Forum de FilmDeCulte

Une idée toute simple.

Parfois, ça ne tient qu'à ça.

Une idée toute simple qui devient une idée de génie tant à elle seule elle dicte tout le déroulé logique de cette nouvelle version de L'Homme invisible, sans s'inspirer d'H.G. Wells ni chercher la surenchère en gonflant son budget comme le reboot raté de La Momie (et donc du "Dark Universe" censé ressusciter les Universal Monsters à la sauce MCU).

À vrai dire, l'inspiration semble sociale. Et forcément à-propos.

L'idée en question ne se cache pas une seconde et l'analogie ne tient presque pas du sous-texte : ici, l'homme invisible devient la manifestation (paradoxalement) "physique" du stress post-traumatique qui hante les victimes de pervers narcissiques et d'agressions conjugales. Par conséquent, Whannell choisit d'adopter le point de vue non pas de l'homme en question mais de son ex-compagne et cette simple permutation lui permet de trouver un angle d'attaque pertinent, comme la version série B et plus ouvertement horrifique de Midsommar.

La masculinité toxique est toujours au coeur du film mais ce dernier joue habilement avec les codes du genre, et ce dès sa séquence d'ouverture, où le postulat de SF n'a pourtant pas encore fait son apparition. L'élégance et la sobriété de la mise en scène ne sont pas sans rappeler celle de James Wan mais Whannell réussit carrément à faire peur avec littéralement rien. Un lent panoramique redirige le cadre vers un couloir, vide, ou l'encadrement d'une porte, vide, et l'on projette inévitablement une présence, une menace. C'est vraiment l'antithèse d'Hollow Man. Un jumpscare révélant soudainement le croque-mitaine est inévitablement efficace mais la tension créée par un bête drap coincé au sol pendant ce qui semble être une durée interminable est bien plus précieux et effrayant. Et ce dispositif va revenir tout le long, nous plongeant dans la paranoïa et la psychose de la protagoniste.

Sauf qu'il n'est pas question de psychose.
Le cinéma d'horreur est parcouru d'héroïnes aux prises avec le surnaturel et que personne ne croit, c'est même devenu un cliché particulièrement énervant, mais ici ce stéréotype sonne terriblement vrai, devenant une révoltante illustration du peu de crédit accordé à la parole des femmes, notamment des victimes.

J'ai été vraiment pris par le film qui, quoiqu'un peu long, déborde d'idée et ne va pas toujours là où on l'attend mais va en tout cas jusqu'au bout.

Après le déjà bonnard Upgrade, Whannell confirme que l'infâme Insidious 3 n'était qu'une erreur de parcours.

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Une fois n'est pas coutume, je partage globalement l'opinion de FilmFreak. Le film commence par une scène qui pose un climat de tension, de "thrill" qui ne retombe que vers le dernier tiers du film. Avec une économie de moyens et plus de suggestions (un bruit de portable, une caméra qui filme le vide d'un couloir, un bruit de pas...) que d'effets spéciaux (il y en a peu et d'ailleurs assez réussis), on reste accroché au bras de son fauteuil une longue partie de la séance.

Le dernier tiers du film est plus convenu et plus attendu dans sa résolution de l'intrigue.

Mais l'impossibilité du personnage féminin à être crue dans sa situation de harcèlement, de violences domestiques (et là, je rejoins tout à fait FF) est une bonne image du manque de poids de la parole des femmes... Encore illustré lors de la dernière cérémonie des Césars...

Tout pareil. Super série B efficace, intelligente, pas prétentieuse, qui tient sur une seule mais très bonne idée (le pervers narcissique s'immisce dans la vie de sa victime même lorsqu'il n'est "pas là").
Passé l'excellente intro, je trouve que la première demi-heure est peu molle/ennuyeuse - on a une longueur d'avance sur les persos parce qu'on a vu le titre du film, et la zique au piano rappelle les pires heures d'X-Files - mais après ça c'est super sympa, certaines scènes/effets étant vraiment classes
Elisabeth Moss est excellente, comme d'hab.

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Netflix les gars, Netflix.

Je vous rejoins sur l'excellentissime idée de base qui est d'une rare pertinence pour parler du traumatisme du harcèlement, du traitement de la femme violentée par des hommes incrédules etc... C'est super malin et parfaitement incarné par la toujours parfaite Elisabeth Moss.

Après je dois dire que j'ai été quand même déçu par le spectacle famélique. Je m'attendais pas à un gros film d'action vénère mais là je veux dire l'aspect fantastique homme invisible est réduit à quasiment rien. Le meilleur effet (spoilé dans le trailer) est quand Alors le film joue évidemment plus le côté stressant et angoissant que la grosse machinerie visuelle mais malgré tout c'est quand même très pauvre, notamment ce climax vraiment vite fait. Enfin le climax avant l'épilogue. Parce qu'aussi le film est assez mal rythmé, les plus de deux heures étaient pas nécessaires à mon sens. Il y a des effets très réussis mais Hollow Man de Verhoeven pourtant 20 ans plus vieux exploitait de manière beaucoup plus ludique son concept. Il me semble qu'il y avait moyen de proposer quelque chose d'un peu plus spectaculaire sans sacrifier le propos. Après c'est une prod de Jason "radin" Blum donc le film est pas cher et rapporte un max. Ben tu le sens un peu à vrai dire.

C'est con parce que Whannell est vraiment doué, une mise en scène ultra carrée, très posée, jouant sur des éléments microscopiques pour créer une certaine tension, la première partie est géniale à ce niveau là, ces plans où tu sens qu'il y a un truc qui bouge, qui trahit l'homme invisible et que tu le cherches. Vraiment le mec a un gros potentiel, il faut juste lui donner un peu plus d'argent. Parce que finalement Upgrade avait un peu le même défaut. Excellente série B qui manque un peu d'ampleur pour être vraiment géniale.

Curieux de voir vers quoi il va aller.

4/6 gentil

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CroqAnimement votre

Ne jamais mater (plus de 30sec) de bande-annonce de film d'horreur.

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Vu par accident via une pub non désirée. J'étais deg.

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CroqAnimement votre

Excellente idée que de construire le film en se basant davantage sur le "man" du titre que sur le "invisible". Tout a été dit plus haut mais le film a une vraie pertinence sociétale, aussi bien sur le trauma que sur la non-écoute des victimes. En plus j'aime bien l'idée que le mec était déjà un salop en amont et pas qu'il ait été corrompu par son pouvoir. Vu ce qu'il met dans la gueule d'Elizabeth Moss, et vu que ce Kevin Bacon infligeait à Rhona Mitra, Chevy Chase serait en droit de dire "Not all invisible men!"

Mes comparses plus haut ont déjà pointé la qualité des plans de vide, ce suspense en creux magistralement géré. Mais ce que j'ai aimé en plus c'est ce choix de ne pas montrer le visage de l'homme invisible en amont, ce qui le rend à nos yeux encore plus "absent/présent". Super idée.

Bonne gestion de certains twists narratifs, d'autres moins et tension parfaitement dosée. J'ai adoré la scène où elle pointe la tête hors du grenier
Par contre, tout comme Art Core j'aurais aimé davantage d'apparitions de l'invisible (ce que HOLLOW MAN réussissait à merveille), plus de spectacle, là c'est un peu chiche. Le premier climax est en effet pauvrissime. Et un peu déçu par ce troisième acte plus "Thriller sulfureux des années 90" que film d'horreur, avec un dernier plan tone-deaf par rapport à ce qui a précédé.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Heureusement que c'est pas un biopic de Jacqueline Sauvage.

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T'as lu dans mes pensées ou je t'avais mis sur la voie ?

C'est surtout un petit kif tendance revendication en mode grindhouse en point final à une série B. C'est pas tone-deaf dans un film de mec invisible.

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Oui mais c'est plus réaliste que fantastique dans le traitement donc ça sonne un peu faux quand même.

Oui, le film insiste tellement sur le prix à payer du trauma, etc, que j'ai trouvé ça trop léger, pas assez "vrai film". Mais bon.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Et pourtant, c'est mieux passé que la fin de Mes jours de gloire.

Je suis avec vous pas fan de cet épilogue qui semble un peu hors-sujet pour tout dire.

Sinon des trucs cons qui m'ont dérangé tout le film c'est que je comprends pas la relation entre le père et sa fille et Elizabeth Moss. Au début je croyais que c'était l'ex de sa sœur mais en fait apparemment non ? Et pourquoi il y a pas de mère ? Et pourquoi Moss dort avec l'ado alors qu'il y a un bureau avec un canapé (et qui irait dormir dans le même lit qu'une ado) ? Pourquoi elle continue d'habiter avec eux alors qu'elle apprend qu'elle est pleine aux as ?

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CroqAnimement votre

J'avoue que j'ai pensé que c'était ça. C'est pas ça ?
Car 38% des enfants afro-américains vivent dans une famille monoparentale. (bon en fait c'est que 4% qui vivent juste avec leur père)Parce qu'elle a peur de l'homme invisible ?

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Liam Engle: réalisateur et scénariste