Forum de FilmDeCulte

woody, les problèmes sociaux des nécessiteux de ce monde ça n'a jamais été son délire. très bien, ça a donné des choses amusantes, profondes, intéressantes, charmantes. mais la plongée dans la bulle d'élites culturelles et financières m'a rarement parue aussi jusqu'au boutiste qu'ici, d'autant que l'on est plongés dans le cerveau de l'une d'elle, à l'occasion de ses 50 ans. le tout dans un premier degré le plus absolu, accentué par des sous-titres dans un registre exagérément soutenu alors que les dialogues anglais sont normaux, avec des éléments qui pourraient être des gags mais non (la voix off : "je sous-louais un petit studio pour écrire mon livre..." ==> elle se retrouve dans un superbe appartement dans un immeuble de luxe à new york).

j'imagine que ça peut avoir son charme, ce coup-ci ça m'a gentiment gavé. c'était sa petite période "bergmanienne", une manière de dire que tout cela se prend effroyablement au sérieux alors que c'est au final moins riche et profond que des trucs beaucoup plus légers ou qui avaient un minimum de recul sur eux-mêmes et leur sujet. alors on retrouve l'idée d'entendre les conversations du psy voisins qu'il réutilisera plus tard dans tout le monde dit i love you, une prof de philosophie en personnage principale (un métier qui n'est pas si courant mais qu'on retrouve aussi dans l'homme irrationnel...) des petites observations par faramineuses sur la vie de couple (ils ne baisent plus... parce qu'en fait le monsieur va voir ailleurs !), des mini-storylines dans leur cercle social, certaines plus randoms que d'autre. l'aspect 'initmiste' du film et son manifestement minuscule budget provoquent aussi quelques plans que l'on croirait sortis d'un film amateur, des trucs tournés en 1 heure dans un bout d'appartement en une prise manifestement totalement ratée mais la pellicule ça coute cher et c'est pas grave c'est un truc court et informatif.

non que tout soit mauvais ni rien. il n'y a qu'1h14 d'images, déjà. je ne suis pas fan de gena rowlands mais elle est bien et apporte quelque chose à l'univers. l'exploration du psyché de quelqu'un ayant 50 ans n'est pas inintéressante (il venait des les avoir) même si je n'ai pas trouvé ça particulièrement profond, je n'ai pas appris grand chose. je ne trouve pas la scène du rêve très réussie, un rêve ça ne ressemble pas du tout à ça, mais c'est une petite audace intéressante dans son cinéma.

voilà, ça m'a franchement un peu gavé, et le fait est que cette minuscule période de son cinéma dont il est rapidement sorti pour ne plus jamais y revenir ça n'évoque pas vraiment que lui-même ait été très convaincu. le fait est que ce n'est pas un immense philosophe, sa signature c'est d'observer et de dire des choses avec humour, recul, légèreté, savoir reconnaitre des vérités humaines et des avanies de l'existence dans des événements mineurs. lorsque tout ça est fait avec un sérieux de pape et en fronçant les sourcils, ça met un peu à nu le fait que non, ce n'est pas du tout un grand philosophe.

Woody je préfère aussi ses périodes "comiques " à sa période bergmanienne.

Le mieux c'est sa période polanskienne.

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c'est arrivé sur ocs d'ailleurs. légère deception en voyant que ça n'est pas produit par harvey weinstein (ou même alain terzian ou alain sarde, allez) mais bon.