Forum de FilmDeCulte

La deuil douloureux d’une petite fille qui a perdu sa mère…Dès les premiers plans criants de vérité, le spectateur est mis mal à l’aise, des questions morales sur le cinéma se posent. Comment a fait le réalisateur pour obtenir une telle justesse de la part d’interprètes si jeunes ? Quels moyens, quelles manipulations éventuelles ? Jusqu’où les tout-petits étaient-ils conscients du film qu’ils jouaient ? Un cinéaste peut-il soumettre de très jeunes enfants à son imaginaire morbide ? Ce genre de question était déja soulevé par Truffaut à l’époque de Jeux interdits mais ce serait une erreur que de s’arrêter à ces considérations pour juger Ponette car Jacques Doillon a un véritable respect pour les enfants. Le film a été non seulement joué par eux mais également “conçu” par eux dans la mesure où le cinéaste les a regardés, écoutés, a joué avec eux plusieurs fois par semaine pendant un an, de manière à leur être fidèle dans son film. Car Ponette est un film quasiment dénué de structure dramatique, centré en permanence sur les réactions, les paroles, les jeux, les pleurs de son héroïne “jouée” par la très jeune Victoire Thivisol (4 ans) . A elles seules, ces séquences au cours desquelles les petits personnages sont confrontés aux thèmes habituellement bergmaniens que sont la mort ou l’absence de Dieu font de Ponette un véritable miracle tant la vérité et l’émotion qui s’en dégagent sont au-delà des mots. Mais le film se hisse dans sa dernière partie au-delà du cinéma-vérité au cours d’une séquence sublime dans laquelle Jacques Doillon ose intégrer une part de fantastique, donnant au passage à Marie Trintignant un de ses plus beaux rôles -rôle par ailleurs douloureusement prémonitoire.

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L'ennui est le mal suprême, le péché originel, l'avant-goût du néant déja sur les lèvres et dans les tripes.

Je me souviens d'une interview télé de Brad Pitt à l'époque de "Sept ans au Tibet" ou un journaliste lui demandait ce qu'il pensait du cinéma français (vu qu'il a tourné avec Annaud...) Et le Brad Pitt, ayant d'abord l'air de chercher un exemple de bon film français pendant 5 secondes, sort soudain "ah, Ponette ! C'est un très bon film, ça, Ponette, non?"

Film magique... Cette tristesse !!!

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Son nouveau film sort dans trois mois, sur une nana qui décide de s'offrir au premier venu. Attente attente.

Ouuuhla, alors non là. Non.

Et big up à la réplique du jour : "Quoooi ? T'adores les suppositoires ?"

Le jeune Werther, même Le premier venu, j'étais pas totalement convaincu mais il y avait au moins une sorte de plaisir de l'incarnation, du jeu, de la parole, quelque chose que je pouvais partager au-delà de cette espèce d'obsession butée du réel. Mais là je peux plus. J'ai eu l'impression durant tout le film de voir le réal filmer la gamine ; de voir les essais de jeu, de montage, de cadre, pour assembler les bribes ensemble, et reconstituer une impression de vérité. Et il se débrouille très bien, c'est même intéressant pour ça - voir tout ce que tu peux tirer d'un jeu d'enfant -, mais une fois sorti de cet effet de prouesse, et du chantage à l'émotion (que je veux bien croire involontaire) que constitue la confrontation des enfants à la mort sans RIEN y amener de plus (un certain sens de la cruauté ? Une radiographie des rapports entre société et religions ? Et encore...), qu'importe le statut adulé du film : il n'y a rien. Je ne vois rien, je ne vois pas de cinéma là-dedans. Je crois que c'est définitivement plié, je ne comprendrai jamais rien au naturalisme.