Forum de FilmDeCulte

Je n'arrive toujours pas à croire que je sois complètement passé à côté de ce film, sorti pourtant en 2001 avec une bonne presse (le blaireau qui définit à sa guise le nombre d'étoiles sur allociné sera prié de comprendre que lorsqu'un journal (L'Huma en l'occurrence) écrit : "Paria agit comme un révélateur, troublant, essentiel, bouleversant et évident, de l'état de notre société sans jamais oublier de rester du cinéma.", ça veut dire qu'il a aimé le film)...

Enfin bref, heureusement, Klotz a réalisé la Blessure, qui fut le choc que l'on sait (bien que peu vu, sacré succès critique - que vous pouvez toujours, si je ne m'abuse, rattrapper en salles à Paris). Je découvre donc aujourd'hui Paria, qu'évidemment je juge à l'aune de la Blessure. On y retrouve donc une acuité documentaire unique, brute (brutale même), crue, sans concession au confort du spectateur, jamais vue avec un telle pertinence et une telle force ailleurs qu'en documentaire, justement. Klotz met dans le vent, avec d'énormes coudées d'avance, tous (enfin, tous ceux dont j'ai pu voir qqch) les cinéastes qui ont tenté de représenter des SDF auparavant (même Kaurismaki).

On y trouve aussi un souci constant de ne pas se contenter de faire de la re-création, de la reconstitution, et de s'accrocher à un fil narratif, fictionnel. Là, il faut l'avouer, c'est pas toujours aussi réussi que le reste, et de toute façon en-deçà de La Blessure. Notamment un flash-back de trente-six heures qui ressemble à une coquetterie et dont, à coup sûr, Klotz se passerait aujourd'hui.

N'empêche, voilà un film fascinant, bien plus accessible que ne peut l'être La Blessure (au nivau du rythme, surtout : "seulement" 2H05, et un montage plus rythmé, quand La Blessure aimait à se poser dans de long plans-séquences fixes et contemplatifs), bluffant de vérité et habité par des acteurs d'une finesse rare. Voilà, pour moi, le véritable héritier de Maurice Pialat, et j'aime à pnser que le prochain film de Klotz, la Question humaine, avec Amalric, le prouvera pleinement.

4-5/6

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J'ai pas vu Paria, là, mais la Blessure me fait penser à tout sauf à Pialat.

bah voui, justement, moi non plus j'y pensais pas jusqu'à présent. Et là, soudain, avec Paria, ça m'a sauté aux yeux. Du coup, j'attends La question humaine pour confirmation (travail avec un acteur pro).

EDIT : plus clairement, quand je parle de Pialat pour Paria, c'est pas pour les thématiques, mais bien pour la direction d'acteurs, ce côté : "C'est pas possible, c'est de l'impro !... - Ah ben non, ça peut pas être de l'impro, le fimage est trop carré... - Bah oui, mais pourtant..."

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avec le recul, j'ai vachement réévalué Paria (même si le flash-back est toujours aussi artificiel à mon sens). La Blessure aussi a gagné en intensité avec le temps, donc j'imagine que ce sera la même chose avec LQH. Ce sont des films qui hantent durablement. C'est très bien comme ça, d'ailleurs.

Quant à l'héritage Pialat que je croyais voir, il n'en est plus rien dans LQH. Au contraire, on n'est plus du tout dans un réalisme "documentaire". Le glissement déréalisant amorcé progressivement dans La Blessure est maintenant complet. Et cette fois, lorsque réalisme il y a, il fait irruption dans le monde vaporeux et étrange de LQH (le contrôle de police).

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Y'a la scène du nouvel an dans le bus qui m'avait boulversé.

Beau film, très diférent de La Blessure, qui m'avait beaucoup surpris à l'époque et qui participe de mon attente de La Question Humaine.

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Pré Carré

A part dans la justesse d'acteurs quasi pris sur le vif, je trouve ça très éloigné de Pialat (allez, peut être dans l'utilisateur de la musique, parfois)...
Film magnifique, un vrai coup de poing, effectivement fort différent de La Question humaine (dont je verrai peut être la fin un jour). Je n'en attendait pas grand chose, un film vaguement chiant pour un dimanche après-midi, regardé principalement parce qu'avec Paria, j'avais organisé le premier partenariat entre un distributeur et Filmdeculte... C'est incroyablement juste, beau, triste, fort... Je n'ai pas vu La Blessure (j'ai commencé par le plus court), mais je le rattrape cette semaine. Thomasin est génial (il n'est pas le seul, mais rien que pour la scène "Couleur menthe à l'eau"), certaines scènes sont à pleurer... Une belle révélation pour moi.
6/6

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Je plussoie, il est relou le personnage du DJ.

Certes, y a des trucs vraiment bien : le grain numérique bien justifié, tout ce qui tourne autour du personnage de Thomassin (très bon acteur, décidément), les scènes dans le bus et à Asnières (même si Carax fait cent fois mieux en cent fois plus court)...
Mais bordel, toute la partie fiction avec "l'ange blond" est un désastre quasi complet à mes yeux. Fausseté des dialogues, des situations (la soirée entre djeunz parisien, mon dieu Perceval, t'as encore du boulot), acteurs à côté de la plaque et/ou extrêmement mal dirigés (la scène horrible de la fin avec la meuf qui parle au téléphone en commentant ses états d'âme à sa copine), glissements psychologiques extrêmement mal négociés, musique n'importe nawalesque (avec une reprise éhontée, et non-créditée, de Nick Drake)...
J'étais vraiment terrifié durant la première heure, pas loin d'éteindre la télé. L'impression de voir un mauvais scénario se dérouler page après page devant mes yeux. La première séquence donnait déjà le ton, celui d'un aspect arty-poseur-intello-de-gauche-caviar. Heureusement encore une fois que Momo et Blaise apparaissent et relèvent la barre.
3/6 très généreux, l'écart qualitatif avec La Blessure est impressionnant.

Putain il était naze ce calembour.

à revoir, y'a des chances que ça me plaise moins aujourd'hui, en effet.

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Que je viens seulement de comprendre...

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