'auto-école toujours irascible qui représente tout son contraire, Eddie Marsan est franchement terrifiant car on a l'impression qu'il va péter un câble à tout moment. Toutes leurs scènes ensemble (et notamment la dernière, mémorable) sont sans doute ce qu'il y a de plus réussi dans ce film.

Happy-Go-Lucky est surtout une belle réflexion sur le sens de l'altruisme, sur la recherche du bonheur dans notre époque contemporaine, et plus implicitement, une charge absolument féroce contre la "mauvaise éducation" qui aurait complètement oublié toutes les leçons d'optimisme, comme si cela n'avait guère d'importance, alors que c'est pourtant ce qu'il y a de plus crucial pour vivre sainement. Si le message "positif" véhiculé par ce film frappe surtout pour sa pertinence, c'est que, même en changeant de registre, Mike Leigh n'a jamais perdu son immense lucidité et son sens du réalisme social.

5/6

J'ai envie de zapper, pourtant il passe à 5 minutes de chez moi... il m'a toujours gonflé ce réal.

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Pourquoi?
Trop d'émotion et pas assez de paluchage, c'est ça?

Même "Naked" te gonfle?

Oui, sans dire que c'est nul. Trop d'émotions ? Ah... on doit pas être sensible aux même choses. Quand tu auras enfin compris que pour moi c'est l'effet qui compte, donc que c'est lié à l'émotion. Je désespère.

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Je sais pas, je cherche à comprendre ce à quoi tu es sensible. Pardon si je te désespère...

Tu me désespère pas, je désespère, c'est quand même différent. Pour moi un film est une construction, et l'émotion en fait partie intégrante. Tu me dis qu'il y a de l'émotion chez ce réal, ben je n'en vois pas... C'est pas pour ça que je cherche uniquement le paluchage. Et on peut se palucher et parler d'émotions, cette opposition systématique est énervante aussi.

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Tout à fait sympatoche mais un peu trop long, du coup le potentiel dynamique du feel-good-fluo se délaie un peu sur la longueur. J'avais un peu peur de l'extase de Snorkies de l'actrice principale (surtout après l'horripilante scène de sortie de boite) mais je la trouve finalement vraiment bien dans ce rôle qui pourrait se retourner contre elle, grâce à elle d'abord parce qu'elle est hyper attachante, grâce au regard de Leigh ensuite sur cette meuf à l'indécrottable optimisme frappé du pied lors d'un cours de flamenco ou agité en pendule sous le regard irascible d'un moniteur d'auto-école dingo (Eddie Marsan est parfaitement dégueulasse avec ses dents oranges et sa bave à la barbe), mais rendue con et impuissante dans son impossibilité à rendre tout le monde heureux. Joli.

4/6

Et, on l'a déjà dit mais Be Happy, quelle merde de titre quand l'original sonne aussi bien (parce qu'en plus d'être simplet c'est laid).

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Doll, it's a heartbreaking affair

J'ai pas aimé : l'actrice principale m'a cassé la tête (elle ressemble un peu à la tarée qui passe en ce moment dans Confessions Intimes), faut peut être avoir un humour spécial pour accrocher, ça m'a pas fait rire une seule fois, la pseudo "recherche du bonheur" m'a pas touché, y'a pas d'histoire, je me suis ennuyée. 1/6

Je me range du côté de Jericho et Blissfully, j'ai vraiment été conquis.
Le film est drôle, certes, mais loin de la béatitude bisounounrsesque d'Amélie Poulain, par exemple. On pourrait lui appliquer la phrase de Gramsci, selon laquelle on devrait pouvoir allier le pessimisme de la raison avec l'optimisme de la volonté. Car l'optimisme de Poppy repose sur de bonnes bases de lucidité et de franche mélancolie, ce qui nous met d'emblée hors de portée de la culculterie de base.
On associe souvent le cinéma de Mike Leigh à celui de Ken Loach, sans doute parce qu'ils représentent les figures de proue d'un cinoche anglais très concerné par le portrait social et l'attention aux défavorisés. Mais là où Loach continue d'exalter la lutte collective, Leigh se placerait davantage dans une logique anarchiste.
Quoi qu'il en soit, je comprends que le personnage de Poppy puisse agacer, avec ses trois rires à la seconde et ses interjections intarissables (salut ZaZaZa), mais si on réussit à voir au-delà je comprend aussi, car c'est mon cas, qu'on trouve cette boule de charme hyper attachante (salut Jericho).
Certaines scènes sont des régals de comédie déjantée : le cours de flamenco avec la prof complètement azimutée vaut son pesant de cacahouètes. D'autres m'ont frappé par leur justesse de ton à la lisière de la mélancolie, par leur tendresse voilée : voir la séquence très touchante avec le clochard où quelque chose de précieux passe entre les deux êtres alors même qu'ils semblent ne pas habiter sur la même planète.

Une très bonne surprise pour moi.

en tout cas la bande annonce ne donne pas du tout envie, doit-on s'y fier ?

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On a frôlé la fissure anale...

oui.

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