Forum de FilmDeCulte

Jake, flic qui se bat depuis trois ans contre un tueur en série adepte des mamans maltraitant leurs gosses, se voit affublé d'un clone du criminel afin de remonter la piste de son ennemi juré.

Variation de "JCVD aux USA dirigé par un réalisateur bridé", ce Replicant, nouvelle fournée de Lam sur le mode du double après l'inoffensif Twin Dragons, a beaucoup d'atouts pour figurer parmi les heureuses surprises des productions de seconde zone tournées avec la star des 7 Level.
Il y a évidemment toute la fin, une bonne vingtaine de minutes qui démarre dans un hôpital où une tripotée de fauteuils roulants et autres vieux courbés se fait frapper et qui s'achève, après une petite mais intense virée dans un parking souterrain (à croire qu'ils aiment vraiment ça les réalisateurs HK de la faste période des polars urbains de la fin des 80's) par un sympathique bien que court combat très DTV entre notre cher Jean-Claude. Il y a donc une mise en scène relevée, sobre et bien nerveuse comme sait si bien le faire l'artisan assez doué Ringo Lam, qui ne touche jamais le sublime mais maîtrise bien les outils cinématographiques dans le genre qu'il revisite. Ici, un montage très rythmé et, comme souvent dans ses films, un soin particulier au niveau des rendus photographiques et des petits mais efficaces effets post-prod pour donner un certain cachet, certes parfois vain mais plaisant, à l'ensemble.
Et puis il y a l'ambiance générale, une atmosphère de confondante naïveté qui s'allie à une violence sèche et nerveuse, cette impression de voir à chaque plan le combat de l'homme face à son côté bestial. C'est évidemment le principe du double, entre le froid Van Damme calculateur et l'instinctif clone, thème assez vaste mais toujours justement traité chez le réalisateur des On Fire. La violence est ici une sorte d'ouverture au monde (le flic qui tabasse pour mieux embrasser son opposé) par ce principe assez pessimiste que l'homme est un loup pour l'homme. La traque, classique du film de genre, devient ici un haletant parcours où le but du flic est de découvrir en son ennemi un potentiel d'amitié.
Alors ce n'est pas du tout nouveau et Lam ne révolutionne ou ne revisite pas ce principe, mais il applique avec sincérité, rage et suffisamment à bout de souffle pour ne pas laisser de côté le spectateur un peu réservé. Il y a bien sûr des relents simplistes sur le conditionnement violent de l'homme par son enfance poussiéreuse, mais la fin laisse clairement, dans sa joie naïve, un goût d'ironie salace sur la face hébétée de Van Damme.
4/6

Derrière ses allures de DTV et malgré un pitch "ouhla" et un côté parfois cheap, y a un thriller plutôt efficace avec un Van Damme plutôt bon, touchant, en clone débile (mais ridicule en "bad boy Luc Savard").
4/6

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L'un des tous meilleurs VD, même si intégralement remonté dans le dos du réalisateur (qui avait effectué un premier montage apparemment bien plus sombre et violent). Un scénario exemplaire, une mise en scène ultra carrée et efficace, des combats magnifiques (surtout en fait la façon dont ils sont écrits, pensés, et agencés - chaque combat reprenant des coups du précédent), une très bonne musique avec une grosse fulgurance au milieu du film (lors de la scène de rencontre du méchant et de son double). Puis Van Damme est excellent.
6/6

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En fait, c'est à la revoyure que j'ai commencé à réellement l'adorer (même si j'étais déjà à 5/6 en sortant de la projo la première fois). Chaque vision me fait découvrir de nouveaux détails. J'espère voir un jour le montage d'origine, dont parle le compositeur ci-dessous :



J’ai vraiment adoré le montage original réalisé par Ringo Lam, et j’ai été un peu plus déçu à chaque nouvelle version. Et sachez qu’il y en a eu beaucoup ! Je vous rassure, je pense qu’il s’agit malgré tout d’un excellent film et sans doute l’un des meilleurs de Jean-Claude. Mais je préférais la version originale de Ringo Lam. J’ai également été un peu déçu par le mixage de la musique, le mixeur ayant adopté des choix qui n’étaient pas les miens. Mais je n’étais pas présent lors de cette étape et ne pouvais donc pas intervenir et donner mon avis.

Le montage original de Ringo était bien plus noir, bien plus graphique, et se focalisait un peu plus sur l’horreur et le côté démoniaque de « La Torche », les premiers essais musicaux que j’avais fait abondaient d’ailleurs dans ce sens. Le film s’attardait aussi un peu moins sur les relations du flic avec sa famille, des scènes que je trouve un peu inutiles dans la version finale. D’une manière générale, il s’agissait d’un film bien plus violent, qui soulignait l’esprit sadique du tueur. Au passage, ce tueur reste aujourd’hui très réussi, et ce grâce à la direction de Ringo Lam et à l’interprétation de jean-Claude Van Damme. Je pense que les quelques notes d’humour injectées dans le film fonctionnaient bien mieux dans cette première version, car elles contrastaient justement avec le ton très noir du film. La scène d’ouverture devait donner le ton du film, mais a été dramatiquement réduite afin d’apparaître moins horrifique et plus acceptable aux yeux des spectateurs. Une autre scène qui manque terriblement, c’est celle de la naissance du clone : elle était vraiment puissante et j’ai été très surpris de constater qu’ils l’avaient coupée presque intégralement. La scène était géniale, et j’avais composé pour l’occasion un thème assez proche de celui d’Ennio Morricone dans la scène de pluie de The Mission. Puis bien sûr, le montage de Ringo Lam ne se terminait pas par les retrouvailles du clone avec la prostituée. Une fin que je n’ai jamais comprise, pour être honnête ! Je ne parviens plus à me souvenir exactement de la fin originale de Ringo Lam, elle a été modifiée tant de fois… Mais dans l’ensemble, je trouvais que le montage de Ringo avait plus de substance et de cohésion.

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Je l'ai chargé mais pas encore regardé. J'ai juste vu la fin qui est un peu différente. Qualité dégueulasse + vo sans sous-titres, ça me fait chier.
Cependant, cette version ne fait pas 2h15 comme c'était apparemment prévu.

(ça me fait penser qu'il traîne sur la toile un director's cut de Rocky 5)

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Ah d'accord...