
c'est donc l'histoire d'un mec de 40-45 ans (doillon lui même...) qui part en vacances avec son fils de 14 ans (un bébé melvil poupaud) et sa petite copine (judith godrèche). celle ci sent le regard du père sur elle et décide - pour une raison qui m'a échappée - de séduire le père afin de s'en débarrasser (?).
je l'ai regardé, entre autres, pour voir ce qui était acceptable et même célebré en 89 mais plus maintenant, mais il ne faut pas charrier, en 89 un père qui se tape la petite copine adolescente de son fils c'était déjà complètement creep.
et aujourd'hui on dirait que c'est 'normalisé', mais ça n'est pas vraiment ça, parce que à traiter comme n'importe quel marivaudage bourgeois une situation totalement farfelue (un gars de 14 ans en crise de jalousie contre son père qui se tape sa copine), ça rend le film principalement wtf, il donne l'impression de ne même pas prendre en compte la sentiment évident d'un spectateur lambda (un père qui se tape la copine adolescente de son fils ?!?!?!) mais finit par être juste de la science fiction se déroulant dans un univers parallèle.
renforcant à la fois cette impression de science-fiction que de creep profond, il y a la personnalité et les dialogues des deux adolescents. ils dissertent donc sans fin sur leurs sentiments analysés et disséqués, en faisant la gueule, avec un niveau de langage absurde : un comportement, des sentiments et un vocabulaire d'adultes, donc. mais le tout en filmant leurs corps d'ados à moitiés nus en permanence. le fantasme pédo est palpable et franchement malaisant, avec néanmoins une dimension comique parce qu'on est vraiment dans le sketch des inconnus sur les nominations aux césar mais avec des ados c'est vaguement ridicule.
il se trouve, pour en rajouter encore une couche, que le scénario est de... judith godrèche ? "avec la collaboration de jacques doillon" (lequel dit au générique que le film n'aurait pas existé sans sa compagne jane birkin, emoji zinzin, et wiki nous informe que le film a été tourné dans la maison de jane et que c'est dans cette baraque que doillon couchait/violait godreche, emoji envoyez moi ça à l'asile qu'on en finisse). alors elle dit que doillon a modifié le scénario pour y ajouter les scènes où elle est seins nus et se fait peloter, très bien, mais enfin cette histoire est d'elle ? ces dialogues sont d'elles ? ça parait un peu délirant, et elle se donne clairement le rôle d'une femme ayant par malchance cosmique l'âge d'une adolescente. et le fait est que ce film et ces dialogues écrits par une fille de 15 ans c'est lunaire. donc le wtf est total, et je ne remets pas en cause ce qu'elle a vécu et la manière dont elle perçoit les choses avec le recul etc, mais enfin manifestement tout cette situation était totalement surréaliste.
reste le film lui-même, si on peut juger les choses comme ça. d'un côté, c'est le film de quelqu'un qui a beaucoup aimé la maman et la putain et se situe dans cette lignée, et dans l'absolu les dissertations sentimentales si terriblement françaises j'aime bien. il se trouve que c'est fort difficile de s'attacher à cette histoire ou de s'y intéresser pour une autre raison que l'envie d'appeler les flics/un hopital psychiatrique. il y a également le problème que pour un film reposant aussi largement sur les dialogues, ne rien comprendre de ce que racontent 2 sur 3 personnages est problematique (seule godreche articule vaguement et pour doillon c'est un sketch j'ai du comprendre 3 phrases en tout). la maison est absolument sublime mais il y a une incapacité totale à filmer les lieux, à les faire vivre, à voir les belles choses qui est affolante, et ça montre un cinéaste assez incapable de s'intéresser à autre chose qu'à son nombril et/ou sa bite. le tout réussissant l'exploit d'être ennuyeux à mourir alors que ça dure 1h20.
je ne l'ai pas regardé pour "aimer" et donc j'étais satisfait, c'est vraiment totalement wtf tout en étant un prototype fort d'un certain cinéma français, globalement disparu mais qui a été soutenu financé et célebré par toutes les institutions de l'époque, avec des films qui ont totalement disparu.
un drôle de truc.