Forum de FilmDeCulte

Au milieu de nulle part, une cité ouvrière vidée de sa population depuis quelques années déjà.
Pourtant, certains habitants ont décidé d'y rester, plus par choix que par nécessité, parce que c'est là qu'ils sont nés et qu'ils ont grandi.
Parmi eux il y a Francis, l'ouvrier consciencieux qui continue d'entretenir la machine sur laquelle il a travaillé toute sa vie ; Samir, son fils , qui revient dans le quartier après une longue absence ; mais aussi Maria, la voisine, vivant seule avec son fils José qui veut croire que son père est Gary Cooper. Il va donc l'attendre tous les jours dans la ruelle de ce no man's land contemporain, qui ressemble à s'y méprendre à un décor de Western...

Croulant sous les bonnes intentions (cité ouvrière, humanisme, solidarité et lien filial), ce premier film de Nassim Amaouche ne brille pas par son originalité, entre l'incessante utilisation de sa zik de l'ouest et ses VHS, ses bougonnements de Bacri et ses personnages pas très finauds, comme ce gosse qui attend chaque jour dans la rue avec sa valise que son père revienne. Une bonne collection d'archétypes donc, pour un film qui aurait voulu mixer Dridi et Guiraudie mais qui n'arrive à la cheville d'aucun des deux.
2/6

Yasmine Belmadi est mort en percutant un lampadaire dans un accident de scooter. Il était présent lors de la projo de la reprise d'Adieu Gary à la cinemathèque, dans un coin de la salle avec sa copine, ayant l'air heureux d'avoir enfin un vrai rôle loin de son alibi beur pour réalisateurs gays chez Lifshitz notamment, et de s'être enfin débarassé de son image de mec ingérable dûe à ses problèmes de came.
Le film qui n'est pas terrible, mais dans lequel il se semblait enfin à l'aise comme comédien, sort mercredi en salles, et a reçu le grand prix de la semaine de la critique cette année.
Il avait 33 ans.

j'arrête pas d'avoir des échos positifs, j'avais lu une belle itw de bacri lors de la présentation du film à la semaine de la critique, j'ai vachement envie.

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c'est marrant, sur le papier je vois précisément ce que DPSR veut dire et, comme disait Noony en sortant du film "c'est pas Dernier Maquis".

donc oui, film pas tjs subtil dans ses intentions de scénario, notamment dans ses dialogues.
mais pour autant, alors qu'à la seule lecture du scénario on pourrait sans doute effectivement penser qu'Amaouche appuie sur les archétypes naturalistes pas tjs habiles une réelle légèreté nimbe l'ensemble, un vrai amour, une vraie délicatesse. Il faut dire que la mise en scène est d'une grande tenue, très belle, très simple, suggestive et douce, très joliment photographiée, épaulée par un découpage vraiment parfait (ça faisait lgtps que je n'avais pas parlé d'échelles de plans, je crois, mais ici c'est exemplaire, Amaouche maîtrise parfaitement la spatialité et n'en fait pas des caisses, pose ses magnifiques plans larges exactement où il faut, avec subtilité et parcimonie -- je pense notamment à ce plan extraordinaire où l'on pourrait être à une station balnéaire, n'était l'usine posée au fond du plan) et une direction d'acteur très sensible (si l'on excepte le jeu atroce de l'adolescent, lorsqu'il ouvre la bouche).

disons que le film compense en subtilité et intelligence esthétique ce qu'il souffre un peu de lourdeur thématique.
pour un premier film, c'est extrêmement prometteur.
j'ai versé ma larmouillette

et Dominique Reymond est comme d'habitude parfaite.

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