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MessagePosté: 10 Mar 2009, 21:33 
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Vaut mieux l'avoir en journal
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Jeanne vit dans un pavillon de banlieue avec sa mère Louise. Les deux femmes s'entendent bien. Louise gagne sa vie en gardant des enfants. Jeanne, sans trop de conviction, cherche un emploi.
Un jour, en lisant une annonce sur le net, Louise croit que le destin frappe à sa porte. Elle nourrit l'espoir de faire engager sa fille chez Samuel Bleistein, un avocat de renom qu'elle a connu dans sa jeunesse.
L'univers de Jeanne et celui de Bleistein sont à des années lumières de distance... Pourtant, ils vont se rencontrer à cause d'un mensonge inouï que Jeanne va échaffauder.


Du "fait divers le plus médiatisé et le plus politisé de ces dix dernières années", André Techiné accouche d'une petite souris qui, reléguant au second plan son sujet principal, brasse des tas d'idées sur l'identité, les médias, l'amour, la fuite, l'antisémitisme, etc. Chaque scène est généralement assez juste, prise indépendamment du reste. Mais mises bout à bout, elles aboutissent à un magma (le mot est un peu fort) qui manque justement de liant. Reste les acteurs (Emilie, très belle, en tête), mais surtout une belle photographie, et cet art du montage propre au cinéaste.

3/6

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


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MessagePosté: 18 Mar 2009, 22:57 
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Après La Fille Sur Le Pont, La Fille De Monaco, ou même La Fille De D'artagnan...

C'est sans grande surprise, mais pas sans qualités non plus : il y a beaucoup de justesse dans l'écriture, dans l'agencement du scénario, c'est très rythmé sans être précipité, j'ai bien aimé l'incrustation de la webcam... mais comme dit Cosmo, à la fin, on se demande un peu ce que Téchiné a voulu nous dire sur tout ça. Ça n'a pas l'ampleur des Témoins, alors que le sujet aurait pu être bien ambitieux également.

Niveau interprétation, c'est plutôt du tout bon, à quelques exceptions: Nicolas Duvauchelle a toujours l'air d'un pauvre loubard du 16e, je suis sûr que ses tatouages c'est des décalcomanies trouvées dans les choco pops (quand il se désape ça va un peu mieux). Par contre Emilie Dequenne s'en tire pas mal, et réchappe pour l'instant au vortex des jeunes actrices-révélations aux carrières tombées dans l'oubli (le vortex qui a aspiré Sara Forestier, Judith Henry, Catherine Mouchet ou Laurence Côte...)

J'ai oublié de mettre ma note : un 4 pour l'instant.

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Liza says "Don't drop bombs!"


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MessagePosté: 19 Mar 2009, 15:57 
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Twilight a écrit:
au vortex des jeunes actrices-révélations aux carrières tombées dans l'oubli (le vortex qui a aspiré Sara Forestier


Sara Forestier que j'ai vu à Bobigny la semaine dernière dans la nuit de l'iguane, mise en scène par l'homme invisible. Elle apparaît trois fois, soit en cumulé deux minutes sur scène.

D'ailleurs j'y allais juste sur le titre *ce qu'il ne faut jamais faire* et j'ai passé trente minutes à me dire que mais dis donc ce vieil acteur on dirait Tcheky Karyo... ah bah bingo en fait.

N'y allez pas.


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MessagePosté: 19 Mar 2009, 16:17 
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Localisation: Fortress of Précarité
Heureusement que t'es là.

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MessagePosté: 22 Mar 2009, 00:39 
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Alors la première partie c'est vraiment très bien, malgré des premières minutes horribles au niveau de l'esthétique et de l'interprétation. Je me suis dit que ça serait pas pour moi mais rapidement ça se calme, c'est même assez jolie et à part le gosse les acteurs sont tous très bons. Et particulièrement Nicolas Duvauchelle dont j'adore le personnage sur la corde, ambivalent, dont tu te dis à la fois qu'il est doux comme un agneau et qu'il va péter un cable.. Le moment où il rencontre Émilie Dequenne est d'ailleurs assez chouette et le film débute réellement. Y'a une tension qui pèse sur toute cette première partie de part l'ambiguité de cette relation, et c'est vachement prenant, d'autant que les sous-intrigues ne font pas de trop et restent dans la même ambiance.

Puis après l'histoire du RER ça s'eparpille de trop, on perd le personnage de Franck et c'est tout de suite moins interessant. Je comprends pas trop la necessité de s'étendre autant sur le gosse de 13 ans, ni le besoin de foutre constamment Alice à poil (je pige bien l'importance particulière du corps dans ce film, mais pourquoi a-t-on cette scène dans le comissariat ?).

Bon voilà, le rythme retombe est c'est dommage, mais dans l'ensemble j'ai quand même beaucoup aimé.

4-5/6


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MessagePosté: 22 Mar 2009, 18:42 
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Inscription: 28 Déc 2006, 21:20
Messages: 8711
Bien que croulant sur les maladresses (notamment le côté trop écrit sur tout ce qui touche au débat de société sur l'antisémitisme et que ce soit plutôt un film de personnages, le fait divers étant finalement très étouffé grâce au jeu très brut d'Emilie Dequenne) film vaut donc beaucoup mieux que sa guère flatteuse réputation, quoique contrebalancé par les avis plutôt positifs du forum.
Grâce à un montage très sanguin et brut qui rappelle celui des témoins et un côté hors du temps (les rollerblades et les walkman qui ne quittent pas cette fille du RER), Téchiné insuffle une rythmique très singulière et sans temps mort, aidé notamment Deneuve en mère poule nourricière jamais aussi inspirée que lorsqu'elle tourne avec lui et un Michel Blanc désormais comme un poisson dans l'eau en avocat juif lucide. Beaucoup aimé Duvauchelle et la scène de la webcam qui n'a rien à envier à Be with me. Par contre, le couple Elkabetz/Demy ne semble exister que par le personnage du fils et c'est bien dommage.
du 4/6 fillette


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MessagePosté: 23 Mar 2009, 21:59 
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Mouais, je suis pas trop convaincu. Je trouve la mise-en-scène de Techiné quand même assez hasardeuse et aléatoire avec ses plans bougés, son montage parfois un peu haché, son découpage pas toujours très précis etc... Et c'est un peu pareil dans son écriture où l'on ne sait pas très bien quel est le thème du film, quel en est sa finalité, sa morale (critique des médias ?). Dommage aussi que dans la deuxième partie délaisse un peu trop Emilie Dequenne pour se concentrer sur des choses beaucoup moins intéréssantes.
Je comprends pas aussi l'intérêt de payer les droits d'Again d'Archive pour la placer trente secondes totalement inutile (d'ailleurs l'utilisation de la musique est aussi quelque chose d'assez raté dans le film).
Reste les acteurs et le début que j'aime beaucoup (toute la relation avec Duvauchelle).
3/6

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 23 Mar 2009, 23:21 
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Inscription: 14 Oct 2007, 11:11
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Art Core a écrit:
Je comprends pas aussi l'intérêt de payer les droits d'Again d'Archive pour la placer trente secondes totalement inutile


Je me suis fait la même reflexion pour Again, par contre Lay Lady Lay marche bien je trouve.


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MessagePosté: 24 Mar 2009, 09:48 
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Inscription: 01 Mai 2007, 12:27
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Localisation: Actresses
Je crois que le sujet c'est Emilie Dequenne, son visage, sa démarche ect... tout ce qui fonde ce personnage blessé, hors de tout système mais qui va s'afficher comme en étant un symbole, maladroitement, sans penser aux conséquences. Je trouve la description muette de ce personnage vraiment très belle.
Finalement ce qui me gonfle le plus dans ce film c'est tous les passages où on est avec Michel Blanc (même si il est bon) et sa famille, je trouve que ça ne sert pas à grand chose, comme si Téchiné refusait d'assumer une certaine radicalité dans la confrontation d'un seul personnage important, ca casse vraiment le rythme. C'est peut être uniquement pour que les personnages posent leur discours politiques, en opposition au magnifique personnage central loin de tout, ce qui contextualise l'histoire mais fait perdre en intensité.
Sinon d'accord avec Art, y a des passages où la mise en scène et le montage sont un peu aléatoires...
Comme d'hab avec Téchiné, je suis vraiment séduit par des idées, des sensations, mais quelque chose vient contrecarrer tout ça.

3,5-4/6

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MessagePosté: 28 Mar 2009, 20:25 
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Localisation: in the forest of the Iroquois
Je suis à peu près sur la même longueur d'onde que l'ensemble des avis un peu tièdes même si j'ai passé un agréable moment. J'aime énormément tout ce qui attrait à la mise en scène : Téchiné est un sacré directeur d'acteur et, lorsque le scénario lui permet (genre quand y'a pas des phrases toutes faites et très françaises genre "Je vous l'avais dit!"), il parvient à tirer la meilleur de gens aussi disparates que Duvauchelle (nickel) et Deneuve ou Blanc (impériaux). Dequenne est divine. Il n'a pas peur des couleurs non plus, ni de la nature (ça on le savait déjà) et toutes les scènes impressionistes (ça doit être tourné à Giverny) sont splendides. Notamment la gare : très beau boulot de repérage, le départ de Deneuve et Dequenne est très beau. Comme le dernier plan.

Après, c'est plus sur le scénario que je suis pas plus emballé que ça. Comme le dit TBA, c'est vraiment un film sur le personnage et non sur un quelconque fait divers ou un emballement médiatique. Mais il y a ces digressions vers Demy et Elkabetz qui viennent mettre une drole de tartine. Une gêne. Tout comme ces tics de montage (issus en effet des Témoins) qui alternent à l'envie les très belles scènes bien longues (la cabane avec le petit ou la magnifique séquence de drague webcam) avec des trucs très secs, très courts et qui sortent totalement. C'est forcément voulu mais je ne vois pas vraiment l'intention si ce n'est tenter de garder le spectateur en dehors, comme pour le forcer à réfléchir.

Mais c'est un joli film.


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MessagePosté: 06 Avr 2009, 19:10 
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Inscription: 05 Juil 2005, 13:48
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Localisation: From a little shell, at the bottom of the sea
the black addiction a écrit:
Je crois que le sujet c'est Emilie Dequenne, son visage, sa démarche ect... tout ce qui fonde ce personnage blessé, hors de tout système mais qui va s'afficher comme en étant un symbole, maladroitement, sans penser aux conséquences. Je trouve la description muette de ce personnage vraiment très belle.


C'est tout à fait ça. Le reste est là un peu en toile de fond, d'ailleurs un peu poinçonné par les dialogues, cf une scène entre Elkabetz/Demy/Blanc à la campagne ou Blanc dans son hôtel. C'est pas ce que le film fait de mieux et le couple Elkabetz/Demy ne sert à rien. Le film marche mieux sur son monde intérieur à elle, la tête sous le casque, Dequenne s'en sort très bien tandis que Deneuve est à la fois très bonne et un peu... je sais pas, Deneuve en ouvrière à fichu chez Lars Von Trier, j'y crois, là en maman nounou de banlieue j'ai parfois plus de mal. Le réalisme poétique de l'un laissant passer ce que le réalisme plus brut de l'autre rend plus acrobatique. Mais je prends quand même. Le film, en mode sprint des Témoins, passe d'un souffle, j'ai trouvé ça plutôt bon.

4/6

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Doll, it's a heartbreaking affair


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MessagePosté: 05 Jan 2010, 23:38 
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l'est vraiment bizarre ce film... j'en attendais rien et j'en ressors avec l'envie d'en discuter, de comprendre de quoi il en retourne... à vrai dire j'ai un véritable plaisir scopique qui est presque gênant... la faute à la photo de Julien Hirsch, qui comme d'habitude est incroyable, tant de couleurs chaudes bordel, j'en avais pas vu autant dans un film français depuis quand? la scène de la pluie nocturne, toute violette, qui n'est pas loin d'humilier celle de Vinyan alors que, contrairement à Debie, que j'adore mais qui a toujours sa tendance à la bande-démo, Hirsch se contente de le faire, simplement, sans se la jouer, et fout tout le monde à l'amende tout tranquillement (là je regrette de pas l'avoir vu en salles, mais je suis déjà bluffé par ce qu'arrive à rendre le DivX de la palette über-large du film)... tu m'étonnes que Des Pallières avait envie de foutre son film à l'eau quand Hirsch a dû partir de Parc...

et puis la faute aussi à ce montage, dont vous parlez tous, et qui moi me fascine tant il est audacieux et surtout imprévisible, cette manière qu'il a d'engloutir le récit à grandes dents, d'ellipse en ellipse, ou d'oser des trucs qui pourraient etre kitsch et sont superbes, les fondus au noir, la géniale surimpression de la traînée de sang, c'est d'ailleurs avoir tout compris à la photo de Hirsch que de monter ainsi, sur des explosions de couleurs, sur de la vitesse, sur des variations de lumière et sur rien d'autre...

après faudrait se demander ce que raconte le film et j'avoue que j'en sais trop rien. Le fait divers en soi, non pas celui de l'agression mais celui du mensonge, n'a pas l'air d'intéresser Téchiné plus que ça... En fait je sais pas bien ce qui intéresse Téchiné. Les quelques dialogues, assez rares, sont hyper-convenus, récitent une espèce de leçon didactique d'éducation civique assez sournoise, toujours hypocrite en fait, parce que prononcée sans conviction par une faune petite-bourgeoise qui s'en branle pas mal.

le film a quelque part à voir avec le RAPT de Lucas Belvaux, en ce que son pitch, son argument de base, n'est pas du tout son sujet, qu'il s'agit plus de l'étude d'un malaise des apparences, des hypocrisies, de la manière dont l'homme à l'heure moderne de sa médiatisation (pas pour rien que Belvaux actualise) est un prédateur en vanité pour l'homme... ce qui me marque, c'est la morgue qui caractérise tous les rapports, comme Deneuve qui va voir Blanc en mode "souvenir d'une vieille amitié", essaie de jouer deux secondes à ça avant de lâcher l'affaire, de reprendre son masque de froideur et de lui dire qu'elle ne peut pas jouer ce rôle ; ou encore Blanc qui accueille l'aveu de Dequenne avec une condescendance tellement extrême qu'il n'a aucune réaction sensible, et se contente de dicter immédiatement, sur un rythme effréné, la lettre de confession comme un instit' en pleine dictée ; ou Blanc plus tard qui cause avec l'autre avocat, semble dire son indignation avec un peu de sincérité et puis finit sa phrase en lâchant un "faut bien insister sur ça hein? pas sur la pathologie de la petite"...

C'est plus fort je trouve finalement ce rapport au monde dans le Téchiné que dans le Belvaux, parce que la froideur était un peu trop générale, trop mécanique, dans RAPT, et que c'est je trouve plus fécond que cette désincarnation se déroule dans un monde presque Ricoré éclairé par Julien Hirsch.

Ceci dit, c'est plus fécond, mais c'est à discuter j'ai l'impression. Qu'une telle froideur se déniche sous un vernis si chaud me met, moi, extrêmement mal à l'aise. Je ne suis pas sûr de vouloir souscrire à cette vision du monde.

Le film se sauve cependant de la misanthropie via deux personnages, j'ai envie de dire deux beaux personnages masculins comme on dit "un beau personnage féminin" quand on veut glisser sur la tarte à la crème du "beau portrait de femme par un cinéaste homme oh comme c'est étonnant et sensible, il a vu l'intégrale d'Almodovar, nan?". Bah là les beaux portraits de femme, c'est des portraits d'homme, na, ta gueule, et pourtant les trois générations de femmes sont belles à mourir (Elkabetz est pas loin d'être à mes yeux la plus belle MILF du monde), mais c'est pas la question. Ce dont je parle, c'est la plénitude, l'intensité, l'honnêteté et la sincérité des personnages de Duvauchelle (son plus beau rôle, sans hésiter) et du gamin, qui lui est juste génial. C'est tous les deux qui permettent à Dequenne de s'extraire un peu elle aussi de cette vision terrible de l'humanité, de devenir, elle, la menteuse, à son tour, à leur contact, sincère et vraie -- et c'est ainsi qu'il me semble le film échappe, de peu, un peu in extremis, à la tentation de la misogynie. Je pense évidemment aux deux incroyablement belles scènes d'amour (la webcam et la maison dans les bois), platoniques et pourtant mille fois plus sensuelles que la très nulle scène de baise au ralenti (qu'est juste grotesque, c'était quoi cette idée, André?). Encore une fois, la mise en scène dit tout toute seule, le montage de la séquence de webcam est fou, absolument parfait, la disparition progressive des mots, le découpage en champs/contrechamps juste parfaits, le cadre pudique et en me^me temps bandant en diable, c'est d'un érotisme incroyable... Dans la cabane, c'est encore le découpage qui l'emporte, avec la photo encore, comme si seule la lumière singulière de ce moment rendait ce moment possible (chose tellement vraie, d'ailleurs, tellement juste, que la lumière et la couleur influent sur les âmes et les amours...) et ce fondu final qui laisse en suspens une question : ils ont baisé ou pas? Je jubilais quand plus tard Téchiné a la délicatesse de nous révéler que non, qu'on n'est pas tombé dans l'Hamiltonien tellement französich... C'est juste l'instant qui était érotique, ce qui était dans l'air, puissance platonique des corps en présence...

Bon, je m'égare, mais voilà, c'est assez bizarre ce film, qui semble dire qu'il est tellement dangereux de parler quand vivre, être là, être un corps, dit déjà suffisamment de choses bien plus fortes que les mots. Je serais bien emmerdé s'il en restait là. Duvauchelle et le môme, qui eux disent uniquement des choses essentielles, prouvent qu'on le peut, ("il est direct, ce jeune homme", s'inquiète Deneuve lorsqu'elle rencontre Duvauchelle pour la première fois), permettent néanmoins in fine de ne pas prôner un retour à une espèce d'animalité, ce qui ne voudrait en somme rien dire. Juste à une vérité des corps et des mots. C'est assez admirable, voire brillant, de faire dire ça à une fiction qui s'inspire d'une fiction contaminant le réel.

Même si je serais méfiant si ça arrivait, j'aimerais vivre dans un monde éclairé par Julien Hirsch/6

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MessagePosté: 05 Jan 2010, 23:47 
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Arrête de me donner envie de revoir des trucs !

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MessagePosté: 05 Jan 2010, 23:48 
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Mickey Willis a écrit:
le besoin de foutre constamment Alice à poil


beuh y'a pas d'alice dans le film qu'est-ce tu dis toi?

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MessagePosté: 05 Jan 2010, 23:49 
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Localisation: in the forest of the Iroquois
J'en garde un bon souvenir de ce truc là.

Faudrait que je me paye les DVD avec celui des Témoins.


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